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Une fois n'est pas coutume, je vais vous proposer un projet de grade "audiophile", des amplificateurs d'un type très particulier.
Mais quels sont les critères qui permettent de qualifier un équipement d'audiophile?
Passons en revue les principaux:
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- Il doit être d'une complexité disproportionnée par rapport à la fonction envisagée.
- Sa philosophie de base doit se centrer sur un "thème" particulier. Quelques exemples de thèmes populaires: l'insistance à ne faire passer le signal que par des matériaux nobles, argent, or, platine, ou à la rigueur cuivre sans oxygène ( http://www.revelationaudiolabs.com/c...PreceptACmains ), parfois le but du jeu est de minimiser la distance parcourue par le signal à l'intérieur de l'équipement (exemple, le "gainclone", 32mm: http://phonoclone.com/diy-gc.html ). D'autres thèmes favoris sont l'élimination des "résonances nocives" (Piezobee: http://www.diyaudio.com/forums/power...er-filter.html , Blackbody: http://www.lessloss.com/blackbody-p-200.html ), le bannissement de tout semiconducteur, ou l'absence totale de recours à la contre-réaction.
- Sa mise en oeuvre et son utilisation doivent être quelque peu malcommodes: pas question donc d'avoir un système "plug and play", sans difficultés ou inconvénients pour l'utilisateur.
- Il doit faire preuve d'une bonne inefficacité générale: gaspillage suffisant de matériel, de place, de matériaux, de ressources et d'énergie.
D'autres points sont optionnels, mais cependant appréciés:
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- Les caractéristiques mesurables, comme la réponse en fréquence, la distortion, le comportement dynamique, etc, doivent de préférence être assez consternantes: en vertu du Principe de Compensation Pan-universel, un équipement ne peut à la fois "mesurer bien" et "sonner bien". Il faut donc faire un choix, et celui de "mesurer mal" s'impose tout naturellement.
- Il doit essayer d'utiliser des composants rares, inadaptés, coûteux ou obsolètes, de préférence les quatre à la fois.
- Les emplacements de chaque carence de conception ou déficience technique doivent être soulignés et agrémentés sur le circuit par une LED bleue. C'est non seulement plaisant à l'oeil et décoratif, mais cela permet également de neutraliser les rayonnements nocifs, et d'apprécier d'un seul coup d'oeil le niveau d'incompétence des concepteurs.
Il reste enfin un point tout à fait indi$p€nsab£€:
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- Le prix de revient doit être exorbitant.
L'amplificateur proposé ici répond à tous ces critères, ou peut y répondre moyennant une réalisation et des matériaux adéquats: pour le prototype d'étude, certaines simplifications ont été tolérées, mais rien n'empêche la construction d'un exemplaire définitif totalement conforme, avec cablage en fil de platine, supports isolants en saphir, etc.
Voyons comment l'ampli Tringlinator Mark IV satisfait à ces critères:
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C'est un ampli-casque, étudié pour délivrer 250mW sur 32ohm
- Il doit être d'une complexité disproportionnée par rapport à la fonction envisagée: il emploie un total de 12 transistors/canal. Notons que la fonction serait confortablement réalisable avec moitié moins.
- Sa philosophie de base doit se centrer sur un "thème" particulier: ici, c'est l'absence de contre réaction qui a été choisie. Cela peut sembler assez classique, et limité, mais c'est déjà une belle entrave, et puis rien n'empêche de la combiner avec d'autres thèmes.
- Sa mise en oeuvre et son utilisation doivent être quelque peu malcommodes: l'étage de sortie "TringloMOS" utilisé pour cet ampli exige une charge complètement flottante. Comme les écouteurs ont normalement un contact commun pour la masse G et D, il faudra remplacer le cable d'origine par deux câbles séparés ayant chacun sa masse.
- Il doit faire preuve d'une bonne inefficacité générale: le fonctionnement en classe A, avec une tension d'alimentation relativement élevée, permet de satisfaire à cette condition.
- Les caractéristiques mesurables, comme la réponse en fréquence, la distortion, le comportement dynamique, etc, doivent de préférence être assez consternantes: une alternative à cette condition est d'au contraire arriver à des caractéristiques exceptionnelles malgré les handicaps auto-infligés. C'est cette voie qui a été suivie ici, avec une réponse en fréquence allant de 4Hz à 4MHz, et une THD bien inférieure à 10ppm à pleine puissance (<0.001%). Mais rien n'empêcherait de le faire précéder par un étage à tube, pour rester plus "classique", et ramener la distortion à un niveau plus sérieux.
Le Tringlinator Mark IV
Cet amplificateur se compose de deux blocs principaux, ayant des topologies très particulières rendues nécéssaires par les contraintes évoquées plus haut, notamment l'absence de contre-réaction et les performances élevées:
Le premier bloc procure le gain en tension nécéssaire, pour amener le niveau d'entrée de 400mV aux 3V de sortie requis. Il s'agit d'un étage Cross-Gain, une variation sur le thème du Cross-Quad.
Un adaptateur d'impédance fait la transition vers l'étage final, qui est de type TringloMOS. C'est la variante MOS du Tringlotron, un circuit aux propriétés extraordinaires.
Le TRiNGLotron (TRIplet of NPNs Grouped in Line) est une topologie apparentée au Biglotron.
Rappelons que le principe fondateur du Biglotron, création du Pr. Jérémie Ménerlache est de ne servir strictement à rien, ce qui lui permet de servir virtuellement à tout, lui donnant un potentiel extraordinaire et justifiant son statut d'arme secrète.
Le Tringlotron, inventé par Ludwig Von Bürnmoll est basé sur le même principe que son illustre ancêtre, mais en moins ambitieux : il ne sert pas à grand chose, et est donc susceptible de servir à beaucoup de choses.
Ce qui n'est déjà pas mal, comme nous le verrons plus loin.
A suivre....
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