Le dernier Dossier de Futura Science sur le vide, par Yves Sacquin, est intéressant, cependant le paragraphe sur « les rayons cosmiques et le muon » m’amène à faire une remarque.
L’expérience mentionnée par Yves Sacquin a été réalisée par les physiciens David H. Frisch et James H. Smith et est décrite dans le document : « Mesure de la dilatation relativiste du temps utilisant les mésons-µ DAVID H. FRISCH ET JAMES H. SMITH ». Les rayons cosmiques interagissent avec l’atmosphère pour donner des particules instables à faible durée de vie (2 micro seconde) et ayant une vitesse proche de celle de la vitesse de la lumière. Cette expérience a conduit les auteurs à affirmer à une augmentation de la durée de vie de ces muons, du fait de leur vitesse proche de celle de la vitesse de la lumière. On trouvera dans le document ci-avant toutes les explications nécessaires à la compréhension de l’expérience.
Comme la bonne démarche scientifique consiste à analyser par soi-même les arguments avancés, j’ai analysé en détail ce document et voici ce que j’ai remarqué.
Les auteurs de l’expérience indiquent que si on mesurait autant de rayons cosmiques aux deux altitudes de mesure (2 km et au sol), alors les conclusions sur l’augmentation de la durée de vie seraient caduques. Les auteurs mentionnent en effet que les rayons cosmiques qui créent les muons ne descendent pas en dessous de 30 km d’altitude, sans donner de référence. Or si on analyse le phénomène physique de pénétration des rayons cosmiques dans l’atmosphère, on peut montrer que les rayons cosmiques à grande vitesse ne sont pas déviés par le champ magnétique terrestre et en conséquence ils parviennent à 2 km d’altitude aussi bien qu’au sol et avec a peu près la même proportion. Et c’est bien ce qu’ont mesurés les auteurs de l’expérience !
En effet dans l’article en référence ci-avant, au paragraphe « G » de celui-ci (Coïncidences temporelles accidentelles liées au bruit de fond), on peut voir qu’il a été mesuré des taux de rayons cosmiques à 2 km d’altitude et au sol, respectivement de 21/s et de 19/s. Ces valeurs sont tout à fait cohérentes avec le document suivant : https://cds.cern.ch/record/557167/files/p41.pdf, figure 20.
Donc puisque ce sont les rayons cosmiques qui créent les muons, il est logique d’avoir presque autant de muons au sol qu’à 2 km d’altitude et il n’est pas besoin de supposer une augmentation de leur durée de vie pour expliquer que l’on mesure des muons même au niveau du sol.
Qu’en pensez-vous ?
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