bonjour,
ce que vous dîtes est très vrai dans l'ensemble. Pour être un peu plus clair quant à la conservation de l'énergie-impulsion, on peut par exemple l'écrire dans le référentiel du laboratoire :
et
et (énergie et impulsion(en module) d'un électron (ou positon)
donc :
dans le cas limite où la paire est émise de façon colinéaire à la direction du photon incident, on peut écrire :
on remarque donc que même dans ce cas limite la paire e+-e- ne peut emporter toute l'impulsion du photon. Un photon seul ne peut donc pas se désintégrer spontanément en une paire e+-e-. Cette impulsion résiduelle doit-être empruntée par un élément extérieur, et en particulier par le noyau d'un atome.
Losqu'un photon gamma arrive dans la champs coulombien d'un noyau il se produit une interaction à 2 photons comme présentée sur le diagramme de Feynman en bas de message (c'est le diagramme pour une annihilation mais cela revient exactement au même).
Voilà pour les généralités. Mais je ne suis pas d'accord avec les deux solutions que vous proposez pour qu'une création de paire se produise. Déjà vos deux solutions sont identiques ! En effet le "corps ponctuel" dont vous parlez n'est rien d'autre que le noyau et son champ coulombien. Le photon gamma incident va intéragir avec un des photons de ce champs et donc on se retrouve dans le cas d'une interaction à 2 photons (ce que vous préconisez comme 1ère solution). Les photons auront en effet une impulsion opposés mais uniquement dans le centre de masse de la réaction (c'est un abus de language, on devrait plutot dire dans le centre d'énergie-impulsion). Dans le référentiel du laboratoire ce ne sera plus le cas.
Vous dîtes d'ailleurs que se processus n'est jamais observé alors qu'il est très bien connu et très bien mesuré. C'est un des trois processus qui contribue au "freinage" d'un photon (en particulier gamma) dans la matière : effet photoélectrique, diffusion Compton et production de paires.
J'ai moi-même fait ce TP en physique nucléaire en maîtrise. On observait le spectre en énergie des photons gamma(je ne me rappelle plus le nom du noyau radioactif émetteur gamma) traversant un bloc de plomb. A basse énergie, l'effet photoélectrique domine, aux énergie intermédiaires c'est la diffusion Compton, et à haute énergie la production de paires. On constatait notamment que les sections efficaces théorique de ces trois processus, et en particulier de la création de paire, repoduisait très bien les mesures que nous avions faîtes. Il est donc mesurable et même par des étudiant car c'est un cas d'école en physique nuclèaire !
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