Note: ceci est le fruit de mon imagination, un peu fébrile par moment. Je voudrais savoir ce qu'en pense les honorables visiteurs qui tomberont dessus. (Sans se faire mal, j'espère, suis pas sadique.)
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On reprend l'expérience des fentes d'Young mais avec 1 seule fente et un écran tapissé de cellules CCD. On suppose que les photons sont émis 1 par 1, et que l'on peut obtenir l'instant de chaque impact. A partir de l'instant T0, on envoie les photons et l'on obtient une série d'impacts aux instants T0+t01, T0+t02,... T0+t0n dont les coordonnées spatiales sont celles des cellules. Après quoi, l'on fait la même chose à partir de T1 et l'on obtient une seconde série d'impacts aux instants T1+t11, T1+t12,... T1+t1n avec leurs propres coordonnées spatiales.
La dispersion spatiale des impacts est, dans chacune des séries, sans frange d'interférence puisque chacune provient d'une seule fente. Essayons maintenant de superposer les deux séries en translatant l'origine des temps de la seconde à T0. Si l'on ignore la provenance des impacts, (1ère ou 2nde série), l'on se retrouve avec une seule série analogue à chacune des deux prises séparément. Elle sera plus dense, mais ne montrera aucune frange d'interférence.
Si maintenant l'on tient compte de la provenance des impacts, l'on doit distinguer les deux distributions, que l'on nommera rouge et verte par commodité, et qui occupent, par superposition, le même espace-temps. Toute la difficulté est de les additionner sans les confondre, ce qui suppose une méthode vectorielle et de faire comme s'il y avait une interaction entre les impacts de l'une et de l'autre. Je ne sais pas comment faire, c'est trop compliqué, mais l'on devine (en tout cas j'espère) qu'il existe une méthode selon laquelle la distribution spatiale résultante (bleue) fera apparaître des franges d'interférence.
Théoriquement, cette méthode ne devrait pas exister car un résultat bien connu de la mécanique quantique dit que, si l'on connaît l'origine des photons, alors les franges ne peuvent pas apparaître. Or, selon cette expérience, l'on aurait à la fois les franges et la connaissance précise, (1ère ou 2nde série), de l'origine de chaque photon.
Quoiqu'il en soit, les deux séries d'impacts, provenant d'une même fente mais à l'origine séparées dans le temps, devraient être analogues, après superposition, à deux séries provenant de fentes séparées dans l'espace mais pas dans le temps, ce qui correspond à la figure classique des fentes d'Young. On pourrait ainsi voir dans leur non séparation temporelle ce qui oblige le photon à faire un choix. En effet, si les deux fentes d'Young étaient temporellement séparées relativement au photon, elles n'existeraient pas pour lui toutes les deux au même instant : il n'aurait donc pas de choix à faire. Il « verrait » l'une puis l'autre, ou une seule, mais, dans tous les cas, il n'y aurait pas d'interférence.
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