Bonjour,
En mécanique quantique, qu'est ce qui définit un observateur ? Quel critère sont requis pour qu'il puisse faire s'effondrer la fonction d'onde ?
Je pensais que l'observation en MQ correspondait en quelque sorte au moment de la collision/interaction d'une particule avec autre chose, mais il paraîtrai qu'en fait, non...
Si quelqu'un peut m'éclairer la dessus...
En vous remerciant.
Bonjour,
AMHA, vous y étiez presque ; tout ce qui perturbe ou potentiellement a pu acquérir l'information, entraine la décohérence et son processus plus ou moins graduel. Un détecteur est un très bon observateur, on ne fait pas mieux.
Les échafaudages avec un observateur conscient , destinataire ultime des relevés d'expériences , ne sont pas nécessaires pour interpréter les mesures.
Le milieu extérieur au système considéré.Envoyé par comode
En principe l'effondrement n'est jamais parfaitement irréversible. En pratique, des corrélations EPR finissent toujours par s'établir (plus ou moins vite selon les conditions d'expérience, cf. les expérience de Serge Haroche d'électrodynamique quantique en cavité microonde supraconductrice) entre système observé et milieu extérieur, observateur inclus. Il devient très rapidement très improbable (mais, en toute rigueur pas impossible) qu'une désintrication se produise.
Ce que l'on sait expliquer par le phénomène de décohérence, via le processus dit d'Einselection (cf Environment as a Witness: Selective Proliferation of Information and Emergence of Objectivity in a Quantum Universe Harold Ollivier, David Poulin, Wojciech H. Zurek nov 2005 http://arxiv.org/abs/quant-ph/0408125v3) c'est :
- la raison pour laquelle une base hilbertienne privilégiée émerge de cette interaction
- pourquoi les composantes de l'opérateur densité modélisant l'information accessible sur le système devient diagonal dans cette base (perte de la possibilité d'observer l'interférence entre les deux composantes d'un "chaton de Schrödinger" caractérisant leur état superposé dans les expériences de Serge Haroche par exemple).
Par contre, on ne sait pas vraiment expliquer comment est sélectionnée une composante déterminée d'un état superposé à l'issue d'une mesure quantique pour laquelle le système observé n'est pas initialement dans un état propre de l'observable mesurée, mais on sait pourquoi la possibilité d'interférence entre les composantes de cet état disparait.
On constate dans ce phénomène, le problème qui se qui posait déjà problème en physique classique. Une évolution n'est jamais objectivement irréversible.
L'irréversibilité d'une évolution c'est la croissance de l'entropie, c'est à dire la perte de possibilité d'accès à l'information pour une catégorie d'observateurs.
A mon avis (mais des discussions m'ont montré que cet avis n'est pas forcément partagé par tout le monde ou alors qu'il n'est pas exprimé assez clairement) l'irréversibilité de l'écoulement du temps ne peut être dissocié de l'irréversibilité des évolutions, c'est à dire d'une fuite d'information hors de portée de l'observateur macroscopique.
Pour ma part, je ne crois pas que ces considérations d'évolution irréversible, sans lesquelles la notion d'écoulement irréversible du temps du passé vers le futur et le principe de causalité qui va avec n'existeraient pas, puissent avoir une signification autre que de nature thermodynamique statistique.
Dernière modification par chaverondier ; 06/04/2015 à 09h10.
J'ai oublié de signaler un lien vers une petite video très bien faite expliquant la disparition de l'état superposé d'énergie d'un atome par décohérence.
http://toutestquantique.fr/superposition/ (je fais d'ailleurs un large appel aux petites video de toutestquantique.fr dans la conférence de physique quantique du dimanche 12 avril)
