Psychologie et effet de communauté
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Psychologie et effet de communauté



  1. #1
    invite41d87764

    Psychologie et effet de communauté


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    Bonjour,

    je ne sais pas si "effet de communauté" est un bon terme, mais j'aimerais savoir comment, une personne ou un groupe de personne, arrive à faire changer radicalement d'avis un pays tout entier, voir plus ?

    Pour donner quelques exemples, et en essayant de respecter au maximum la règle de la chartre ("Etant sur un forum scientifique, les discussions religieuses ou politiques ne sont pas tolérées."), comment une idée politique absolument dévastatrice d'un point de vue humain , et absolument contraire aux idéologies d'un peuple, puisse-t-elle finire imbriqué dans ce même peuple, comme une conviction profonde ?

    Cette question rentre peut-être dans la psychologie de foule (en considérant un pays comme une foule), je ne pense pas m'être trompé de catégories.

    Merci d'avance.

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  2. #2
    invite6a26c75d

    Re : Psychologie et effet de communauté

    (...) comment une personne ou un groupe de personne, arrive à faire changer radicalement d'avis un pays tout entier, voir plus ?
    Il faut que tu regardes du côté de l'influence minoritaire, et notamment vers les travaux de Serge Moscovici, ou encore de Gabriel Mugny et Juan-Antonio Pérez (pour des écrits principalement en langue française). Les théories de l'influence minoritaire sont un peu trop complexes pour être résumées dans un message comme ça. Je vais tout de même essayer de t'en dire 2 mots.

    Il est maintenant établi qu'une minorité engendrerait un conflit psychologique au sein de l'individu. Ce conflit est bi-dimensionnel, une dimension cognitive, et une dimension interpersonnelle (relationnelle).

    D'une part la minorité, en proposant une position alternative, induit de l'incertitude. En brisant le consensus, la minorité engendre un certain degré d'incertitude. Les individus sont donc motivés à réduire cette incertitude, et donc, vont traiter en profondeur le message minoritaire (voir la notion de pensée divergente de Nemeth, 1987).

    Ce conflit se développe également au niveau relationnel. Comment négocier ce conflit entre la majorité et la minorité, tout en respectant "gardant la face", et en conservant l'approbation sociale de ses pairs.

    Il s'ensuit une forme d'influence particulière. Au niveau public, ou manifeste, la minorité n'aurait aucune influence, mais, à un niveau plus inconscient (privé, ou latent) le message minoritaire (qui a été traité avec beaucoup d'attention) fait son petit bonhomme de chemin jusqu'à ce que le sujet l'intègre.

    Mon explication est très approximative, et probablement assez hermétique, j'en suis désolé. Je te conseille vivement la lecture de manuels de psychologie sociale pour comprendre ce phénomène d'influence minoritaire.

    (...) comment une idée politique absolument dévastatrice d'un point de vue humain , et absolument contraire aux idéologies d'un peuple, puisse-t-elle finire imbriqué dans ce même peuple, comme une conviction profonde ?
    Peux-tu me donner un exemple d'idée politique "dévastatrice d'un point de vue humain" ? L'explication risque de dépendre du contenu de l'idée politique en soi.

  3. #3
    invite41d87764

    Re : Psychologie et effet de communauté

    l'idée "dévastatrice d'un point de vue humain" était une manière général pour parler du néo-nazisme croissant en Russie, en ce moment même. C'est un peu bancal et mal adapté comme façon de parler, je m'en doute, mais je suis loin de maitriser tous ces complexes psycho-socio-économiques.

    Merci beaucoup pour ta réponse, je vais regarder du côté de tes citations.

  4. #4
    inviteb276d5b4

    Re : Psychologie et effet de communauté

    Citation Envoyé par [PSO]Fabrice.g
    Peux-tu me donner un exemple d'idée politique "dévastatrice d'un point de vue humain" ? L'explication risque de dépendre du contenu de l'idée politique en soi.
    Pour rester généraliste, on peut parler d'économie et de système monétaire.

    A bien y regarder, "l'argent" à un effet dévastateur sur la majorité d'entres nous.

    Comment peut-on, ne pas effectuer telle ou telle recherche scientifique importante pour l'ensemble de l'humanité (médecine, physique etc) par manque de "crédits" ?
    Cela parait être d'une débilité profonde. Dans ce cas précis, c'est l'homme lui-même qui freine son développement naturel par l'instauration d'une règle, d'un système inadéquat à sa propre évolution.
    Citation Envoyé par [PSO]Fabrice.g
    D'une part la minorité, en proposant une position alternative, induit de l'incertitude. En brisant le consensus, la minorité engendre un certain degré d'incertitude.
    "Je pense qu'on devrait supprimer tous systèmes monétaires".
    Sentez-vous l'incertitude qui vous titille ?

    Tant mieux !

    Car il n'y a que l'incertitude qui amène du progrés. Un homme certain est un homme mort.
    Citation Envoyé par [PSO]Fabrice.g
    ...à un niveau plus inconscient (privé, ou latent) le message minoritaire (qui a été traité avec beaucoup d'attention) fait son petit bonhomme de chemin jusqu'à ce que le sujet l'intègre.
    Normal, il apporte de la nouveauté.

    Cela nous amène à un paradoxe étrange qui est que, l'homme a constamment besoin de nouveauté mais à la fois de stabilité rassurante.

    Mais comme la nouveauté entraîne inévitablement l'incertitude (car on ne peut maîtriser tous les paramètres) le poisson se mort la queue. Vais-je vers le nouveau ? n'y vais-je pas ?

    Et d'où vient ce comportement ?
    De la peur de la souffrance ou/et de l'anéantissement.

    On peut en conclure que le minoritaire qui arrive à faire changer d'avis à "la masse", c'est l'individu qui n'a pas ou n'a plus peur.

    Et vous, avez vous peur ?

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invite41d87764

    Re : Psychologie et effet de communauté

    Le problème dans un monde sans système monétaire, c'est que ça ne peut pas marcher pour une raison (et sûrement d'autre) :

    depuis toujours, et dans toutes civilisation aussi éloigné de la notre que possible, que ce soit géologiquement ou temporellement, on retrouve un système monétaire d'une manère ou d'une autre : troc, devise, peu importe, l'argent permet d'uniformiser le troc et le simplifier. Mais c'est le même phénomène.
    On peut donc légitimement penser que le système monétaire fait partir intrinsèque de l'humanité non ?
    A ce titre, si réellement c'est le cas, je ne vois pas comment le réprimer...

    Je doute que dans sa théorie de l'influence minoritaire, Serge Moscovici ai supposé que toutes idées quelles qu'elles soient puisses faire "son petit bonhomme de chemin". Cela dit, je suppose seulement. Avis aux expert qui connaissent cette théorie sur le bout des doigts.

  7. #6
    inviteb276d5b4

    Re : Psychologie et effet de communauté

    Bonjour.
    Citation Envoyé par Slagt
    On peut donc légitimement penser que le système monétaire fait partie intrinsèque de l'humanité non ?
    Oui car il est du domaine de l'échange, du relationnel.

    Comme disait Fabrice, il est difficile de prendre un exemple en dehors de son contexte politique. Il faudrait parler de système monétaire associer au capitalisme par exemple mais ceci est hors de la charte du forum.
    Citation Envoyé par Slagt
    comment, une personne ou un groupe de personne, arrive à faire changer radicalement d'avis un pays tout entier, voir plus ?
    En gardant prenant l'exemple du capitalisme, la minorité intervient car c'est elle qui dispose du capital; elle instaure le prêt usurier qui comme chacun sait, consiste à rembourser plus que la somme empruntée.

    Dès cet instant, le système monétaire perd sa qualité d'échange relationnel, de "service", de troc, par une obligation de rendement du néo-capitaliste que devient l'emprunteur et qui se doit d'éviter l'endettement.

    On voit rapidement la fourberie. L'emprunteur n'a que peu de choix, il devient capitaliste à son tour.

    C'est le minoritaire qui, disposant d'un atout (le capital), use de cet avantage (en jouant sur ces faiblesses humaines que sont le désir de possession et de supériorité), pour légitimiser son principe et ainsi le rendre majoritaire.
    Citation Envoyé par Slagt
    comment une idée politique absolument dévastatrice d'un point de vue humain , et absolument contraire aux idéologies d'un peuple, puisse-t-elle finire imbriqué dans ce même peuple, comme une conviction profonde ?
    Toujours en parlant du capitalisme, Le système étant auto-répliquant, il ne reste plus qu'à le légiférer de façon à le rendre obligatoire (essayer donc aujourd'hui de vivre tout seul de votre chasse dans une cabane au fond des bois... ).
    La loi étant faite, il ne reste plus qu'a laisser faire le temps. Comme la nouveauté entraîne inévitablement l'incertitude, l'homme (animal peureux ), n'aura ni l'envie, ni le courage de remettre en cause ce qui finalement, ne marche pas si mal. Sa peur changera sa reflexion sur le système en une auto-reflexion sur sa seule condition (individualisme) à l'intérieur de ce système. Et entre l'incertitude et sa stabilité...
    Et même au cas où il aurait un sursaut de courage, la loi (qui est en faveur du système et non de l'individu) et la psychologie politicienne lui démontreront que le système est un mal mais un mal nécessaire.

    C'est malheureux à dire mais du fait de ses peurs primales (d'infériorité, de souffrance et d'anéantissement entre autres), l'intelligence de l'homme ne brille que dans sa faculté à s'auto-détruire. Paradoxal non ?

  8. #7
    invite6a26c75d

    Re : Psychologie et effet de communauté

    Citation Envoyé par Bob Trebor
    Bonjour.
    C'est le minoritaire qui, disposant d'un atout (le capital), use de cet avantage (en jouant sur ces faiblesses humaines que sont le désir de possession et de supériorité), pour légitimiser son principe et ainsi le rendre majoritaire.
    Ton minoritaire est, au sens psychologique du terme, majoritaire. Il dispose de ressources qui permettent de faire valoir sa position par rapport à la masse.

    Psychologiquement parlant, est minoritaire une personne qui ne dispose d'aucune ressource pour appuyer son message. Par ressource, j'entends un statut numérique ou social majoritaire, ou encore une forme de pouvoir particulier (coercitif ou de récompense, expertise, référence et légitimité). Une minorité ne se définit pas que sur la dimension numérique. Les hommes blancs sont largement minoritaires numériquement sur la planète, pourtant, ils sont la majorité (du point de vue du statut). Les femmes sont plus nombreuses que les hommes, et pourtant, elles sont un groupe minoritaire.

    Un exemple de minorité au sens psychologique du terme : Les sufragettes. Ces femmes se sont battues pour que le droit de vote soit accordé aux femmes. Elles ne disposaient d'aucun pouvoir, ni d'aucun statut d'aucune sorte.

    C'est malheureux à dire mais du fait de ses peurs primales (d'infériorité, de souffrance et d'anéantissement entre autres), l'intelligence de l'homme ne brille que dans sa faculté à s'auto-détruire. Paradoxal non ?
    Je ne suis pas tout à fait d'accord. D'un point de vue scientifique, il convient de mettre de coté les a priori idéologiques. Tu trouves que les comportements de l'homme sont auto-destructeurs, pourtant, une perspective psychologique évolutionniste est tout à fait utile pour expliquer (à défaut de prédire) pourquoi ces comportements soi disant auto-destructeurs persistent. Il faut prendre en compte, non seulement les impératifs de l'espèce (ou à un niveau plus restreint, de la population), mais aussi les besoins et les buts des individus qui constituent cette espèce (ou population).

  9. #8
    invite6c250b59

    Re : Psychologie et effet de communauté

    SVP attention de ne pas faire dériver la discussion qui doit rester sur le terrain de la psychologie sociale: on accepte pas (pas encore?) les discussions de nature politique ou économique. /Jiav

  10. #9
    inviteb276d5b4

    Re : Psychologie et effet de communauté

    Bonjour.
    Citation Envoyé par [PSO]Fabrice.g
    Ton minoritaire est, au sens psychologique du terme, majoritaire. Il dispose de ressources qui permettent de faire valoir sa position par rapport à la masse.
    Oui pardon, mon "minoritaire" dans la cas évoqué est juste numérique.
    Citation Envoyé par [PSO]Fabrice.g
    Un exemple de minorité au sens psychologique du terme : Les sufragettes.
    Je trouve beaucoup plus parlant le "cas" de Jésus. Minoritaire par excellence dont le message (la simple parole) résonne encore aujourd'hui.
    Citation Envoyé par [PSO]Fabrice.g
    Il faut prendre en compte, non seulement les impératifs de l'espèce (ou à un niveau plus restreint, de la population)
    Les impératifs de l'espèce c'est pas vraiment un problème. On a suffisamment de connaissance technique et technologique pour vivre sur Terre et ce en quasi harmonie avec notre environnement.

    Le problème est bien:
    -Soit d'ordre psychologique.
    Il ne peut (l'homme) obtenir "l'harmonie" de son espèce car l'effort de dépassement du "soi" in-dividuel est trop dur à accepter. "L'autre" étant toujours considéré comme un rival, un danger voire un ennemi (même si des alliances sont possibles), la peur primale qui nous habite empèche la reconnaissance du "soi" collectif (nous sommes une seule espèce et nos différences sont surtout culturelles). La soi-disant conscience qui devrait nous permettre de nous différencier des animaux n'est en fait pas utilisée ou trés peu. D'ailleurs je trouve plutôt amusant de parler de l'homme comme individu car l'esprit humain est le plus souvent dans un état fondamentalement divisé avec une grande tendance à la dispersion (due aux émotions, bien sur). Pour jouer sur les mots, on peut dire que l'individualité individuelle n'existe pas, seule l'individualité collective existe (nous n'avons le choix que de vivre ensembles). A ce titre, cette individualité collective peut-être considérée comme la somme des "dividus" (êtres divisés) que nous sommes.
    Pour autant, il y a bien un problème, certainement éducatif, qui nuit à la reconnaissance de soi dans l'autre. En effet, la science nous a bien appris l'importance de l'hygiène corporelle mais aucune question ne se pose sur l'hygiène mentale et il n'y a guère de remise en cause de notre système d'éducation qui est, humainement parlant ridicule.
    Tout enfant apprend dés son plus jeune âge à se laver les mains mais rien ne lui est proposé pour le "nettoyage" de son cerveau/esprit ce qui provoque le cumul des refoulements et autres symptomes qui conduisent aux pathologies mentales.
    Globalement, je n'hésite pas à dire que nous sommes tous de grands enfants malades.
    Mais comment un père, une mère, un éducateur, peut-il transmettre un savoir qu'il n'a pas lui même ?
    Voila pourquoi un "dividu" devenu adulte se doit à mon avis, de se débarrasser de toute cette éducation stéréotypée débilisante pour que le "connais toi toi-même" devienne une réalité objective et non cette subjectivité projetée sur l'écran de la persona.

    -Soit d'ordre psychiatrique.
    Auquel cas, la selection naturelle se chargera de résoudre le problème soit par une évolution majeure ou une destruction pure et simple de notre espèce.
    Citation Envoyé par [PSO]Fabrice.g
    mais aussi les besoins et les buts des individus qui constituent cette espèce (ou population).
    Pareil, ici aussi les besoins et les buts des "dividus" (j'insiste sur ce mot tellement le terme individu me semble totalement inaproprié à l'homme, psychologiquement parlant) sont d'ordre éducationnel ("le sage se suffit de peut"); celui qui ne se connait pas aura toujours le besoin de chercher hors de lui ce qui lui manque et ce, sans fin. A celui qui se connait, il ne manque rien.

  11. #10
    invite6c250b59

    Re : Psychologie et effet de communauté

    gros ménage dans cette discussion pour cause de dérive /Jiav

    Citation Envoyé par charte
    toutes idées ou raisonnement (aussi géniaux soient ils) doivent reposer sur des faits scientifiquement établis et non sur de vagues suppositions personnelles, basées sur d'intimes convictions.
    J'ajouterais, bien que ce ne soit pas dans la charte, que les rébus en grec sont découragés sur le forum.

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