Salut,
A-t-on étudié le cas d'enfant ayant été retiré à leur mère à la naissance ( avant le 7 em jour), pour être confié à une famille d'adoption, sans que l'enfant ne soit jamais au courant ?
Cette enfant a-t-il un développement psychique, normale, sinon quels sont les troubles les plus fréquents ?
Merci.
Je ne connais pas d'études à ce sujet, mais il me semble que de telles études seraient compliquées à mener à terme pour plusieurs raisons
- Si l'adoption est cachée à l'enfant on peut supposer un "tabou" ... et il me semble que ces familles seraient peu enclines à accepter d'en parler ou que l'enfant soit étudié.
- Difficile d'étudier, d'observer le comportement, d'évaluer le développement psychologique de quelqu'un sans lui dire et sans lui dire le pourquoi de cette étude.
Si la famille souhaite garder le secret ..; ça va être complexe.
Sinon, il y a ce rapport ou le devenir de ces enfants est évoqué succinctement : http://www.adoption.gouv.fr/IMG/pdf_Rapport_final.pdf
Vep a raison, ce genre d'études est toujours compliqué à faire...ce qui est certain par contre, c'est que la révélation accidentelle ( donc non voulue) des origines d'un enfant adopté ou même né par PMA avec don de gamètes, est toujours traumatisante.
"Музыки хватает на всю жизнь, но целой жизни не хватает для музыки"
Rachmaninoff
J'ai connu l'époque où il était généralement hors de question de dire à un enfant qu'il avait été adopté. C'est donc parmi les cas anciens qu'on pourrait avoir le plus d'informations. Je pense que cela à beaucoup changé. Un blocage important doit exister à l'heure actuelle sur la révélation d'une naissance par PMA avec donneur anonyme parce que cela est peut-être vécu comme une dévalorisation par le parent stérile, réticent à l'avouer.
La question initiale envisage toutefois un cas de figure précis : un enfant retiré à sa mère à la naissance. La situation actuelle est l'accouchement sous X, sauf que l'adoption étant un processus compliqué cela implique que ces enfants passent par une étape intermédiaire où ils sont confiés à une institution.
Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac
Certes. Mais la problématique est la même dans tous les cas de figure : maintenir le secret sur les origines d'un être humain, quelles qu'en soient les raisons, est destructeur pour lui.Envoyé par JPL
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Rachmaninoff
Je suis entièrement d'accord. Le mieux est d'en parler dès que l'enfant commence à comprendre le sens des mots papa et maman. Donc avec quelques mots très simples pour faire comprendre par exemple que la maman n'est pas forcément celle qui a porté le bébé dans le ventre ou que le papa n'est pas toujours celui qui a donné sa petite graine.
Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac
Je ne connais pas d'étude sur les troubles psychologiques éventuels d'enfants adoptés, mais j'ai lu une étude sur la réussite scolaire de ces enfants. Je ne me souviens pas si la question de la divulgation de l'origine de l'enfant est abordée, mais je pense que non. En revanche les auteurs ont étudié l'incidence du continent d'origine, de l'âge à l'adoption, de la présence de fratrie, etc. sur la réussite scolaire.
C'est cet article : VAUGELADE J., DUYME M., FICHCOTT D. (2009): "La scolarité des enfants adoptés à l'étranger comparée à celle des enfants nés en France adoptés ou non", in "Adoption: un lien pour la vie", Solal, pp.133-152;
je ne suis pas certains que les enfants adoptés ont plus de soucis par la suite que des "nés sous x" , ou abandonnés ( souvent par le père ).
ou qu'à l'inverse un père découvre tardivement que la fille qu'il a élevée n'est pas sa fille biologique et réciproquement.
l'adoption, en France en tout cas , a le mérite d'avoir une législation assez stricte.
Le problème, c'est qu'à l'origine d'une écrasante majorité de cas d'adoption, il y a eu abandon.
C'est souvent cet abandon qui crée des fragilités sur le plan psychologique.
je suis d'accord , le pb tient plus à l'abandon qu'au principe de l'adoption, qui justement peut être un remède à l'abandon.
Par contre les résultats de l'étude citée par Minushabens sont assez surprenants :
http://www.cairn.info/revue-empan-2006-3-page-57.htm
Je l'ai citée parce que c'était ce que je connaissais de plus proche de la question posée, mais c'est tout de même bien autre chose. Echec scolaire et troubles psychologiques sont des choses distinctes même si elles peuvent être liées. Et de plus il ne s'agissait pas d'adoption à la naissance. D'ailleurs je crois que c'est une circonstance extrêmement rare, la plupart des enfants adoptés en France sont nés sur un autre continent que l'Europe, et ont vécu un certain temps en orphelinat (après avoir vécu des histoires plus ou moins difficiles).
tu as raison, c'est un autre facteur dont on ne peut pas ne pas tenir compte.
la petite enfance avant adoption.
en 2014, le nb d'enfants adoptés à l'étranger ne dépasse pas les 1000.
info d'aujourd'hui sur BFM TV.
ok, merci.
