En guise de réponse à gillesh38 dans un précédent topic, j'aimerais présenter une expérience remis dernièrement au goût du jour par le biologiste Rupert Sheldrake. Il s'agit de mettre en évidence ce que le sens commun désigne par le nom de "sentiment d'être observé" ("dare-viewing" dans la littérature). Ce phénomène n'est pas paranormal ni parapsychologique, mais une des interprétations possibles des résultats peut se faire en ces termes, ce qui suscite la controverse. C'est une impression qu'énormément de gens disent avoir ressenti au moins une fois, et que beaucoup d'écrivains et de philosophes relatent, mais dont le mécanisme n'a été que partiellement expliqué scientifiquement. Pour Sheldrake, il s'agit de se baser sur cette "impression commune", mais de s'en écarter en construisant des conditions artificielles d'observation. Il commence par une revue de la littérature qui n'est pas grandiloquente car peu de scientifiques se sont penchés sur la question. Sheldrake explique cela par le fait que le "dare-viewing" va à contre-courant de la théorie de la vision couramment admise (dite "de l'intromission"). Avant Kepler, il y avait une forte croyance en la théorie "de l'extramission de la vision" (les yeux émettent quelque chose qui permet de voir) ou en une théorie mixte.
Vous pouvez retrouver le protocole complet et ses résulats dans les deux ouvrages de Rupert Sheldrake Seven Experiments That Could Change the World, et plus récemment de The Sense of Being Stared At (traduits en français).
Un numéro spécial de la revue à referee "Journal of Consciousness Studies" est consacré à l'étude de Sheldrake (Un article de Sheldrake pour dix articles de critiques et détracteurs) : Volume 12, n°6, 2005 http://www.imprint.co.uk/jcs_12_6.html
qui est bien meilleur pour le débat purement scientifique.
Vous pouvez également recevoir d'autres infos, ou participer à des tests en ligne à ce sujet via le site www.sheldrake.org
Enfin, un étudiant en physique (français) a reproduit l'expérience, et décrit et résume tout cela assez bien dans son travail universitaire : http://www.metapsychique.org/Sentime...serve,145.html
L'expérience est simple, ne demande quasiment pas de moyen, mais du temps et des participants. L'expérience peut se complexifier mais devenir un peu plus cher : il s'agira par exemple de monter un circuit de vidéo-surveillance (pour tester une des conditions de l'expérience où le sujet qui regarde est à "un circuit vidéo de distance" du sujet qui est regardé) ; ou encore de placer un miroir ou plusieurs miroirs pour tester l'importance de l'angle de vision du sujet-observant et de la direction du regard senti par le sujet observé. Vous aurez toutes les informations quant aux protocoles, aux résultats, à leurs reproductions par d'autres laboratoires, aux critiques des protocoles et aux réponses des expérimentateurs dans ces publications. Il ne reste plus qu'à "l'observer".
Comme je n'ai pas eu l'occasion de répondre à gillesh38, je le ferais ici : merci d'avoir préciser votre locution, j'ai bien fait de vérifier parce que je n'avais pas vraiment compris.
Par rapport à votre argument réitéré de la nécessité d'observer un phénomène simple pour consacrer un champ de connaissance, je dirais que c'est une nécessité auprès du grand public. Les scientifiques eux se basent sur des "conditions artificielles d'observation" qui ne sont pas celles de la vie de tous les jours (exemple : un télescope ; un protocole). Tout cela est extrêmement bien discuter par Bernard D'Espagnat (A la recherche du Réel) qui parle de thèses du "réalisme proche" et de thèses du "réalisme lointain", et qui dit que le cas de la physique quantique montre bien que le critère du "réalisme proche" (auquel on pourrait assimiler votre argument) n'a pas de valeur pour toutes les sciences (et donc pas de valeur discriminatoire).
Sur ce, messieurs, fermez.
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