Quels points communs peut-il y avoir entre les HP et les Asperger ?

[shokin]

Salut à toutes et à tous,

Il paraît que les personnes qui ont le symptôme d'Asperger et les personnes à haut potentiel ne sont pas toujours facilement distinguables. Il paraît même qu'une personne peut être les deux à la fois. Tout cela ne facilite pas la distinction.

Aussi, comment les neuropsychologues s'y prennent pour différencier voire diagnostiquer ?

Comment s'y prendre pour savoir si une personne (comme soi) est Asperger et HP (1), seulement Asperger (2), seulement HP (3) ou ni Asperger ni HP (4) ?

Y a-t-il des différences ou ressemblances au niveau neurologique voire aussi au niveau biologique ?
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[invitebcaeb245]

Bonsoir Shokin,


oui il y a des ressemblances neurologiques entre HP et Asperger:

- la tonicité des neuros, leurs plasticités à "certains endroits" au niveau percepteur et récepteur, rapidité de transmission.

Grosses différences au niveau récepteur cependant, émotionnel et mémoriel. Un autiste Aspergerger, n'enregistre qu'a à un seul niveau et toujours le même et toujours à la même intensité. Un HP aura la faculté de choisir ses entrées, de les étalonner dans sa mémoire, et de les travailler ou non à leur sortie.

Donc, oui il y a des similitudes certaines dans l'encodage, dans la manière d'imprimer et de coder, décoder, réprimer cet encodage.

Il y a des différences fondamentales entre les deux :

l'un ne fera référence qu'à lui-même et sa perception (parce qu'il n'a tout simplement pas le gène de la perception d'autrui ou du monde qui l'environne)

l'autre souffrira du monde qui l'entoure et ne voudra qu'à trouver les schèmes lui permettant d'interpréter ce monde, ses facultés HP lui offriront l'occasion avec ou sans les autres, d'interpréter ce monde. Mais en quelque sorte, il a besoin des autres pour se trouver.

[shokin]

Il paraît que les personnes Asperger arrivent à s'adapter en rationalisant (donc un certain effort cognitif), et parce que cette rationalisation est leur seul moyen de s'adapter (alors que les simples HP peuvent s'adapter sans forcément rationaliser).

Il paraît que, chez les personnes ayant des troubles du spectre autistique, les neurones-miroirs ne fonctionnent pas (ou différemment). Est-ce possible de les "réparer" ?

[karlp]

Bonjour à tous, bonjour Runjulia

l'un ne fera référence qu'à lui-même et sa perception (parce qu'il n'a tout simplement pas le gène de la perception d'autrui ou du monde qui l'environne)

.

Est-ce que l'absence de ce gène a effectivement été mise en évidence ou bien n'est-ce qu'une hypothèse ?
Merci à vous

Cordialement

[A voir en vidéo sur Futura]

[invitebcaeb245]

Bonjour Karlp et Shokin,


karlp: si de nombreuses mutations génétiques entre en ligne de compte, des recherches sont menées sur un gène appelé "neurogiline-3", tu trouveras le détail dans cet article de FS

Il y a donc un certain espoir d'une part de "réparer" les synapses dysfonctionnels, et d'autre part de rééquilibrer neurotransmetteur et inhibiteur par médication, voir cet article du Vidal

Il y a (ou aura) certainement d'autres pistes, ceci n'étant que les prémisses de ce long chemin.

[karlp]

Merci beaucoup pour l'article Runjulia.

Je crois qu'il faut tout de même indiquer que le facteur génétique dont il est question concerne l'autisme (ou en tous cas certaines formes), dont un des symptômes est la difficulté, voire l'impossibilité de nouer un contact avec le monde extérieur.
Mais il ne s'agit pas du gène de "la perception d'autrui ou du monde extérieur". Je crois que la différence n'est pas anodine (je suppose toutefois que votre formulation était une "commodité" ou un raccourci").
Parce qu'il me semble bien que les autiste perçoivent les autres et le monde extérieur; mais que cette perception engendre une angoisse.
Cela dit, je me réjouis que des nouvelles pistes de traitement s'ouvrent.

[invitebcaeb245]

Oui karlp, c'était une image un peu abrupte, un raccourci peu scientifique, je m'en excuse auprès de toi.

Par contre je ne suis pas, moi, convaincue, qu'il s'agisse d'une question de contact: il s'agit bien de perceptions ! Rien dans leur monde ne semble perçu "comme tout le monde", voire pas perçu du tout. Ou cela semble un brouhaha, ou une infra-sensibilité ou une hyper-sensibilité ou rien (absence de récepteurs de signaux électriques ou trop de signaux électriques). Trop de signaux ou leur absence provoquent l'angoisse.

[karlp]

Bonjour Runjulia

Je n'ai aucune compétence dans le domaine et ce que je pourrais en dire me vient d'un psychiatre spécialisé dans le traitement de l'autisme. Ce que ce Monsieur m'en disait brièvement c'est que les autistes auxquel il avait affaire souffraient d'un déficit de "symbolisation" ("symbole" = élément de langage).

Dans la mesure où nos perceptions sont symbolisées, on peut dire qu'effectivement leur difficulté est liée à la "perception". Toutefois le terme même est ambigu. Il ne s'agirait pas ici de perception "animale". Si je simplifie: leur "perception" n'est pas "correctement" structurée (par le langage): dans l'ordre qu'ils parviennent à imposer à leur monde surgissent constamment des données qui ne s'y intègrent pas, d'où le surgissement de l'angoisse.

Précisons bien que cette "interprétation" n'est pas du tout incompatible avec l'hypothèse d'une cause biologique (et que je ne suis pas moi-même en mesure d'en juger le bien fondé).