Bonjour tout le monde,
Je me présente rapidement pour mon premier post.
Je travail dans un BE qui développe des produits de shunt de réseau éléctrique (1000V - 400A/200A). Mon cursus étant un DUT GMP et une licence pro plasturgie, je ne possède pas toutes les connaissances liées à mon problème.
Mise en situation :
Le produit sur lequel nous travaillons doit laisser passer un courant de 200A à une tension de 1000V dans le mors fixe. Le problème porte sur le choix de la matière pour faire passer ce courant.
J'ai opté pour un cupro-alu type CuAl10Fe quand mon responsable penche pour un laiton type CuZn39Pb2 (Pièce moulée). Ce mors prend la forme d'un L comme sur la photo. J'assimile cette pièce comme étant uniforme entre les 2 points de contacts électriques, de section 120mm² (1,22*10^(-4)m²) et de longueur 0,04m.
Données matières:
Laiton :
Conductivité thermique à 20°C : 117 W/(K.m)
Capacité thermique à 20°C : 377 J/(Kg.K)
Conductivité électrique à 20°C : 16 m/(ohm.mm²) / 27% IACS
Résistivité électrique à 20°C : 6,4*10^(-8) ohm.m
Cupro-Alu :
Conductivité thermique à 20°C : 65 W/(K.m)
Capacité thermique à 20°C : 419 J/(Kg.K)
Conductivité électrique à 20°C : 7,0-8,1 m/(ohm.mm²) / 12-14% IACS
Résistivité électrique à 20°C : 13*10^(-8) ohm.m
Mon responsable ayant peur que la pièce ne chauffe trop et entraîne une possible fusion du plastique.
J'ai donc essayé de voir la résistance de la pièce au passage du courant en utilisant R=ρ(L/S) (d'après mes hyp. de départ, exagérées?)
Pour le laiton, j'obtiens 2,09836E-05 Ohm
Pour le CuAl, j'obtiens 4,59016E-05 Ohm
De là, je me dis que je vais calculer la puissance dissipée (P=R*I²) et j'obtiens :
Laiton : 0,839344262 W
CuAl : 1,836065574 W
Pas de quoi faire cuir un oeuf!
Je continue mon enquête auprès d'autres collègues du groupe, ils nous assurent que le CuAl chauffe moins que le laiton d'après essais (c'est empirique, c'est vague je sais, et on parle de tenue en main).
Le laiton aurait tendance à brûler la peau en prise en main (T° > 55°C) contrairement au CuAl.
Puis je résonne de la manière suivante :
Le laiton possède une conductivité thermique environ 2 fois plus élevée que le cupro-alu (environ 120 W/m.K pour le laiton et 65 W/m.K pour le cupro-alu) et une capacité thermique plus faible.
Il aura donc tendance à vouloir transmettre plus éfficacement aux corps éxtérieurs (isolant plastique par exemple) que le Cupro-Alu? Paradoxe avec la puissance dissipée? Ou éléments indépendants?
De plus, d'après les forums de "futura-sciences" ou "wikipédia", la conductivité thermique est liée d’une part à la conductivité électrique (mouvement des porteurs de charge) et d'autre part à la structure même du matériau (vibrations des atomes).
Ces 2 conductions marchent donc de pair car ce sont les électrons qui sont responsable des deux (matériaux électriques). Pour les non-conduteurs (électrique) ce sont les phonons qui sont responsable de la conductivité thermique (vibration des atomes)
ce qui donne des conductivités beaucoup plus faibles que les métaux. L'exception étant le diamant...
Ainsi, plus il y a d'énergie électrique transportée dans un corps, plus les chances de voir sa température augmenter, à longueur et section équivalentes, est grande?
Donc, je me dis que dans un cupro-alu, nous avons moins d'agitation électronique (mouvement des électrons) que dans un laiton. Et ce serait le pourquoi de son échauffement moins important? De même que ca capacité thermique plus élevé?
Pour finir, je me dis aussi que nous créons certainement une résistance aux 2 points de contacts électriques, ce qui génère un échauffement local qui est transmis par conduction au sein de ce corps (le mors fixe). Et que c'est de cet échauffement et
de la capacité à absorber ou non cette chaleur qu'en découle l'écart de température entre les 2 matériaux.
De cette analyse, j'ai comme question en retour : un IACS à 26 et un IACS à 13 OU une résistivité à 13 et une résistivité à 6 nous permet de tirer quoi comme conclusion ? La température est est elle proportionnelle à ces variables ? L’incidence est de 5° ou 30 °C au final ?
J'ai besoin de lever le doute sur les différentes questions pour nous convaincre sur l'utilisation de telle ou telle matière. Par ailleurs on nous demande de sortir des pièces bonnes tout de suite. Ce qui induit d'écarter un maximum de questions.
Faut-il passer par une méthode empirique? Problème, on nous donnera jamais les moyens d'acquérir un appareil ou de faire sous-traiter ces essais... De même que les délais sont très serrés et nous ne devons pas avoir de retard. Or avec des essais, il y en aura forcément.
Merci pour tous les commentaires qui pourrait faire avancer le schmilblick.
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