Mars 500 : un petit pas pour l'homme...
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Mars 500 : un petit pas pour l'homme...



  1. #1
    invite4e09d2c9

    Mars 500 : un petit pas pour l'homme...


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    Bonjour à tous,

    Au lendemain du premier débarquement humain (virtuel) sur Mars lors de l'expérience Mars 500 actuellement menée en Russie, me vient à l'esprit la question de la valeur scientifique de celle-ci. L'un des buts était d'évaluer les conséquences psychologiques d'un enfermement longue durée dans un vaisseau spatial durant le temps estimé d'un aller/séjour/retour sur la planète rouge. Outre le fait que certaines contraintes physiques ne pouvaient pas être simulées (impesanteur, rayonnements cosmiques), les participants pouvaient-ils réellement se mettre dans l'état d'esprit d'astronautes en route pour ce périlleux voyage ? Car même si les communications avec l'extérieur étaient retardées pour reproduire le décalage entre source et récepteur à mesure que la distance augmente, les "Aréonautes" savaient qu'en cas de gros pépins une aide extérieur était prête à intervenir. D'où la question de l'intérêt des données psychologiques recueillies. Un peu comme si, lors d'un test en double aveugle, la frange choisie pour prendre le placebo savait qu'elle avalait un succédané. De plus, que pensez-vous de l'absence de femmes durant ce test ?

    Merci pour vos commentaires,

    A bientôt.

    -----

  2. #2
    invite02ff802c

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Sur le plan psychologique c’est sûr qu’en l’absence de paramètres essentiels, en particulier l’éloignement, la manip n’est pas vraiment significative.
    À mon avis ça peut jouer dans les deux sens :
    * comme il suffit de pousser la porte pour revenir à la vie normale, ça peut atténuer les sources de conflit ;
    * mais comme il n’y a pas l’enjeu que la mission réussisse avec le minimum de conflits, les gens peuvent se laisser aller à leurs pulsions agressives.
    Cela dit, ça doit être intéressant de tester tous les aspects pratiques de la mission.

    Quant à l’absence de femmes, c’est un ostracisme un peu désuet maintenant.

    ND

  3. #3
    Moinsdewatt

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    A part l' interet éventuelle en science sociale, je vois pas bien l'interét.

    De plus ces cobayes n' étaient pas soumis à l' absence de pesenteur qui entraine de sérieux problémes.

    Et du point de vue régime alimentaire, est ce que ca a simulé un régime représentatif de la future mission ?

  4. #4
    invite4e09d2c9

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Bonjour,

    Une interview de Romain Charles, le seul français de cette "aventure", dans Ciel & Espace de janvier dernier, rapporte que ce qui lui manque le plus sont "des bons petits plats préparés au four [...] un bon fromage, du bon pain et un bon verre de vin rouge." Sur une photo on voit aussi clairement, lors d'un petit déjeuner, des briques de lait UHT, des céréales, du pain de mie, des fruits et du thé. J'ignore si cela est un régime représentatif des futures missions ou même si cela a un quelconque rapport avec ce que mangent les astronautes au cours de longs séjours en orbite.
    Ce que dit Nicolas Daum au sujet des enjeux est interessant : les deux astronautes restés en orbite vont-ils être "jaloux" de ceux qui ont posé le premier pas sur la pseudo Mars et cela va-t-il faire naître des tensions ? Au vu des images du débarquement, j'en doute : marcher dans un pré carré sablonneux de quelques dizaines de mètres, avec pour seul décor une poignée de roches censées représenter la surface de la planète, ça n'a rien d'exaltant (on aurait dit une séquence extraite d'une télé-réalité !!)
    Et je pense que la présence de femmes dans un espace confiné durant plusieurs mois aurait présenté un réel intérêt pour étudier les comportements des membres d'équipage entre eux.

    A bientôt.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invite02ff802c

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    C’est sûr que faire voyager des Français sans bonne bouffe c’est prendre un risque de frustration et ce n’est pas sur Mars qu’on doit trouver de bons troquets.
    C’est bien connu, pour conserver le moral il faut de bons petits plats. C’est ce que font les gens de la course autour du monde par exemple avec des plats lyophilisés.

    Si on trouvait le moyen d’hiberner le problème serait résolu.

    En ce qui concerne la présence de femmes il me semble les motifs de tension dans un espace confiné ne manquent pas de toutes façons. Ou alors il faudrait envoyer un équipage 100% féminin. Elles sont meilleures pour le relationnel et la gestion des conflits. Comme en plus elles sont moins lourdes et qu’elles mangent moins que les hommes cela permettrait d’économiser du poids ou alors on pourrait envoyer un membre d’équipage supplémentaire

    ND

  7. #6
    Moinsdewatt

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    ....En ce qui concerne la présence de femmes il me semble les motifs de tension dans un espace confiné ne manquent pas de toutes façons. Ou alors il faudrait envoyer un équipage 100% féminin. Elles sont meilleures pour le relationnel et la gestion des conflits. Comme en plus elles sont moins lourdes et qu’elles mangent moins que les hommes cela permettrait d’économiser du poids ou alors on pourrait envoyer un membre d’équipage supplémentaire

    ND
    et alors la premiére dirait en posant le pieds sur Mars :

    "C'est un petit pas pour la femme, mais un pas de géant pour l'humanité"

  8. #7
    invitebd2b1648

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Nan mais il est clair que la femme est meilleure que l'homme ... hips ... santé ... y'a bien que les hommes pour dire çà !!!

  9. #8
    inviteec0d6e6f

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Salut,

    mars500 n'aurait eu un sens que si l'expérience avait été réalisé dans l'espace.
    Sur terre, l'intérêt est totalement nul.
    Même pas de l'ordre de l'étude psychologique vu le confort procuré (retour instantané si nécessaire), qui fausse totalement la psychologie des cobayes.
    Ce truc ne sert strictement a rien pour préparer le vrai voyage.
    De la poudre aux yeux.

  10. #9
    Dansteph

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    Ce truc ne sert strictement a rien pour préparer le vrai voyage.De la poudre aux yeux.
    Je conçois que ça n'aie pas l'air très sexy, mais 0.000% je ne pense pas. Le diable est dans les détails ils vont certainement apprendre des choses utiles. Au moins soulever des lièvres insoupçonnés au mieux avoir une idée des choses à vraiment éviter ou à tester plus complètement. C'est déjà pas mal pour le cout de trois boulons de la vraie mission. (éventuelle)

    Que ces connaissances soient correctement documentées et relayées au bon moment pour ceux charger de l'éventuelle vraie mission est une autre histoire.

    Pour l'équipage mixte, le problème n'est pas la compétence des femmes mais les tensions sexuelles très fortes.

    A++

    Dan

  11. #10
    invite02ff802c

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Je suis pas de ton avis sur tout Carcha.
    Si pour le côté psychologique il manque un certain nombre de paramètres essentiels, sur le plan pratique ça doit permettre de valider pas mal de petites choses. À mon avis c’est nécessaire de faire des simulations tout en en connaissant les limites.

    Ou alors il faudrait des expériences en double aveugles pour faire croire aux cosmonautes qu’il partent vraiment.

    Je suis pas de ton avis sur tout.
    Si pour le côté psychologique il manque un certain nombre de paramètres essentiels, sur le plan pratique ça doit permettre de valider pas mal de petites choses. À mon avis c’est nécessaire de faire des simulations tout en en connaissant les limites.

    Ou alors il faudrait des expériences en double aveugles pour faire croire aux cosmonautes qu’il partent vraiment.

    ND

  12. #11
    invite02ff802c

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Il y a un paramètre dont on ne parle jamais pour ce genre de mission au long court : le sexe. Comment vivre dans un espace confiné pendant 3 ans alors que vos pulsions sexuelles ne font qu’augmenter et finissent par vous obséder ? J’étais en pension étant gamin, c’était un sacré problème pour moi et depuis lors la pression n’a pas diminué.
    Quatre hommes (et/ou femmes sans doute) mis en vase clos n’en parleront jamais mais la tension va être de plus en plus forte. Ou alors il faut leur donner du bromure.
    Il y a eu des Soviétiques dans leur station pendant des mois.
    Est-ce que la question du sexe a été étudiée dans ce cas de figure ?

    ND

  13. #12
    invite4e09d2c9

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Bonjour,

    Dans son livre "Cap sur Mars" (ed. Goursau, 2004), Robert Zubrin balaye en quelques paragraphes les facteurs humains comme objection au voyage vers la planète rouge. Il compare les conditions extrêmes des GI's durant la Seconde Guerre Mondiale (éloignement familial, peur, danger, proximité de la mort, maladies...) avec celles bien plus confortables des voyageurs spatiaux (espaces de vie aménagés , nourriture disponible, travail physique limité, alternance veille/sommeil équilibrée...) pour en déduire le peu de traumatisme causé par cette aventure. Il en veut pour preuve que les soldats, après le conflit, sont rentrés dans leur cercle familial et ont repris une vie normale malgré les horreurs qu'ils ont pu vivre. Pour lui, "Le psychisme humain ne sera pas le maillon faible d'une mission habitée sur Mars. Au contraire, ce sera vraisemblablement le plus solide".
    On peut évidemment modérer cet optimisme. Il semble surévaluer les capacités de résilience humaines. Il me semble que beaucoup de soldats sont rentrés chez eux avec des traumatismes post-conflit, et que les conséquences psychologiques de la participation d'humains dans un tel voyage doivent être sérieusement évaluées. Pour preuve la dépression dont fut victime Aldrin suite au premier pas sur la Lune...
    L'une des qualités les plus recherchées chez les futurs candidats, outre les compétences techniques, sera l'empathie. Etonnament, c'est l'une des moins représentée chez les astronautes de la NASA (seulement 7% des astronautes, contre 70% pour "perséverant" suivi de 22% pour "travaillomane").Une personnalité empathique joue un rôle de conciliateur dans une équipe. C'est pourquoi la présence de femmes est importante : cette qualité est présente pour 3/4 d'entre elles.
    Dans son livre "L'homme sur Mars", Charles Frankel estime que le meilleur équilibre serait de 2 femmes pour 4 hommes. Il rapporte que, ayant testé cette configuration in situ (en Antarctique, en Utah et à la Réunion) lors de simulations, "l'ambiance et les rapports furent excellents", car "Le statut minoritaire des des femmes peut conduire chez les hommes à un instinct protectionniste, plutôt que dominateur ou concurrentiel". Il écarte l'hypothése de 1 femme pour 5 hommes, à cause de la pression que celle-ci aurait à subir de ses pairs et des médias, ainsi que de "l'attention" trop élevée de la part des hommes. Il en veut pour exemple les incidents qui émaillèrent un test en Russie en 2000, où une seule femme présente dans une équipe masculine engendra des tensions jusqu'à faire se battre à coups de poings 2 participants, et l'attitude déplacée du commandant qui essaya par deux fois de l'embrasser. Elle finit par poser des verrous sur la porte de son module d'habitation... Il écarte aussi l'hypothèse d'un équipage paritaire, pour éviter l'apparition de 2 clans hommes contre femmes ou la formation de tois couples qui pourraient entrer en conflit. Enfin, pour des raisons d'éthiques, il semble peu probable que l'équipage soit uniquement masculin. Comme le disait précédemment Nicolas Daum, ce serait un peu désuet.
    Se pose aussi la question des couples formés avant la mission. Les candidats auront à se fréquenter des mois, si ce n'est des années pour la préparation. Il est inévitable que des couples se forment. Faudra-t-il alors les envoyer ensemble ou les séparer ? A l'heure des choix, les recruteurs devront faire preuve de pas mal de subtilité !

    A bientôt.

  14. #13
    invite02ff802c

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    C’est sûr que l’être humain a de formidables capacités de résistance aux conditions extrêmes, comme tu le dis, dans la guerre par exemple.

    Mais alors que les missions Apollo duraient quelques jours et le suspense était de tous les instants, dans une mission sur Mars il y aura au minimum 6 mois de transfert à l’aller comme au retour où il ne se passera strictement rien. Ce qui me ferait peur c’est l’ennui et l’inaction qui sont des sources de tensions plus importantes que le danger.
    Il faut dire que des cosmonautes soviétiques sont restés plus longtemps que ça dans les stations Saliout et Mir et qu’ils ont survécu.

    Tout cela est purement théorique car les relations des humains sont en grande partie imprévisibles. On aura beau sélectionner les meilleurs profils il est impossible de connaitre et surtout de contrôler tous les paramètres psychologiques.
    De plus et surtout, selon moi, il n’y aura jamais de mission sur Mars. Aucun potentat, si désireux soit-il de passer à la postérité, n’aura plus jamais les moyens de la financer et surtout de faire voter les crédits par son parlement. Comme en plus c’est un programme sur plusieurs dizaines d’années, le voyage n’aurait pas lieu pendant le mandat de son décideur, ce qui enlève un peu de motivation. Par dessus le marché, comme avec Constellation, le successeur a trouvé que c’était trop cher et a tout annulé. Je ne vois donc pas un tel programme aboutir.

    ND

  15. #14
    papy-alain

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Un des principaux problèmes liés à l'apesenteur est la décalcification osseuse. De ce point de vue, l'expérience n'apporte absolument rien, la simulation d'apesenteur étant impossible à réaliser sur Terre.
    Pour ce qui est de l'expérience psychologique, il eût fallu qu'on leur dise au départ qu'on les laisserait mourir en cas de problème grave durant l'expérience.
    Pour ce qui est du sexe, si l'équipage ne comporte que des hommes, rien n'empêche d'envoyer des astronautes homosexuels.
    Les météorites ne peuvent exister car il n'y a pas de pierres dans le ciel. Lavoisier.

  16. #15
    invite02ff802c

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Citation Envoyé par papy-alain Voir le message
    Un des principaux problèmes liés à l'apesenteur est la décalcification osseuse. De ce point de vue, l'expérience n'apporte absolument rien, la simulation d'apesenteur étant impossible à réaliser sur Terre.
    D’où l’intérêt de l’ISS : il suffirait de laisser un échantillon d’astronautes pendant plusieurs années jusqu’à ce qu’ils se décalcifient au delà du réparable. Ensuite on leur donne une médaille.
    Citation Envoyé par papy-alain Voir le message
    Pour ce qui est de l'expérience psychologique, il eût fallu qu'on leur dise au départ qu'on les laisserait mourir en cas de problème grave durant l'expérience.
    Il faut naturellement faire cette expérience en double aveugle.
    Citation Envoyé par papy-alain Voir le message
    Pour ce qui est du sexe, si l'équipage ne comporte que des hommes, rien n'empêche d'envoyer des astronautes homosexuels.
    Tu ne fais que déplacer le problème alors qu’il faut le traiter à la racine. Je verrais donc plutôt des castrats. Comme durant l’époque baroque ce serait un tel honneur et une telle gloire d’aller sur mars que ça vaudrait bien quelques sacrifices.
    On m’objectera que ce ne serait pas juste pour ceux qui auront suivi la préparation, avec tout ce que ça comporte, et qui n’auront finalement pas été sélectionnés. Il faudrait leur trouver un lot de consolation.

    ND

  17. #16
    invite4e09d2c9

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Bonjour,

    Hum... Il me semble que le sujet dérive... Messieurs (Mesdames !), un peu de sérieux !

    Il n'y a pas que le squelette qui souffre en impesanteur. Le systéme cardio-vasculaire s'affaiblit aussi, car le coeur ne fournit plus les mêmes efforts pour pomper le sang dans l'organisme.
    Pour pallier à ça, des exercices physiques quotidiens sont nécessaires (déja pratiqués à bord de Mir ou de l'ISS). Malgré cela, les corps des astronautes souffriront. Il n'y a qu'à voir l'état des cosmonautes russes au retour sur Terre après plusieurs mois en orbite. La solution technique c'est de recréer une pesanteur artificielle à bord du vaisseau ; les moyens imaginés sont nombreux et déjà débattus dans d'autres posts que celui-ci.
    Le débat sur la faisabilité d'une telle mission a aussi fait l'objet d'autres discussions ( voir "quels sont les freins à la conquête de Mars") mais moi j'y crois. J'espère bien voir le premier pas sur la planète rouge de mon vivant.

    Question subsidiaire : malgré toutes les précautions prises, et en cas d'équipages mixtes (ce qui reste le plus probable), que se passerait-il si un des membres féminins tombait enceinte ? Assisterions-nous à la naissance du premier vrai Martien ?

    A bientôt.

  18. #17
    invite02ff802c

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Je suis toujours perplexe quand je vois tout à la fois les risques pour le personnel navigant, les complications que cela entraine, et donc les couts, pour le peu de bénéfices qu’apporte les humains. On l’a vu lors du dernier épisode de maintenance de Hubble : l’homme a l’avantage de savoir improviser mais il est très peu productif du fait de la fatigue que tout effort entraine.
    Il suffirait pourtant de demander à Honda par exemple de dériver une application spatiale de son robot humanoïde et on n’aurait plus jamais besoin d’humain sauf pour la frime.

    Citation Envoyé par ekarion Voir le message
    Question subsidiaire : malgré toutes les précautions prises, et en cas d'équipages mixtes (ce qui reste le plus probable), que se passerait-il si un des membres féminins tombait enceinte ? Assisterions-nous à la naissance du premier vrai Martien ?
    Mais on galège, ma parole !
    Je vois d’ici les arguties pour déterminer s’il faut naitre sur le sol martien pour être martien ou si naitre en orbite ou pendant le voyage marche aussi. Normalement un vaisseau spatial doit avoir le même droit qu’un vaisseau maritime : c’est le territoire du pays à qui il appartient.
    À l’école il serait la vedette, les autres seraient verts de jalousie.

    ND

  19. #18
    invite4e09d2c9

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Bonjour,

    "...les autres seraient verts de jalousie."

    Du coup, ce seraient eux les Martiens !!

  20. #19
    invite02ff802c

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Le problème pour une personne née sur Mars est qu’il n’y a pas d’autorité souveraine qui pourra lui donner des papiers de Martien. Ce sera donc juste la mention Lieu de naissance qui dira Mars, ce qui est déjà pas mal.
    Mais il faut aussi voir les choses sur le plan pratique. Cette hypothèse d’une naissance en cours de mission impose d’emporter le nécessaire : biberons, couches, vêtements et lit d’enfant, etc. Il aura déjà un an et demi ou deux ans au retour sur terre. Comment gérer le congé maternité de la mère. Elle pourra le rattraper au retour.

    Pour la question du robot j’aurais dû chercher avant. Il y a déjà des projets de robots humanoïdes :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_Robonaut
    http://en.wikipedia.org/wiki/Robonaut
    Ça a l’air bien avancé. À mon avis c’est l’avenir des missions habitées… de robots bien sûr.

    ND

  21. #20
    invite4e09d2c9

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Bonjour,

    Oui, bon, des robots. Un jour ils seront aussi habiles que nous, voire nous surpasseront.

    Mais pouvons-nous réellement nous identifier à un robot, même à notre image ? Que peut-il nous transmettre, à part des données brutes et chiffrées, de belles images video ? N'avez-vous jamais fait cette expérience, en parlant avec un proche au téléphone, de deviner, au ton de sa voix, les émotions qui l'animent, son sourire ou sa tristesse, les sous-entendus dans ses mots ?
    Un robot est-il capable d'empathie ?
    Un robot est-il capable d'intuition ?
    Le 20 juillet 1969, un milliard d'êtres humains avaient les yeux tournés vers la Lune, tous étaient là haut, posés prés de l'Eagle sur la Mer de la Tranquillité, aux cotés de Neil Armonstrong. Pour la première fois, sans doute, la communauté des hommes, unie par delà les frontières, les cultures, les idéologies, attendait, espérait ce petit pas de géant. On dit que cette nuit là, on enregistra un minimum jamais vu de crimes et délits...
    Cette communion n'est pas possible avec une machine. Les rovers martiens suscitent l'enthousiasme, mais pas la passion. Il n'y pas de challenge à envoyer des sondes dans l'espace ou vers les autres planètes. Depuis Spoutnik, le seul véritable défi c'est l'homme : en orbite, sur la Lune, sur Mars, peu importe : lui seul incarne l'humanité. Sur cette Terre un homme, où qu'il aille, et reconnu en tant que tel. En revanche bien des peuples encore, à l'heure actuelle, ne conçoivent même pas l'idée d'un avatar mécanique.
    L'Homme ira sur Mars parce que c'est inscrit dans sa nature, parce que la curiosité est un besoin atavique qui ne peut être comblé par des outils, aussi sophistiqués soient-ils. Un géologue a besoin de sentir la roche sous ses doigts, un biologiste a besoin de toucher le spécimen récolté. Un explorateur a besoin de poser le pied sur ce sol inconnu. C'est difficile, dangereux, extrêmement dispendieux, mais nécessaire. Il n'y a pas de noble action sans périls, pas de triomphe sans courage.
    Les pionniers de Mars fédéreront comme jamais une humanité fascinée depuis toujours par les nouveaux horizons. Parce que la conformité et la sécurité préludent à la monotonie. Parce que l'excés de précaution sclérose l'inventivité et la liberté.
    L'équipage martien devra se mesurer à l'inconnu, aux dangers, aux menaces : nous nous reconnaitrons dans ces appréhensions humaines. L'équipage martien fera face au doute, à la peur, à la solitude : nous nous uniront à ces sentiments humains. L'équipage martien fêtera des anniversaires, le Nouvel An, boira un verre d'alcool embarqué en contrebande, se réjouira d'une bonne nouvelle et rira du bon mot d'un de ses membres : nous partagerons avec lui ces plaisirs humains. Ils nous emporteront avec eux et ils sauront aussi que, au loin, sur un petit point bleu, 8 milliards d'êtres humains les soutiendront vers leur but.
    C'est pour cette raison que l'équipage martien sera humain.

    A bientôt.

  22. #21
    invite02ff802c

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Quels accents cornéliens !Voilà un plaidoyer passionné… mais avec des arguments déjà entendus maintes fois.
    Bon d’accord l’homme a besoin de se projeter dans le futur, dans des aventures épiques, dans des explorations lointaines et de vibrer avec les héros qui vont fouler des terres inconnues.
    C’est un vrai besoin, c’est incontestable. Mais, tout au long de son histoire, et même sûrement avant la période historique, l’homme a éprouvé un besoin irrépressible de faire la guerre, d’aller faire des razzias chez ses voisins, d’étendre sa domination sur leurs territoires, voire de réduire en esclavage ses habitants, à moins de les massacrer, de violer leurs femmes et de réduire leurs villes en cendres. C’est comme ça que s’est bâti l’empire romain, dont nous sommes les héritiers, entre autres. Certains autres conquérants ont surtout mis l’accent sur l’aspect destruction de leurs exploits guerriers comme les Mongols par exemple.
    Ce besoin n’est certainement pas éteint aujourd’hui, il est seulement tenu en bride dans une certaine mesure.

    La question est donc de savoir si le fait que ce besoin est ancestral et profondément ancré dans la nature humaine, et même dans la nature animale, le rend nécessairement légitime.

    De la même manière, dès les origines, les sociétés humaines complexes qui ont donné naissance aux civilisations sont sans exception, selon nos critères modernes, totalitaires, inégalitaires et autoritaires, sans parler de la phallocratie et de la misogynie au niveau privé. Les notions de démocratie, de justice et d’égalité sont des inventions très récentes et elles sont toujours allées à contre-courant des tendances lourdes. Un visiteur extraterrestre à la Renaissance, ne voyant sur Terre que des régimes intrinsèquement autocratiques et hiérarchiques et apprenant qu’il en avait toujours été ainsi aurait pu conclure que le fascisme (pour simplifier) est dans la nature humaine.

    Aux temps forts du combat féministe il est devenu clair que beaucoup d’hommes considéraient comme légitime leur besoin de domination sur les femmes au nom d’une nature humaine qui les arrangeait bien.

    Tout cela pour demander si un « besoin atavique » comme tu dis, et qui est réel, doit nécessairement être assouvi. La maturité consiste entre autre à accepter que ses envies soient frustrées parce qu’il n’est pas forcément possible ou souhaitable de toutes les satisfaire.

    Pour la conquête spatiale, étant donné que les ressources sont désormais limitées, à la différence d’Apollo qui s’est vu attribuer un budget quasi illimité, il faut choisir entre assouvir un « besoin atavique », pour plaire aux foules et passer l’ego des décideurs au Miror, ou faire de la science. Le simple fait de poser un homme sur la Lune, sans parler de Mars, avant même qu’il fasse la moindre recherche, annule des dizaines de programmes par sondes dont chacun donnerait bien plus de résultats.

    Pour moi, la « conquête » spatiale humaine est antiscientifique en ce sens qu’elle nuit à la recherche. Mars n’est qu’un petit caillou sec et froid dont on a vite fait le tour avec des rovers intelligents alors qu’il reste encore beaucoup de choses à apprendre sur le système solaire en général et sur l’univers où l’homme ne mettra jamais les pieds de toutes façons.

    Des dizaines de projets qui ne coutaient pourtant pas très cher ont été refusés ou annulés pour des raisons budgétaires et on trouverait des centaines de milliards pour promener des hommes ! Mais je ne m’en fais pas trop : les budgets prévisionnels donnés par les promoteurs de ce type de projets sont systématiquement sous-évalués d’au moins un ordre de grandeur. Par conséquent, en ces temps de misère, une fois les calculs faits, on s’apercevra qu’on n’a plus les moyens. Il faudra qu'on s'y fasse.
    Delenda est Constellatio !

    ND

  23. #22
    invite4e09d2c9

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Bonjour Nicolas,

    Evidemment, tu as raison... Hélas !
    La Charte du Forum nous interdit de dériver vers les discussions politiques, mais l'état de l'exploration spatiale est le miroir, malheureusement, de nos sociétés actuelles : repliées, timorées, obsédées par les coûts et les profits. Tout doit être rentable, économiquement justifié. Ce n'est pas un hasard si Apollo a cloturé une des plus grande période de croissance économique connue (même s'il y avait aussi un contexte de guerre froide). Aujourd'hui, 40 ans aprés, les images noir et blanc d'Apollo 11 me font toujours rêver. Qu'a t-on à proposer aux enfants nés au début du XXI em siècle ? Des avions qui s'encastrent dans des gratte-ciels. Le fanatisme a fait place à l'émerveillement... Sic transit gloria mundi !

    A bientôt.

  24. #23
    Moinsdewatt

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Citation Envoyé par ekarion Voir le message
    Bonjour Nicolas,

    Evidemment, tu as raison... Hélas !
    La Charte du Forum nous interdit de dériver vers les discussions politiques, mais l'état de l'exploration spatiale est le miroir, malheureusement, de nos sociétés actuelles : repliées, timorées, obsédées par les coûts et les profits. Tout doit être rentable, économiquement justifié. Ce n'est pas un hasard si Apollo a cloturé une des plus grande période de croissance économique connue (même s'il y avait aussi un contexte de guerre froide). Aujourd'hui, 40 ans aprés, les images noir et blanc d'Apollo 11 me font toujours rêver. Qu'a t-on à proposer aux enfants nés au début du XXI em siècle ? Des avions qui s'encastrent dans des gratte-ciels. Le fanatisme a fait place à l'émerveillement... Sic transit gloria mundi !

    A bientôt.

    Et bien les résultats et découvertes des sondes automatiques sont assez exaltantes.
    Moi je trouve la promenade des rovers martiens tout à fait interessantes.
    Les photos de Hubble passionantes et pleine de beauté.

    Pourquoi m' enmerder à suivre un loft story dans une capsule spatiale à 100 ou 500 milliards de $ ?
    D' ailleurs je ne regarde jamais les loft story.
    Mes impots n' on pas à payer les loft story à 100 ou 500 milliards de $.

  25. #24
    invite02ff802c

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Citation Envoyé par ekarion Voir le message
    La Charte du Forum nous interdit de dériver vers les discussions politiques
    et heureusement car les justifications d’Apollo comme de Constellation, dont tu donnes un très bon aperçu, ne sont que politiques.

    Citation Envoyé par ekarion Voir le message
    Tout doit être rentable, économiquement justifié.
    Tu as découvert ça tout seul comme un grand ? Il faut revenir sur terre (si je puis dire ).

    Citation Envoyé par ekarion Voir le message
    Ce n'est pas un hasard si Apollo a cloturé une des plus grande période de croissance économique connue (même s'il y avait aussi un contexte de guerre froide).
    Les hauts et les bas forment le paysage normal de l’économie. Ce n’est pas Apollo qui a été le moteur de la croissance des années 60. L’économie occidentale dans son ensemble a connu une embellie dans le sillage de la reconstruction de l’après-guerre. Les États-Unis avaient connu une sévère dépression dans les années 50 (dite dépression Eisenhower) et venaient de s’en relever.
    Ils jetaient déjà sans compter l’argent par les fenêtres avec Apollo (4% du budget fédéral pendant 10 ans) et la guerre du Vietnam. Il est vrai que vouloir être number one a forcément un cout.
    Apollo est donc le produit d’un contexte tout à fait particulier : guerre froide exacerbée en particulier par la course à l’espace (non dénuée de considérations militaires), orgueil national au zénith, euphorie économique, sentiment de toute puissance d’une nation qui n’avait jamais connu la défaite, etc.
    Manifestement Bush a cru pouvoir remettre le couvert en menant de front une guerre et un programme spatial de prestige mais il l’a fait à crédit, ce qui change tout.

    Citation Envoyé par ekarion Voir le message
    Qu'a t-on à proposer aux enfants nés au début du XXI ème siècle ?
    Les pauvres petits.
    L’humanité est à une charnière. On vivait jusqu’à il y a peu sur le paradigme des ressources infinies. Même si on sait que ce n’est pas vrai on fait toujours comme si les réserves de pétrole, de gaz et autres matières premières étaient illimitées. On occupe et on aménage le territoire comme s’il n’y avait aucune borne et qu’on pourrait toujours étendre les villes, construire des autoroutes et des chemins de fer, installer des usines, etc.
    On arrive aujourd’hui devant le mur. Tout devient rare : le territoire, les matières premières, même l’air et l’eau qui étaient le symbole même de l’abondance.
    Apollo est emblématique de cet état d’esprit avec l’expression de Kennedy « new frontier » (à ne pas traduire par « nouvelle frontière ») marquant l’idée que l’expansion humaine n’a pas de limite et qu’on pourra toujours aller au-delà. C’est le paradigme qui soutient le concept de conquête spatiale, quelle que soit sa déclinaison.

    La nouvelle génération se trouve devant un douloureux constat : son univers est borné, contrairement à l’image mentale que s’en faisait ses parents, et elle ne pourra pas aller au-delà, si d’ailleurs elle n’est pas obligée de revenir en arrière. Non seulement il va falloir qu’elle vive avec cette idée mais qu’elle gère les conséquences du comportement irresponsable des générations précédentes. Dur, dur… C’est ça la maturité : accepter les contraintes.

    ND

  26. #25
    invite02ff802c

    Re : Mars 500 : un petit pas pour l'homme...

    Citation Envoyé par Moinsdewatt Voir le message
    Et bien les résultats et découvertes des sondes automatiques sont assez exaltantes.
    Moi je trouve la promenade des rovers martiens tout à fait interessantes.
    Les photos de Hubble passionantes et pleine de beauté.
    Pourquoi m' enmerder à suivre un loft story dans une capsule spatiale à 100 ou 500 milliards de $ ?
    D' ailleurs je ne regarde jamais les loft story.
    Mes impots n' on pas à payer les loft story à 100 ou 500 milliards de $.

    et c'est ça la vraie science, pas le Barnum

    ND

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