Le point aveugle des neurosciences de la conscience

[Paradigm]

Bonjour à tous,

Michel Bitbol nous offre une analyse transverse sur le regard des neurosciences au sujet de "la conscience" qu'il l'étend, en milieu de conférence, aux sciences en général.

https://vimeo.com/100095996

N'étant pas spécialiste de ce domaine des sciences, est-ce une Critique (au sens constructif du terme) qui est partagée en majorité par la communauté des neurosciences ?


Bien cordialement,
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[ansset]

N'étant pas spécialiste de ce domaine des sciences,....................,

Bitbol non plus !
ce qui n'empêche pas ses logorrhées pata-scientificico philosophique.
mais c'est son "fond de commerce".
je sors.

[invite73192618]

est-ce une Critique (au sens constructif du terme) qui est partagée en majorité par la communauté des neurosciences ?,

Difficile a dire, puisque la tres grande majorite des neuroscientifiques travaillent sur les aspects "faciles", au sens philosophique de Chalmers. Pour ceux qui se preoccupent de theoriser la nature de la conscience, oui je dirais que presque tous voient un enjeu central dans le fait de resoudre le "probleme difficile" ou d'expliquer en quoi il n'existe pas.

[Paradigm]

Bonjour Jiav, bonjour à tous

Difficile a dire, puisque la tres grande majorite des neuroscientifiques travaillent sur les aspects "faciles", au sens philosophique de Chalmers. Pour ceux qui se preoccupent de theoriser la nature de la conscience, oui je dirais que presque tous voient un enjeu central dans le fait de resoudre le "probleme difficile" ou d'expliquer en quoi il n'existe pas.

Certains semblent s'inscrire dans la démarche de recherche proposée par Francisco Varela et nommée neurophénoménologie pour prendre en compte dans le discours et la desciption des phénomènes neurologiques l'aspect subjectif de la première personne.

Je suis tombé sur cet abstract des travaux de Guillaume DUMAS intitulés "Approches neurophénoménologiques des états modifiés de la cognition" mentionant

Les progrès techniques en neuroimagerie ont permis aux neurosciences cognitives d’avancer grandement dans la compréhension des mécanismes biologiques sous-tendant le fonctionnement du système nerveux. Pourtant l’observation à la troisième personne se heurte à un fossé explicatif lorsqu’il s’agit d’appréhender la phénoménologie de l’expérience à la première personne (Chalmers 1995). Le projet de la neurophénoménologie est né de ce constat et vise le dépassement de ce problème par la combinaison des approches à la première et troisième personne (Varela 1995; Thompson et al. 2005).

Cela représente un intérêt méthodologique certain pour l’étude des états modifiés de la cognition puisque ceux-ci se caractérisent particulièrement par une modification de l’expérience subjective. Ils constituent donc un modèle expérimental intéressant pour l’étude à la première personne, notamment par la possibilité qu’ils offrent à rapporter des variations phénoménologiques importantes et quantifiables (Studerus et al. 2010). Or, certains de ces états modifiés peuvent être induits artificiellement ce qui rend possible leur appréhension opérationnelle à partir de la neuroimagerie. Il existe par exemple désormais un nombre important d’études portant sur la méditation et l’hypnose (e.g. Dumas et al. 2009). Le regain d’intérêt pour l’étude des états modifiés de la cognition s’accompagne également par une réapparition de protocoles de recherche utilisant des substances psychotropes (Vollenweider & Kometer 2010; Carhart-Harris et al. 2012).

Si je peux me permettre une analogie, une methaphore. Une partition de musique est un document qui porte la transcription d'une œuvre musicale, mais cependant elle ne capture pas dans sa description l'experience vécu, ressenti, subjective que l'on éprouve à l'écoute de la partition décrite dans un langage symbolique. La partition est en quelque sorte une description objectivé à la troisième personne, sachant que l'expérience vécu (première personne) à sa propre "réalité" subjective qui n'est plus capturé dans cette transcription.

Cordialement,

[A voir en vidéo sur Futura]

[invite73192618]

Certains semblent s'inscrire dans la démarche de recherche proposée par Francisco Varela et nommée neurophénoménologie pour prendre en compte dans le discours et la desciption des phénomènes neurologiques l'aspect subjectif de la première personne.

C'est une approche intéressante en soi, mais en quoi est-ce que tu penserais qu'elle résout ce problème?

[Paradigm]

Bonjour Jiav, bonjour à tous,

C'est une approche intéressante en soi, mais en quoi est-ce que tu penserais qu'elle résout ce problème?

N'étant pas spécialiste du domaine de la science de l'esprit qui recouvre plusieurs disciplines scientifiques, je pencherais pour ne pas s'interdire à déffricher l'axe de recherche permettant d'expliciter des relations entres les état mentaux (données extraitre à la première personne) et les états cérébraux (données extraite à la troisième personne).

Mind <---> Brain : « Les hommes exhorteront que l'esprit est dépendant du cerveau, ou avec plausibilité égale, que le cerveau est dépendant de l'esprit. » Bertrand Russell

Francisco Varela dans "L’inscription corporelle de l’esprit" : « Nous réfléchissons sur un monde qui n’est pas fait, mais trouvé ; et pourtant, c’est notre structure qui nous permet de réfléchir sur ce monde . »

Si il s'avère que cette piste est peut féconde en ce qui concerne par exemple les aspects prédictif elle s'arretera d'elle-même.

Cordialement,

[Paradigm]

En ce qui concerne par exemple les aspects prédictif

Un exemple d'usage à but prédictif dans le domaine d'une "Thérapie cognitive de l'épilepsie."

http://clairepetitmengin.fr/AArticle...sychologie.pdf

METTRE EN OEUVRE UNE CIRCULATION NEURO-PHÉNOMÉNOLOGIQUE

Page 7

Cordialement,

[Paradigm]

Bonjour,

Cet article que je découvre est plus ciblé sur l'exemple mentionné :

L'objectif de cet article est de retracer le déroulement du projet de recherche neuro-phénoménologique sur l'anticipation des crises d'épilepsie, et de faire le point sur la démarche utilisée et les difficultés rencontrées.

Cordialement,

[invite73192618]

Merci pour ces références, très intéressant.

Si il s'avère que cette piste est peut féconde en ce qui concerne par exemple les aspects prédictif elle s'arretera d'elle-même.

Tout-à-fait, c'est le jeu normal.

Une petite gène en feuilletant ces références, c'est que contrairement à ce qui est avancé, les approches consistant à mettre en relation états mentaux et états cérébraux ne sont pas quelque chose de spécialement tabou en neurosciences. Enfin c'était ou c'est peut-être encore vrai dans certains cercles et à certaines époques, mais quand on regarde la littérature actuelle cela me parait difficile d'y voir un interdit qui serait à surmonter. Je n'aime pas spécialement ce mythe, qui participe à ce que les non-initiés prennent Varela et ses héritiers spirituels avec des pincettes d'une longueur inutile.

Surtout, je crois que cela entretiens un certain flou, du côté des initiés, sur ce que cette approche fait ou ne fait pas. Spécifiquement, les écrits de Bitbol laissent penser que l'approche de Varela permettrait de s'affranchir du problème difficile. Si c'est vrai, je demande à le comprendre. Mais je pense que c'est faux, et que cela ne représente d'ailleurs pas ce qu'en pensait cet auteur.