Il existe peut-être une nouvelle méthode de recherche des planètes extrasolaires.
A ce jour, on a détecté plus de 500 planètes extrasolaires. La plupart de ces planètes ont été découvertes par la méthode des vitesses radiales. La méthode des transits, notamment grâce aux satellites Corot et Kepler, affiche ses premiers résultats.
L'astronome Michael Mumma et son équipe ont découvert en 1981 (1) une émission laser naturelle produite par la haute atmosphère martienne. Cette très fine raie d'émission centrée sur 10,33 µm est due au gaz carbonique, composant majoritaire de l'atmosphère martienne. Cette émission laser naturelle a été non seulement confirmée par d'autres équipes mais un autre laser naturel a été découvert dans la haute atmosphère vénusienne.
En conséquence de ces découvertes, on peut faire l'hypothèse que cette émission laser naturelle pourrait être fréquente.
Ce phénomène d'émission stimulée pourrait être utilisé pour la recherche de planètes extrasolaires. La détection directe d'une planète extrasolaire se heurte, avec la technologie actuelle, à un obstacle considérable : la différence d'éclat entre la planète et son étoile compagnon. Si la planète recherchée est dotée d'une atmosphère et si celle-ci présente une émission stimulée, la brillance de la planète dans le petit domaine de longueur d'onde de la raie d'émission pourrait être considérablement amplifiée. Pour tirer parti de cette émission, il serait nécessaire d'observer le système stellaire dans un domaine de longueur d'onde très étroit centré sur une raie caractéristique d'un des composants supposés de l'atmosphère planétaire. A cette condition, le rapport de brillance entre l'étoile et la planète pourrait devenir plus favorable pour une détection directe.
Une première étape dans l'utilisation de ce phénomène pourrait être la vérification de sa présence sur les planètes extrasolaires déjà découvertes.
En ce qui concerne la recherche de planètes extrasolaires similaires à la Terre, deux faits sont à retenir :
- des quantités importantes de vapeur d'eau et d'ion hydroxyles ont été découvertes dans la haute atmosphère terrestre (2),
- la molécule d'eau et le radical hydroxyle émettent respectivement des raies maser à 22 GHz et 1.66 GHz.
La présence d'eau dans la haute atmosphère fait peut-être de la Terre un émetteur maser.
La découverte d'une source maser aux fréquences caractéristiques de l'eau ou de l'hydroxyle à proximité d'une étoile serait un indice de la présence d'une planète similaire à la Terre.
(1) : "Discovery of Natural Gain Amplification in the 10-Micrometer Carbon Dioxide Laser Bands on Mars: A Natural Laser" ; MICHAEL J. MUMMA, DAVID BUHL, GORDON CHIN, DRAKE DEMING, FRED ESPENAK, THEODOR KOSTIUK, and DAVID ZIPOY ; Science, 3 April 1981, Vol. 212, no. 4490, pp. 45 – 49.
(2) : "Reservoir of water hides high above Earth" ; Science News, August 23, 1997, Vol. 152, No. 8, page 117.
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