Bonsoir,
Je suis en terminale et je réfléchis à postuler à un ou plusieurs CMI ( cursus master en ingénierie)
Je ne trouve pas énormément de renseignements sur cette filière.
Auriez vous des informations sur les débouchés, les cours supplémentaires qu’on a en plus de la licence et si cet bien reconnu sur le marché du travail ?
Merci
Bonsoir.
Quel serait ton projet professionnel ? Si tu souhaites être Ingénieur, attention, même si cette formation affiche "ingénierie", elle ne délivre pas de diplôme d'ingénieur.
Le CMI est une bonne alternative au BUT sans la concurrence des bacs techno (qui doivent maintenant constituer 50% des recrutements donc ça réduit nettement les places pour les bacs généraux). C'est un mélange entre fac normale, cours en petits groupes réservés aux CMI, et ateliers/activités de groupe + des activités du type initiation à la recherche (ça dépend des CMI). Cependant, en 3e année, il faut savoir sortir de cet environnement pour postuler en Ecole, car cette filière ne délivre pas le "titre" ingénieur cad que tu pourrais faire le travail d'un ingénieur, sans jamais pouvoir en avoir les responsabilités, les promotions ou le salaire.
Il y en a de très nombreux: tu dois entrer "CMI" dans l'outil recherche de Parcoursup, élargir la recherche à toute la zone nationale, et regarder les spécialités proposées: ça va de l'informatique à la géographie urbaine, du génie civil à la Biologie appliquée à l'environnement, des maths de l'optimisation au multimedia pour l'histoire, de l'accoustique aux nanotechnologies, de la chimie cosmétique aux statistiques des données/Data sciences.
C'est une bonne alternative si tu ne te "sens pas" de faire une prépa, ou que ton niveau est un peu en dessous de ce qu'on demande (par exemple, tu te classes dans la fin du 1er tiers ou les meilleurs du 2e tiers, mais pas parmi "les meilleurs"), que tu postules aussi en IUT (mais tu sais que tes chances sont moyennes à cause des nouvelles conditions de recrutement), et que tu aimes le travail en équipe, tu veux apprendre à prendre la parole, faire des projets, grâce au financement amélioré des CMI, avec la liberté de la fac mais sans être lâchée à 100% dans des grands amphis avec des profs qui ne savent pas que tu existes (et qui considèrent que ce n'est pas leur travail parce qu'on n'est pas au lycée ou IUT), et, il faut bien le dire, moins de moyens.
Je pense que les CMI vont être en concurrence avec les BUT, car ils ne le sont pas vraiment avec les Ecoles d'ingénieurs, mais ils devraient bien préparer aux passerelles/entrées parrallèles dans ces Ecoles (ou, selon la spécialité, de commerce).
Si l'objectif est une entrée dans dans une Ecole, le premier choix dans les vœux est la prépa
La voie prépa-> Ecole est le chemin le plus clair, le plus balisé. Il concerne environ 50% des élèves en Ecole d'ingénieurs.
Mais beaucoup d'élèves cherchent des alternatives à la prépa sans nécessairement vouloir aller en fac traditionnelle. C'est pour cela que toutes les écoles postbac ont fleuri, que le nombre de jeunes qui partent en postbac dans des formations à l'étranger a triplé, que la majorité des étudiants en IUT venait de bacs généraux, qu'il y a des voies diverses créées en fac, dont, maintenant, le réseau des CMI.
Or, cette année, 2 voies se sont fermées simultanément: les écoles britanniques (devenues inabordables à 30-40.000 euros les frais d'inscription à l'année) et les IUT (pas fermés en tant que tels, mais avec l'obligation de prendre 50% de bacs techno, cela réduit d'autant les places pour les bacs généraux.) Donc, ces élèves qui ne veulent pas aller en prépa mais veulent aller en école d'ingénieurs vont soit se tourner vers des écoles postbac (avec le terme "Bachelor", quand on cherche sur Parcoursup, on trouve plus de programmes privés que d'IUT, et comme il n'y a aucune obligation d'indiquer les frais de scolarité ça va être une catastrophe - des professeurs principaux ont testé et vu que les lycéens ne distinguent absolument pas les formations entre privé et public, la possibilité que ce soit payant...) soit se tourner vers les CMI. Et entre une école privée, chère et au niveau aléatoire, et un CMI, il vaut mieux un CMI.
Quand je parlais de prépa, je pensais aux Ecoles qui n'étaient pas post bac. Ces dernières sont évidemment une voie pour entrer dans une Ecole.
On voit souvent ce mythe comme quoi il est plus simple de passer par une voie détournée pour entrer dans une Ecole, car la prépa c'est compliqué... Attention, en prépa on est quasiment sûr d'entrer dans une Ecole alors qu'avec d'autres formations ce n'est pas du tout le cas. Ce sont à la base des formations techniques et il faudra beaucoup travailler pour avoir le meilleur dossier possible et se classer parmi les meilleurs. Pour une entrée en Ecole, hors post bac, la prépa est à privilégier si c'est vraiment ce que l'on veut faire.
Je ne pense pas qu'il s'agisse de chercher une "voie plus simple", mais plutôt de l'expression d'un besoin d'équilibre de vie, même pour de très bons élèves qui aiment apprendre et vont postuler en prépa.*
C'est encore plus marqué cette année, sans doute à cause du covid.
Après une rencontre entre élèves en prépa et élèves de Terminale (+ élèves en écoles postbac type INSA), les lycéens avaient beau avoir entendu combien on apprend en peu de temps, qu'il y avait une excellente ambiance de classe, que les profs les connaissaient vraiment car ils n'avaient qu'eux, que EUX avaient cours "en vrai" et pas à distance... un bon nombre de lycéens ne voyaient pas pourquoi il était nécessaire de le faire en aussi peu de temps, pourquoi le rythme de ceux qui sont en école n'était pas celui en prépa. Ils étaient fascinés-horrifiés à l'idée des "kholles" que les élèves de prépa trouvaient "un contact avec un enseignant", par l'idée de devoirs sur table tous les samedis, de cours le mercredi... J'ai réalisé que les élèves qui arrivent au bac 2021 ont connu l'école de la bienveillance toute leur scolarité, l'idée de "pousser dans ses retranchements", demander des heures de travail tous les soirs et ne pas nécessairement être encouragé par un professeur même si on est bon élève, c'est un gros contraste; l'existence des élèves en prépa leur paraît monacale.
C'est le cas depuis quelques années: on arrive à une nouvelle génération.
Certains sont de plus fragilisés par les circonstances du covid, souffrant de troubles anxieux, borderline dépression, de crises, donc ce n'est pas simplement une idée de "voie difficile/voie facile", c'est aussi réaliser que dans leur état, l'ambiance de prépa pourrait ne pas être pour eux.
Et enfin, j'ai réalisé que ces élèves promo 2021 n'avaient fait JAMAIS (ou une fois, max) eu d'épreuves de bac, de devoirs sur table de 3 ou 4h, ou d'examens, à cause du covid. Comment envisager ce qu'est un concours, comprendre les devoirs sur table hebdomadaires, quand on n'a jamais passé le moindre examen écrit ou oral?
Ce qu'ils ont connu depuis 2 ans: ils ont été en vacances de février en 2020, 3 jours après leur retour au lieu des bacs blancs, c'était le confinement (pas de décrochage, tout a bien fonctionné, ils ont continué à apprendre - le ministère a même envoyé des représentants...- mais ce n'est pas du tout pareil qu'en face à face), retour en septembre, confinement et mode hybride du 14 novembre à maintenant avec 1 semaine en cours, 1 semaine à la maison avec organisation en autonomie, DM/évaluations formatives en ligne, lectures/exercices qui seront repris en cours le lundi ou mardi et suivi hebdomadaire ou bi hebdomadaire avec un tuteur.
(Cet apprentissage de l'autonomie est une grande source de fierté, et de ce point de vue la prépa ne leur semblait pas continuer cet apprentissage de l'autonomie "parce qu'on est tout le temps en cours". C'est un peu ce que disait Grenadine95 sur un autre fil de discussion.)
Ajoutons à cela le fait qu'ils n'ont que 2 spés en Terminale, avec des profils très différents, et que les élèves de prépa n'ont pas su leur expliquer comment la prépa allait changer pour prendre en compte les spés qu'ils avaient faites ou pas... l'impression était que ce n'était pas la prépa qui changerait, ce serait à eux de s'adapter. Ce sera aux enseignants de leur expliquer lors des JPO car il y aura forcément qqch de prévu même si les prépas n'ont pas su expliquer.
Enfin donc: passer de (10 ans de "scolarité bienveillante"+ 2 années de scolarité covid) à la prépa, cela peut être un "pont trop loin".
Cela n'empêchera pas le recrutement de très bons élèves, notamment de milieux favorisés où la prépa semble une évidence, mais je ne vois pas comment tous ces facteurs n'affecteraient pas le supérieur et le recrutement, parce que ça se cumule aux facteurs de la réforme2021, de Parcoursup, de la nouveauté et l'attrait des CMI qui semblent une bonne "voie moyenne" comme le sont/l'étaient les IUT, etc. Comme les prépas coûtent assez cher, je ne pense pas que le ministère serait contre une baisse d'attractivité, et la boucle serait bouclée, ce qui signifie qu'il y aura sans doute une évolution à moyen voire court terme, mais pour le posteur ci-dessus je comprends pourquoi la question porte sur les CMI, voie peu connue jusqu'ici qui a gagné en attractivité.
(*pour la 1e fois en 2020 j'ai vu de très bons élèves pris en prépa qui préféraient aller en IUT, CMI, ou à la fac. Cela fait 6-7 ans qu'il y a déjà un bon mouvement de très bons élèves vers des formations exigeantes et reconnues à l'étranger. Kemiste a raison en général, mais ce qui était évident le devient de moins en moins.)
Dernière modification par myos ; 11/02/2021 à 15h19.
Je pense que tu as raison sur bien des points mais il est à parier que le nombre de dossier va considérablement augmenter en cpge.
Il est tout à fait faux de penser que toutes les classes préparatoires sont identiques : les prépas de proximité ont des effectifs très réduits parfois 25 étudiants et préparent des concours moins sélectifs dans une ambiance "familiale". Chacun peut trouver chaussure à son pied.
La PTSI est par exemple une voie laissée de côté et qui pourtant offre le meilleur ratio élèves/nombre de place.
Bien sûr le programme reste exigeant.
Penser qu'on a le même niveau académique quelque soit l'école d'ingénieur et la voie d'accès est un peu naïf.
Bonjour Juju,
Je me permets de répondre à la question initiale sur où trouver l'information sur les CMI. Je précise que je connais très bien ces formations puisque j'en gère une.
Les informations générales sur le concept CMI sont à retrouver sur le site du réseau Figure:
https://reseau-figure.fr/
Ensuite chaque université détaille ses programmes sur son propre site. Il ne faut pas hésiter à contacter les responsables de formation en utilisant les mails de contact donnés par Parcoursup, en général vous obtiendrez des réponses à vos interrogations.
Le CMI n'a jamais eu pour vocation de concurrencer les écoles d'ingénieur comme on peut le lire parfois. La réalité est que les entreprises françaises ont beaucoup de mal à recruter des ingénieurs et doivent souvent se tourner vers l'étranger. La formation proposée en CMI est différente de celle en école d'ingénieur puisqu'elle s'appuie sur le potentiel de recherche de l'université pour stimuler les capacités d'innovation de l'étudiant. Après 10 ans d'existence, la pertinence du modèle n'est plus à démontrer et les recrutements largement à la hauteur des écoles d'ingénieur.
Pour un jeune qui est attiré par la recherche, le CMI est très adapté puisque 40% des diplômés décident de poursuivre en thèse (PhD). Contrairement à une idée reçue, il n'est pas si fréquent de rencontrer des jeunes sortant d'école d'ingénieur dans les laboratoires de recherche, en tout cas pas dans les domaines que je connais. Et en effet, à l'étranger, le titre d'ingénieur n'est pas reconnu s'il n'est pas assorti du diplôme de MASTER.
Personnellement, je conseille le CMI à de bons étudiants qui ont envie de venir à l'Université et de renforcer leur formation entre autres des projets. Le parcours est exigeant et il faut une grande capacité de travail pour y réussir. En réalité, le profil d'un jeune attiré par le CMI est très différent de celui d'un jeune attiré par les CPGE. Il n'est donc pas très pertinent de chercher à opposer ces formations.
J'espère que cela pourra être utile! Bon courage pour vos choix Parcoursup!
Bonjour Myos,
Attention, le BUT est une formation en 3 ans qui permet d'accéder à des métiers de type technicien supérieur.
Le CMI est un parcours en 5 ans qui permet d'accéder en entreprise à des métiers d'ingénieur (cadres). S'il y a une ambiguïté avec le nom du CMI elle est surtout là: entre les métiers et le titre!
merci pour vos réponses !!
Mais auriez vous une idée des métiers fasiables après un cmi ?
d'ailleurs, il y a vraiment très peu de places ( environ une dizaine pour le cmi qui m'intéresse..). Faut-il vraiment avoir un excellent niveau ou est ce accessible avec 15 de moyenne générale en terminale?
Les métiers dépendent du parcours. Si vous faites un CMI biotechnologies vous n'accèderez pas aux mêmes métiers qu'en mécanique!
Oui oui bien sûr mais vous n’auriez pas une idée des métiers en biotechnologies justement ?
Pourquoi as-tu choisi cette formation ? Quel type de métier souhaites-tu exercer ?Envoyé par Juju922003
Comme toutes les formations où le nombre de places est très limité, il faudra faire partie des meilleurs dossiers. On ne pourra pas te donner une valeur précise de moyenne qui te permettra d'y accéder ou non. Ce n'est pas des questions qui sont traiter sur le forum et cela dépendra de tous les autres candidats.
Toujours est-il que si tu ne tentes pas, tu ne seras pas sélectionnée.
Quels sont les plans B ?
Prépa, but, licence, écoles post bac
Ce cursus est lié est à une école.
https://cmi.u-cergy.fr/biosan-3/
Bonjour Juju,
Je pense que vous trouverez les réponses à vos questions en allant sur ce lien qui liste les CMI en biotechnologies:
https://reseau-figure.fr/domaine-de-formation/21/
A partir de là cliquez sur le CMI qui vous intéresse et vous aurez accès aux coordonnées du responsable.
Je ne suis pas dans ce secteur, mais en biotechnologie vous pouvez aussi bien travailler comme analyste dans le secteur de la santé si vous avez fait un parcours immunologie, que dans le secteur de l'énergie verte si vous avez choisi un CMI bioraffinerie.... Il est important que vous fassiez vous même ce travail de recherche en contactant les responsables pour construire votre projet personnel.
Sachez toutefois que la mobilité inter-CMI est un droit dont on ne parle pas assez. Si vous vous engagez dans un CMI immunologie vous pourrez partir dans un autre CMI en bioraffinerie en L2 ou L3 si votre projet a évolué (pour reprendre le même exemple). Cela se fait fréquemment et c'est un point très fort de la formation CMI qui ne fonctionne pas dans son coin mais s'appuie sur un réseau national. Certaines personnes disent qu'une fois choisi le parcours CMI vous serez bloqué(e) ce qui est tout à fait faux!
Si vous avez 15 de moyenne en terminale, vous devez le tenter. Il ne faut pas s'autocensurer si cela correspond à votre projet. Sachez également que contrairement aux idées reçues, les lettres de motivations sont très souvent lues avec attention. Si votre projet personnel est en adéquation avec la formation alors ce sera un point très positif dans l'analyse de votre dossier.
