bonjour
postulat simple, débat compliqué :
" au fil des siécles, plus la pression environnementale sur les premiers hommes a été forte, plus leur intelligence a augmenté" ...
un paradis n'aurait produit que des idiots ?
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bonjour
postulat simple, débat compliqué :
" au fil des siécles, plus la pression environnementale sur les premiers hommes a été forte, plus leur intelligence a augmenté" ...
un paradis n'aurait produit que des idiots ?
Si l'on vivait 24/24 h dans notre lit, sans n'avoir jamais besoin d'en sortir, impossible d'être musclé. C'est la même chose dans notre crâne.
Pas si simple Fab63, les inventions humaines ont surtout servit à nous épargner des efforts (la roue, la domestication, l'agriculture, la voiture, l'ordinateur,...), l'intelligence vient donc de notre fainéantise (en fait plutôt de tout ce qui peut servir à nous épargner une dépense d'énergie "inutile"...).
Par exemple, des chimpanzés femelles ont fabriqué des sortes de couteau/lance pour tuer des petites proies cachées au fond des tronc d'arbres creux. Ça permet à ces femelles d'éviter de courir et donc de se fatiguer car elles ont besoins de cette énergie pour s'occuper de leur petits à naitre ou à alimenter.
notre créativité et notre imagination viennent aussi de notre curiosité et notre goût pour le jeu. même dans un endroit idylique sans nécéssité de développer notre intelligence pour nous nourrir et nous protèger, il y aura toujours ces deux facteurs inhérent à notre nature, qui je le pense, sont aussi important.
Si le paradis a existé, cela a été transitoire, car les individus se multiplient plus vite que les ressources (nourriture, espace). C'est l'idée de Malthus. Il y a donc compétition intra-spécifique et une sélection naturelle permanente. Si c'est les individus les plus intelligents qui se perpétuent le plus alors , les individus de l'espèce seront + intelligents dans les générations suivantes.
Pourquoi l'intelligence serai-elle plus déterminante qu'un autre caractère comme la présence de lignes latérales, de poumons ou d'un métabolisme bas ? Ces derniers permettent d'accéder plus facilement aux ressources, à de nouvelles ressources ou bien tout simplement d'économiser les dépenses énergétiques. En quoi l'intelligence leur est-elle "supérieure" (cad: sélectionnée préférentiellement) ?
De toute façon, si nous imaginions être dans un "paradis", il n'y aurait alors plus de pression de sélection: nous n'aurions alors évolué que par l'intermédiaire de la dérive génétique (sauf si l'on considère que la sélection sexuelle est encore présente au "paradis", ce qui embêterait pas mal d'humains - c'est pourquoi je postule que ce n'est pas le cas). S'il n'y a pas de sélection naturelle, alors il n'y a pas de tendances évolutives telle que l'accroissement de l'"intelligence" chez les humains.
Toute adaptation permet de prévoir et survivre à une variation du milieu. Par exemple l'apparition des poumons chez les poissons était sûrement liée à des épisodes de retraits des eaux ( c'est le cas chez les poissons dipneustes actuels).
L'intelligence permet de mieux réagir et de survivre:
- pour chasser il faut adopter des stratégies complexes, surtout si les proies sont rares dans le cas où les populations de chasseurs sont nombreuses et en compétition;
- L'inteligence peut permettre la survie en cas de conflit entre populations.
C'est une hypothèse trés simpliste mais plausible en théorie. Si ces pressions n'existent plus cette évolution n'a plus de raison de se produire.
il me semble pourtant que la partie de l'humanité dépourvue de cervelle reste constante et ne semble pas en voie d'extinction.
Il ne faut pas être aussi désabusé, vous êtes jeune encore
Concernant le débat j'ai un peu de mal à saisir la question. Puis-je tenter de la reformuler.
"Si l'on admet que l'évolution des êtres vivants est une suite de réponses à des pressions environnementales, supprimez la pression il n'y aurait plus d'évolution"
Il nous faut commencer par définir l'intelligence.
L'intelligence est d'abord d'une façon générale, la faculté pour un être vivant d'avoir une représentation du monde qui l'entoure.
C'est ensuite la capacité d'avoir une représentation de soi.
C'est enfin la faculté de "voir l'inutile". Telle est à proprement parler l'intelligence humaine. Le papillon ne "voit" pas les fleurs et l'oiseau ne "voit" pas les étoiles. Ils n'ont d'elles qu'une représentation utile. Le monde autour d'eux n'est qu'un monde utile. Le reste leur est, au sens propre, totalement invisible et inaccessible.
L'environnement maintenant.
L'idée d'une pression environnementale est une idée contemporaine et très connotée (je ne développe pas connotation).
L'environnement ne fait pas pression sur l'être vivant, il lui offre des opportunités. La fleur n'exerce pas de pression sur le papillon, elle lui offre une opportunité. Disparait la fleur, disparait l'opportunité.
L'évolution du vivant se présente comme le jaillissement formidable d'un gigantesque bouquet d'opportunités.
L'intelligence est l'aptitude à saisir ces opportunités. Ce n'est pas en enfer que l'intelligence peut se développer mais au contraire au paradis. L'intelligence humaine par sa capacité à voir l'inutile est effectivement une forme supérieure d'adaptabilité à l'environnement.
Je voudrais juste ajouter que même dans un environnement idéal avec des ressources abondantes on ne peut pas supprimer la compétition sexuelle intra-spécifique, chaque individu cherchant à s'approprier le partenaire qui parait le plus prometteur d'un point de vue génétique...
Bonne remarque qui appelle une réponse réflèchie.
Je réfléchis donc
Il faut donc redéfinir le "paradis" dont parlai l'auteur du fil. Je postulai ci-dessus l'absence de sélection sexuelle - sans quoi ce ne serait pas un paradis pour un certain nombre d'être humains. Si l'on considère ce "paradis" simplement comme un environnement idéal aux ressources abondantes, on peut supposer que la sélection sexuelle perdurera. Enfin, remarquons que l'on s'intéresse aux humains en particulier; ce faisant, la sélection sexuelle va bien au-delà de la génétique (facteurs culturels, par exemple).
J'en suis pas aussi sur. Le comportement de selection sexuelle a lui même été l'objet de la sélection naturelle. La selection sexuelle permet de selectionner les reproducteurs qui portent la marque de bons gènes. Autrement dit il s'agit de la selection de gènes permettant une meilleure reproduction et cela passe par une meilleure aptitude a exploiter son environnement.Je voudrais juste ajouter que même dans un environnement idéal avec des ressources abondantes on ne peut pas supprimer la compétition sexuelle intra-spécifique
La selection sexuelle n'a d'autre but que de selectionner des gènes permettant à la descendance de mieux tirer parti des ressources l'environnement pour la reproduction.
Si l'environnement est un "paradis"( ressources illimitées ), les pressions de selection qui ont engendrée la selection sexuelle se relacheraient. Alors la selection sexuelle n'a plus lieu d'être.
Vous marchez tous sur la tête, il me semble évident qu'au paradis il n'y a pas de sexe!
Si l'on admet l'apparition de la sexualité comme une réponse pour augmenter son adaptation à un environnement concurrenciel, pour exploiter des ressources. Comme au paradis les ressources sont infinies je ne vois pas l'intérêt d'échanger de l'information génétique.
Donc au "paradis" il y a pas de selction naturelle, pas de selection sexuelle, pas de sexe...bref pas d'évolution alors ! Ce qui voudrait dire que l'évolution, la vie est due à la limitation des ressources !!!
hummm ça à l'air d'être logique non ?
Et la dérive génétique, alors ?
Dans notre monde la déviation génétique est contenue dans les limites d'une exploitation maximale des ressources, des que les modifications sont trop importantes elles ne sont plus concurrencielles.
Dans un monde idéal les modifications devraient être tolérées dans la mesure où elles ne mettent pas en danger l'intégrité de l'organisme.
C'est ce que j'imagine mais on est en pleine science fiction
Mais pour aller plus loin je pense que ce paradis ne peut concerner que quelques molécules autoreplicatives et pas même une cellule.
salut