Bonjour,
Comme beaucoup de lecteurs ici j’ai lu les articles concernant les expériences sur l’intrication quantique en ne retenant finalement que la conclusion: quand deux particules sont intriquées, lorsqu’une d’entre elles entre en interaction alors l’autre le ‘sent’, quelle que soit la distance qui les sépare.
Mais en y réfléchissant un peu plus et en relisant plus en détail les explications sur l’expérience je me pose des questions que je ne m’étais pas posées auparavant.
En prenant comme exemple l’article de wiki sur l’expérience d’Alain Aspect :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3...nce_d%27Aspect
C’est écrit « les (deux) photons sont en état superposé : tous les deux en polarité verticale, ou tous deux en polarité horizontale, perpendiculaire, avec une probabilité égale.»
Dans un autre article (https://www.pourlascience.fr/sd/phys...ille-12185.php) :
«Que se passe-t-il lors de la mesure dans un système intriqué ? Considérons par exemple un système intriqué formé de deux particules dont les spins sont toujours opposés. Le spin de chaque particule est une superposition indéterminée des états haut et bas. Lorsque l’on mesure le spin de la première particule, sa fonction d’onde est réduite et on obtient une valeur de spin de façon aléatoire. Instantanément, l'orientation du spin de la seconde particule prend l’état opposé, même si les particules sont trop éloignées l’une de l’autre pour avoir le temps d’échanger une information (à la vitesse de la lumière).»
C’est là que tout à coup je ne comprends pas (plus). Sans aucune provocation de ma part imaginons un axe métallique avec une hélice à chaque bout. Les hélices sont en mouvement synchronisé. Si on mesure la position des pales de l’une on sait instantanément la position des pales de l’autre hélice. Et ceci parce que le système veut que le mouvement des deux hélices soit semblable et synchronisé.
Donc macroscopiquement ça ne pose pas de problème cette déduction à distance.
Si on retire l’axe et on se contente de deux haches francisques lancées en sens opposé sur deux plans perpendiculaires (référence à l’expérience d’Alain Aspect avec des photons polarisés) : Lorsqu’on mesure le plan de rotation de l’une on sait instantanément quel est le plan de l’autre, à des mètres de distance. Rien d’extraordinaire.
Alors c’est quoi l’extraordinaire dans l’expérience d’Alain Aspect ?
Est-ce seulement parce qu’on a introduit les probabilités dans la théorie et que cette expérience va à l’encontre du concept puisque le résultat de l’expérience n’est pas aléatoire comme le voudrait la théorie ? Je n’y crois pas une seconde.
Dans le passage pris dans Pourlascience ci-dessus il est dit «Lorsque l’on mesure le spin de la première particule, sa fonction d’onde est réduite et on obtient une valeur de spin de façon aléatoire. Instantanément, l'orientation du spin de la seconde particule prend l’état opposé.» : peut-être le côté aléatoire est juste une méconnaissance de ses valeurs de départ ? Et sans le côté aléatoire je ne vois pas ce qu’il y a d’intrigant, on retombe dans mes exemples grossiers .
Il y a quelque chose qui m’échappe alors que je pensais avoir bien compris qu’il y avait un mystère, et tout à coup je ne le vois plus (à part bien sûr que je n’ai aucune idée de à quoi ressemble un photon et ça j’en conviens c’est un encore un mystère).
Quelqu’un peut m’expliquer en français ce qui va à l’encontre du bon sens dans cette expérience, et qui a choqué des générations de physiciens ?
Pour info, pour moi les bons résultats de la théorie quantique raisonnant en termes probabilistes signifie qu’elle est adaptée à jongler avec les résultats de l’expérience, de ce qu’on peut observer, avec toutes les erreurs que ça implique (perturbation de ce qu’on mesure). Il y en a qui pensent que la Physique joue vraiment aux dés, mais c’est un autre débat que j’aimerais éviter ici. Je voudrais juste comprendre ce qui m’a échappé dans ma brève description ci-dessus, c’est peut-être gros comme une maison et je vais avoir honte.
Merci d’avance.
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