Un peu de théorie sur le guidage.
En premier et avant tout: achète-toi le livre de Thierry Legault: Astrophotographie chez les éditions EYROLLES
Pour bien guider (guidage parfait) il faut penser un étoile ponctuelle sur un pixel (photosite) du capteur photo.
Le bon système de guidage doit corriger avant qu'un défaut ne fasse passer cette étoile ponctuelle sur un pixel voisin.
Donc il faut que le système de guidage détecte le déplacement et le corrige avant que l'étoile ponctuelle ait quitté son pixel. Ca c'est la théorie!
Un petite formule : la portion angulaire du ciel capturé par un pixel est égale à, page 48 du bouquin de Thierry:
E=206 X P/F. P =diamètre du pixel du capteur (en micron ) et F focale de l'instrument en mm.
Pour un 350D sur une 80ED
E= 206 X 6/600 soit 2 secondes d'arc C'est à dire que tant que le déplacement fait moins de 2 " il ne fait pas de flou sur la photo.
Pour une WC sur le 250/1200:
E=206x5.6/1200 = 0.96 "
1- Maintenant prenons le cas d'un guidage manuel comme le fait notre ami coquilledenoix.
250/1200 et appareil argentique . Admettons que sont image est nette si le déplacements fait moins de 1/100 de mm sur le négatif soit 10 micron
Il faut qu'il corrige avant un écart angulaire de:
E=206X10/1200=1.7 ".
Donc dans l'oculaire réticulé de sa lunette guide il doit voir un déplacement de moins de 1.7" pour pouvoir le corriger. Il lui faut donc un certain grossissement.
Supposons que son oculaire soit un plössl de 50°, on peut admettre qu'il voit un déplacement de l'étoile guide de 1° dans champ de son oculaire soit 1/50 du champ. Ceci est un exemple.
Donc 1° du champ de l'oculaire doit faire moins de 1.7" de champ dans le ciel.
Le champ de ciel couvert par l'oculaire de coquilledenoix doit être de maximum 50x1.7"= 85" soit 1minute et 25".
La relation qui permet de calculer le champ visible dans un oculaire est: champ réel=champ de l'oculaire/grossissement soit
grossissement = 55°/1minutes25secondes en simplifiant:
1 minutes 25" = 1.5 minutes
55° = 55x60=3300 minutes
Donc il faut un grossissement de 3300/1.5= 2200 à notre ami coquilledenoix pour faire un suivi parfait.
Un grossissement de 2000 avec une lunette de 910 de focale peut s'obtenir avec un barlow X3 et un oculaire de 1.25 mm de focale puisque:
Grossissement = focale de l'instrument/ focale de l'oculaire soit 3x910 = 2700/1.25 = 2200.
Cet exemple théorique prouve juste que pour un guidage manuel il faut une focale maximale pour l'instrument guideur et un oculaire de toute petite focale, par exemple un petit mak et un oculaire réticulé de 5 mm et..................... de bon yeux.......et pas de crampes.
2-) l'autoguidage: une webcam remplace l'oculaire réticulé
Avec une lulu 80/910 (coquilledenoix) et une WC on a : E= 206x5.6/910= 1.33" de champ couvert par un pixel de la WC (5.6 micron le pixel).
Vous allez me dire parfait: avec la 80ED et 350D 2" par pixel, la WC corrige un peu avant 1.3" par pixel c'est top!
En théorie vous avez raison, en pratique j'en suis moins sur!
Pour faire de l'autoguidage vraiment auto on utilise un petit logiciel qui se charge de repérer les écarts et de donner des ordres de corrections aux moteurs de la monture pour annuler les écarts. Ce que notre guideur "manuel" fait avec ses yeux, son cerveau et ses doigts qui appuient sur les touches de la raquette.
Or les logiciels comme Guidemaster Guidedog, astro-snap,... sont très performant et calculent avant chaque correction le centre exact de la petite tache que représente l'étoile guide. Ils font ce calcul avec une très grande précision de l'ordre de 1/10 de pixel annoncent les concepteurs. Même si c'est dans les meilleurs conditions, dans nos cas pratiques ils calculent largement au 1/3 ou 1/4 de pixel le centre de l'étoile.
Ainsi l'écart qui va généré un ordre de correction n'est plus de 1.3" mais 1.3 "/ 3 ou 1.3" / 4 soit de 0.4" à 0.3 ".
Cela veut dire que le logiciel va ordonner des corrections aux moteurs pour des écarts 3 à 4 fois plus petits que ceux qui engendreraient des flous.
Vous allez me dire pas grave!
Mais si nos montures ont des mécanique peu précises, du jeux et ces corrections intempestives vont générer des vrais écarts visibles sur les photos .
Cela s'appelle de la surcorrection et ce n'est pas bon. Vous savez: "le mieux est l'ennemi du bien".
Deuxième point. avec un grossissement assez important (Webcam au foyer) la turbulence sur l"étoile guide va la faire scintiller et ce scintillement vu par le programme de calcul de la position du centre de l'étoile va engendré des déplacements fictifs qui vont aussi donner des ordres de corrections inutiles et nuisibles.
Conclusion pour guider en automatique il faut que l'angle vu par un pixel du guideur soit 3 à 4 fois plus petit que celui vu par un pixel de l'imageur.
Avantage supplémentaire: avec une focale plus courte le grossissement de l'étoile guide sur l'image de la webcam est plus faible ---> moins d'effet du à la turbulence, meilleur calcul du vrai centre de la tache guide --> meilleur précision.
Dans notre exemple d'un imageur comme le canon EOS350D avec des pixels de 6 microns et une webcam avec des pixels de 5.6 microns il faut un focale de la lunette de guidage nettement plus faible que celle de l'instrument qui prend les photos (2, 3 voir 4 fois plus faible)
Moi qui suis totalement convaincu par ce raisonnement "mathématique" je guide avec une lunette de 400mm de focale pour une instrument de 900 ou 1200 mm de focale.
Que des avantages: lunette plus petite, plus lumineuse, plus légère, plus de champ pour trouver une étoile guide, plus de débattement dans les anneaux.
Vous savez tout, faite votre choix.
Pierre
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