Besoin d'aide pour m'orienter après le bac : je suis complètement perdue

[lostbat]

Bonjour à tous,

Je suis actuellement en classe de Première générale avec les spécialités HLP, HGGSP, et anglais monde contemporain. Le problème, c'est que ces choix ne me représentent pas vraiment. Mon lycée n'offrait pas de spécialités qui m'intéressaient vraiment, et maintenant, je me retrouve à ne pas savoir quoi faire après le bac...

En réalité, je suis quelqu'un de créatif et artistique : j'adore créer, bricoler, inventer des choses de mes mains, et l'originalité est ce qui m'attire le plus. Je suis aussi passionnée de musique et de cinéma, et j'aime apprendre de nouvelles compétences. J'aime être à l'écoute des autres, et je suis quelqu'un de plutôt sociable.

Le problème, c'est que le lycée me pèse énormément. J'ai l'impression de ne plus avoir le temps de vivre avec tout ce que je dois gérer, sans parler de l'atmosphère souvent toxique de l'environnement scolaire (les mentalités fermées et le manque de tolérance me démoralisent). J'ai très peur de finir dans un métier qui ne me plaît pas et de gâcher ma vie. De plus, l'idée de manquer d'argent m'angoisse, car j'ai déjà connu des moments difficiles financièrement.

J'ai un intérêt pour des métiers comme le tatouage ou le piercing, mais j'ai peur de ne pas réussir dans ces domaines. Et pendant ce temps, la fin du lycée approche à grands pas, et je ressens une énorme pression de la part de mon entourage, ce qui aggrave mon état mental. Travailler dans une boutique tel que chez un disquaire ou des friperie ou encore dans un petit cinéma ne me dérange pas le temps de trouver un métier qui me correspond vraiment (le commerce ne m'attire que très peu suite à la mauvaise expérience d'un proche).

Je me tourne vers vous car je suis vraiment perdue et j'aurais besoin de vos conseils ou de vos expériences. Si vous avez des idées de parcours ou de métiers qui pourraient me correspondre, je suis preneuse. Merci d'avance à tous ceux qui prendront le temps de répondre !
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[agitateur]

SAlut,

Le lycée général ne t'apportera pas grand chose..........sauf une forme de culture générale qui n'est pas neutre non plus. Ca peut servir plus tard.

Cependant, un bac serait nécessaire pour une inscription post bac en école supérieure des beaux arts ( il y en a qq unes en France, pas que Paris ). Mais pour y entrer, il faut un "book" et les candidats ont de la matière. Ce que tu ne sembles pas avoir, puisque en fait tu n'as rien "démarré". C'est un sacré handicap.

Il reste possible de vivre d'un exercice artistique, sans avoir fait les beaux arts ni le conservatoire. A des degrés éloignés, j'ai une cousine qui est céramiste, et un cousin batteur ( musique ). C'est leur gagne pain, ça reste sans doute relativement modeste, mais ils en vivent. Mais ça concerne beaucoup moins de monde que de candidats à l'origine......

Concernant les petits boulots: il y a évidemment beaucoup plus de candidats pour bosser chez un disquaire ou un cinéma que pour aller faire manutentionnaire. Ce sont des étiers de contact, donc le savoir être compte, ça fait parti du commerce.

Si tu passes dans un magasins dédié aux beaux arts ( Boesner par exemple ), y'a des trucs qui te titillent plus que d'autres ?

[grivali]

Il est d'abord important de se rendre compte qu'un métier est avant tout un moyen de gagner sa vie (vous vous êtes déjà rendu compte que l'argent compte aussi) dans de bonnes conditions (horaires, collègues agréables, temps de trajet...), ces conditions ayant une importance sous-estimée.
On ne "gâche" pas sa vie par un mauvais choix, d'abord parce qu'il n'a rien d'irrémédiable (vous pouvez démissionner, vous reconvertir...), et ensuite parce qu'il n'y a pas de "mauvais" et de "bons" choix mais un ensemble de solutions jamais satisfaisantes à 100%.
Pour le moment vous n'avez pas besoin de choisir un métier mais un cursus d'études, qui peut conduire ensuite à différents métiers.
Oubliez les arguments du style "le commerce ne m'attire que très peu suite à la mauvaise expérience d'un proche"; on pourrait écrire un pavé contre le tatouage de cette façon...

Je pense que le côté "créatif/artistique" est, pour la plupart des gens, plutôt destiné à s'exprimer dans un hobby. D'ailleurs avez-vous actuellement une activité de ce type ?

On perçoit dans votre message un malaise psychologique notable. C'est le cas pour beaucoup de jeunes. Vous n'avez bien sûr pas envie d'étaler vos problèmes sur un forum public, mais ce serait sans doute bien d'avoir un interlocuteur extérieur à votre famille. Des pistes sur cette page https://www.ameli.fr/assure/sante/je...se-faire-aider.

D'autre part en pratique ce serait bien de faire au moins un bac +2, un bac général seul offrant un mauvais accès à l'emploi.
Un BTS serait envisageable, mais ça se fait dans un lycée et apparemment le système lycée ne vous convient pas. L'ambiance d'une classe de BTS où les élèves sont sélectionnés et motivés un minimum peut cependant être différente.
Regardez la liste des BTS, allez à des portes ouvertes, réfléchissez à la question.

Un BUT (système universitaire) vous conviendrait peut être davantage; BUT carrières sociales ?
Là aussi renseignez-vous, allez à des Portes ouvertes.

Dans quel département êtes vous ? Etes-vous mobile où devez vous trouver une formation proche du domicile familial ?
Quels sont à peu près vos résultats dans vos spés ?

[w7exnd]

À mon avis, il faut oublier les métiers dans l'Art : beaucoup de candidat, très peu d'élu
Et ceux qui réussissent ont, à ton age, déja bien avancé dans leur art

Tu adore bricoler !
Alors je re conseille, artisan dans les métiers du bois, de l'alu ou de la pierre
Il existe des BTS...

Les meilleurs artisans vont travailler pour des monuments historiques ou pour des clients fortunés

[A voir en vidéo sur Futura]

[Brother95]

Ca me semble une excellente piste.
A creuser.
Quitte à passer par une année de mise à niveau artistique (MANA).
Penser aux compagnons du tour de france.

[lostbat]

Salut !
Merci pour ta réponse. Je ne suis en réalité pas vraiment difficile et j'aime absolument toute les formes de l'art je touche déjà à à peu près tout. J'imagine que je trouverai un métier qui me plaît où je pourrais vivre de l'art comme vos proches, entendre que d'autre l'ont fait me motive

[lostbat]

Bonjour !
Merci pour votre réponse.
Je suis du Grand Est mais j'ai la possibilité grâce à des proches de pouvoir me déplacer pour les études, du coté de mes spés je suis une élève lambda j'imagine je suis au dessus de la moyenne de classe mais je n'explose pas les scores avec entre 13 et 15 de moyenne pour l'instant. Je vais me pencher sur le sujet des BTS ou d'un BUT si cela peut m'ouvrir plus de portes qu'avec un simple bac général. Encore merci pour votre attention.

[agitateur]

j'aime absolument toute les formes de l'art je touche déjà à à peu près tout.

Sauf que maintenant, tu dois détacher une forme de tout le reste, et t'y mettre de façon plus aboutie.

Des remarques ont été faites sur des formes des BTS et compagnie. J'ai du mal à adhérer.
Dans les arts plastiques, certains ont fait les beaux arts ( il te faut le bac et un dossier solide sur ton art ), d'autres ont rien.
Si tu veux faire tailleur de pierre ou menuisier ébéniste, même en finissant en trés haut niveau ( compagnons, etc....) ça commence avec CAP / BEP.

Dans certains cas tu pourra trouver des emplois salariés. Dans d'autres cas tu sera dans l'obligation de te mettre à ton compte immédiatement, ce n'est pas la même difficulté.

Je rajouterai que le cadre familial est primordial. Au delà de l'accompagnement psychologie, et également financier pour t'accompagner le temps que ça "prenne".
Si tu es à la campagne, si tu occuper une grande, un garage ( ou installer un atelier ) tu peux y mettre le matos, les consommables, etc...Et travailler. Ce que tu ne pourra pas faire en appartement exigu.
La céramiste a commencé à la maison des parents. Il faut stocker, modeler, tourner, un four céramiste pour la cuisson, etc.....( un four à 1280°C ça ne marche pas dans le four de la cuisine, il faut l'acheter et l'installer )
Le batteur, il a commencé enfant sur les genoux de son père batteur, devant la batterie qui est à la maison.
Le travail du cuir, àa peut se faire sur une faible superficie et peu de matériel par exemple, pour débuter à la maison. J'ai ramené un masque en cuir de Turquie, c'est un visage avec des cuirs multicolores. Ca peut ressembler au lien suivant sauf que le mien a une tête patibulaire.
https://i.etsystatic.com/31975095/r/...13789_mjnd.jpg

C'est à toi de trouver le déclic !

[Brother95]

Il faut que la posteuse fasse au passage le distinguo entre 'artiste'... et artisanat.
Ebeniste ou ceramiste c'est de l'artisanat. Ca n empeche pas d'y faire preuve d une certaine créativité...
Il peut y avoir un peu de superposition entre une filière artisanale (cap, bep BMA et cie...) et certains bts.
mais a priori, cela n a rien a voir avec un BUT.
Va falloir réfléchir 'out of the box' pour éviter une orientation trop 'scolaire'. Genre j'ai un BAC général donc c'est en BUT que je dois aller.
L'objectif c'est le job. Pas le cursus. Le cursus n'est qu un moyen.
Donc définir d'abord le job.

[agitateur]

Surtout qu'en dehors des beaux arts ( qui accueillent un public trés hétérogène dont quelques pépites et un gros paquet de rêveurs perpétuels ) ça ne ne passera pas en bac + qq chose.
Au stade actuel, pas de précipitation, l'obtention d'un bac ne peut pas nuire mais trés probablement celà restera de la culture générale.

pour le vocabulaire et les séparations des domaines.

Les beaux arts, ce sont les arts graphiques, et la sculpture. Comme il y a 7 arts officiels, il reste le conservatoire pour la musique, et puis des écoles dédiées pour les 4 autres ( architecture, lettres, cinéma, arts scéniques )

L'artisanat d'art, c'est donc autre chose ( avec ou sans diplôme, mais si diplôme ce sera CAP ). Disons qu'on y est habile de ces mains ( le dessin aussi me direz vous ) mais on attends plus de main dans le cambouis au sens pratique / bricoleur. Le travail du fer, du cuir, de la céramique, de la sculpture sur pierre ou platres ou bronze, il y a le textile, le travail du bois, et j'en oublie. Ca semble correspondre au profil de lostbat.

Une autre piste:
Un bac pro artisanat et métiers d'art. Avec options tapissier d'ameublement. Je crois qu'on peut y rentrer en première avec une seconde GT.

Pour l'artisanat d'art, il est évident que la difficulté n'est pas de créer qq chose, la difficulté est d'avoir des clients et un modèle économique viable.

[grivali]

Il faut que la posteuse fasse au passage le distinguo entre 'artiste'... et artisanat.
Ebeniste ou ceramiste c'est de l'artisanat. Ca n empeche pas d'y faire preuve d une certaine créativité...
Il peut y avoir un peu de superposition entre une filière artisanale (cap, bep BMA et cie...) et certains bts.
mais a priori, cela n a rien a voir avec un BUT.

Je serais plus prudent avec cette idée d'artisanat.
Ce sont des métiers durs physiquement (les reconvertis finissent souvent par déchanter), avec des revenus en fait pas terribles.
Quand vous cassez un bol vous allez en racheter un chez Carrouf et pas en commander un à 25 € chez le potier.

Si c'est un travail dans un atelier collectif, l'ambiance peut être très différente pour une jeune femme habituée à l'ambiance feutrée du cours d'anglais du lycée...

Bien bien se renseigner et réfléchir avant de prendre ce genre d'orientation, notamment est-ce que les gens en vivent vraiment où est-ce un complément de revenu et c'est la famille (parents, conjoints) qui fait bouillir la marmite.

Je persiste à penser qu'un BUT tertiaire serait une meilleure piste, ne serait-ce que parce justement ça ne bloque pas sur un métier très précis.

Il sera toujours possible de se reconvertir après avoir développé une pratique personnelle plus conséquente.

[agitateur]

Je serais plus prudent avec cette idée d'artisanat.

Tu fais bien d'en parler ( ou de remettre ce point ).
J'en ai parlé, peut être pas assez. Les 2 exemples "proches" cités sont des exemples que ça fonctionne ( vivre sur une créa artistique ) mais évidemment il y a des déçus.

La question d'un BUT tertiaire peut effectivement se poser, mais en pratique celà constituera un abandon du projet artistique pour une trés longue période. Car aprés le BUT, ce sera déménagement ( quitter le foyer familial ) pour le boulot, donc habiter un petit logement. Et ce dernier ne sera pas compatible avec du matériel et du stockage sur quelques metres carré ( l'atelier ). Ou alors, peut être 10 ans plus tard.....peut être.

C'est pour ça que j'ai parlé du cadre familial ( il est possible aussi que celui ci voie d'un oeil peu favorable une "carrière" artistique, la pression sociale / familiale peut exister ). Mais notre "chauve souris perdue" n'a pas dit beaucoup de choses pour aider à cerner le profil.

[grivali]

celà constituera un abandon du projet artistique pour une trés longue période.

Non. Surtout que dans le cas présent il ne semble pas y avoir d'activité artistique bien établie.
Pour continuer sur mon exemple on peut, tout en suivant un BUT sur un tout autre sujet, s'inscrire à un atelier de poterie plusieurs fois par semaine, faire des stages pendant les vacances, lire des bouquins et consulter des sites sur la poterie, poster des photos sur un compte Instagram dédié (il faut apprendre à faire de très jolies photos).

[agitateur]

Non. Surtout que dans le cas présent il ne semble pas y avoir d'activité artistique bien établie.
s'inscrire à un atelier de poterie plusieurs fois par semaine.

Je te rejoins sur le premier point. Sur le 2eme ça se discute........

Sur le deuxième, c'est rigolo. J'ai fait un atelier céramiste, plusieurs séances pour une douzaine / quinzaine d'heures au total. Ca peut être intéressant pour un jeune qui voudrait découvrir pleins de domaines et trouver sa voie. Ce qui n'est pas le cas de Lostbat il semblerait. Mais la transition domaine loisir / passion vers Pro demandera une transition justement, plus que sérieuse ( local, temps, immobilisation financière et outillage ).

Mais restons sur l'exemple céramiste, pour illustrer. si ça peut renseigner Lostbat.
Le cout matière en consommables ( terres et émaux ) a été assez anecdotique sur le prix payé ( du stage ). Mais ce prix comprends aussi le prix des formateurs ( forcément ) et des couts d'investissement "cachés". Le local bien sûr ( qui peut être loué ) mais aussi les fours.
J'ai "fabriqué" quelques objets à l'occasion de ces séances, dans l'interêt d'un autre domaine loisir qui me concerne ( donc c'était des pots à bonsaïs ). Ils sont approximatifs d'un certains coté, mais leurs "valeurs" commerciale fait que ça rembourse leur prix d'acquisition en produits basiques industriels. Je veux dire: le prix du stage, soit 20 fois la valeur des consommables fournis, se rembourse pour moi par la valeur "gagnée" en contre partie de produits finis. Sauf que là, je compte ma main d'oeuvre à zéro euro.........
Si je devais en vivre et trouver une clientèle, la donne serait complètement différente !
Ces pots ne devraient alors pas avoir une valeur économique de 200 euros, mais de 2000.......( en même temps, si j'étais pro, j'aurai fait bien mieux et donc plus cher, en bcp moins de temps ).

Je ne sais pas si Lostbat comprendra mes propos...........

La population artistique ( arts graphiques ou artisanat d'art ) qui VIT de sa production est TRES hétérogène.
Pour simplifier ( je l'admet ) il y a au moins 2 sous populations:
- ceux qui ont commencé trés jeune
- ceux qui se sont reconvertis trés tard.

Chez les premiers, Il y aura sans doute 100 candidats et à la fin...peut être 5% pour lesquels ce sera viable et pérenne.
Chez les seconds, il y a beaucoup de reconversion tardives aprés avoir amasser assez de "richesses" ( un patrimoine de rente + un logement + atelier payés ). En fait ils ne sont pas forcément viables dés le début, mais presque jamais. C'est un amusement, ça paie les charges courantes, mais le train de vie a été assuré avant. Sauf que ce train de vie de "rentier" à 50 ans ne sera jamais assuré par un BUT tertiaire et un job attenant.

J'ai des voisins de loisir dans un certain contexte. Le bateau du couple est amarré à 2 places du mien. Elle est libérale à trés haut revenu. Il est artiste. Et il fait ça depuis ....toujours et avant qu'ils se connaissent. Je ne suis pas dans leurs comptes, mais il fait celà depuis aprés l'école, assez jeune en tout cas. Et il n'a pas fait les beaux arts.


Les perspectives de vivre d'un art concernent peu de personnes, c'est un fait certain. Je ne sais pas si ça concerne 1 % ou 10 % de ceux qui ont voulu essayer, mais ça sera peu.
Toutefois, un jeune couple de 2030 diplômé tertiaire en 2025, le compte sera dans le rouge le 20 du mois pour des dépenses basiques, alors il ne sera pas question de dépenser 200 euros pour des consommables ou du matériel de loisir pour s'entrainer.

J'aime bcp le travail du bois. J'ai reçu il y a peu de temps une dernière commande de 150 euros pour des bois précieux de placage, pour faire de l'ébénisterie sur des coffrets. Just for fun. Sans compter un minimum d'outillage. Parce que je peux me le permettre, entre autres loisirs. Celà ne sera PAS à la portée d'un BUT tertiaire en début de carrière avant un moment long.........( trés long )

Alors soit Lobstat fait un choix "de carrière pro" en obtenant de trés bons résultats académique et le loisir artistique reste un loisir, soit elle veut en vivre. Le choix est fort.

Mais je vais le formuler autrement:
Options HLP et HGGSP, ça mène à des jobs purement "intellectuels" avec bcp de candidats et peu d'offres. Et à la fin, un bac+2 ou +3 à 40 ans qui est assistant en juridique, il gagne beaucoup moins qu'un ouvrier de 40 ans même pas spécialisé bac moins 4 qui manie le marteau piqueur en voirie salarié chez Bouygues. Le premier promenera son chien et s'étranglera devant le devis du vétérinaire, alors que le 2eme pourra s'acheter un four de céramiste à 4000 euros s'il le souhaite, pour son loisir.


L'idée de la photo est assez juste. Mais c'est juste un point parmi des dizaines / centaines dans l'approche "commerciale de l'objet d'art et sa vente.
Par exemple ( même si je sais trés bien que un cas individuel n'est pas une vérité statistique générale ), je vais rebondir sur le cas du voisin au port.
Il accepte de produire "pas mal" en quantité, et aussi de produire avec quelques galeristes de confiance historique, sans courir les galeristes à la mode ( qui est /sont éphémère(s) ).
Donc ( pour faire ultra simple ), il va vendre 500 euros départ chez lui à un galeriste qui revendra 1500 TTC l'objet. D'autres ( chacun sa stratégie ) se vendront 5000 chez le galeriste. MAIS.....l'artiste doit faire un travail de représentation bcp plus important, et pendant qu'il se représente il ne produit pas.

Tout ceci est sans oute un peu trop complexe pour Lostbat, je le conçois, mais l'invite à copier ce message entier, le coller dans son ordi, et y revenir pendant plusieurs années.
Encore une fois, je vais faire ultra simpliste:

1) imaginons que Lostbat produise un objet d'artisanat d'art ou d'art au sens beaux arts ( peu importe ).
2) Cet objet coute immédiatement 100 euros à fabriquer en produits ( le bois, les peintures, le cuir, la terre, la pierre, etc...)
3) cet objet coute aussi le loyer de l'atelier, et l'amortissement du matériel ( les gouges, les pinceaux, le four, etc...)
4) Cet objet il faut le vendre. Soit on le vend en direct ( une foire de Noel, un salon artisans, etc....) soit on le vend à un revendeur ( un galeriste en peinture ou sculpture ). Si on vend direct et que ça prends la moitié de l'année, on ne produit PAS pendant ce temps et on y consacre des frais ( un magasin de vente présentable, des déplacements vers les foires etc...). Ou alors on vend à moitié prix . Tiers du prix / quart du prix final, et c'est un autre qui achète ( qui paie aussi ) et qui vends, mais on a plus de temps pour produire et on produit plus. On peut avoir sa propre boutique physique mais ça demande des frais ( le loyer boutique, le personnel ).
5) le commerce online n'a jamais aussi facile, mais en réalité c'est juste une difficulté moindre. Si on passe sur une plate forme qui assure une meilleure visibilité ( genre Etsy ) elle prendra ses frais. Et puis il y a la photo, il y a la présentation générale, il y a derrière la gestion comptable générale, il y a l'approche marketing ( une cible et donc un produit ) et beaucoup de choses. Tout celà prend du temps et / ou des frais, donc moins de temps pour "fabriquer".

J'attends un retour de chauve souris perdue avec plus d'investissements de sa part dans sa présentation, ses envies, ses limites ( personnelles et familiales ), ses capacités ( idem, perso et famille ), pour développer d'avantage.

[lostbat]

J'avoue que tout ce que je lis me décourage un peu de viser une carrière d'artiste (en réalité je sais que choisir l'art comme gagne pain n'était pas quelque chose de simple), j'ai lu tout les messages avec attention et je vous avoue que peut-être garder l'art comme passion plutôt que métier apparait comme un meilleur choix. Je n'ai pas le temps de préparer quoi que ce soit pour une école car je vis dans un secteur plutôt vide en campagne (mes heures de bus pour rentrer chez moi sont parfois plus longue que mes cours dans une journée donc je passe très peu de temps chez moi), le Grand-Est n'offre presque aucun cursus intéressant ou ateliers dans le domaine de l'art donc je suis dans une impasse. Je suis une très bonne artiste alors ma famille essaye de me soutenir et me propose même souvent des idées de métiers dans l'art mais la plupart de ces métiers demande un matériel que je ne pourrais pas m'offrir sans travail or il faut que je produise pour avoir cet argent (une boucle infernal quoi).

Désolé si je reste toujours un peu vague dans mes idées mais même moi j'ai du mal à me comprendre, envoyer un message sur ce forum était surtout pour avoir des avis extérieur de personnes qui n'ont pas peur de me décourager et me dire la vérité et je vous remercie pour le temps que vous avez passé à me conseiller le mieux possible. Toute les réponses m'ont été d'une grande aide et je continue de me renseigner sur les suggestions que l'ont m'a faite. Devenir artiste était mon rêve et que peut-être il se réalisera avec du travail et du temps mais je reste consciente que se lancer là dedans c'est comme se jeter d'une falaise et tenter d'attraper les branches qui en dépasse durant la chute.

[agitateur]

la plupart de ces métiers demande un matériel que je ne pourrais pas m'offrir sans travail

Tu penses à qui plus précisément ?

[lostbat]

L'artisanat est très différent de l'art que je produit, je suis plus doué dans l'expression des choses à travers le dessin et la peinture ou encore la musique et c'est pourquoi l'univers du tatouage me tente tant. Mais j'avoue que les messages de ce forum me découragent à faire de l'art mon métier :') (Je sais que l'art en tant que métier est peu accessible en réalité )

[lostbat]

Des métiers du bois ou autre (plus artisanal ce qui m'intéresse moins) ou encore le tatouage avec la formation à l'hygiène et les machines, tout ces métiers ont besoin d'instrument et de quoi travailler comme du bois ou de l'encre pour reprendre les exemples précédents, il faut pour travailler plein de petits détails qui finissent par coûter cher ce qui ne vaut pas le coup si personne ne s'intéresse à ce que je pourrais produire.

[Brother95]

Le matériel requis pour dessiner ou peindre reste encore accessible.
Tu peux très bien exercer une activité disons classique et peindre à tes heures perdues.
Tu verras bien si tes toiles se vendent… pour en vivre à 100%.

Absence de formations artistiques dans le grand est ? C est une blague.
Quel département habites tu ?

Pour le tatouage as tu réalisé une étude de marche ? C est un incontournable.
Y a sûrement des forums plus spécialisés que celui-ci sur ce thème.
En tous cas ce n est pas ici que tu trouveras les financeurs de ton activité.
La encore va peut être falloir gérer un crescendo entre 2 activités. Le temps d épargner par exemple.

Un goût pour la mode ? Stylisme toussa…
Que te suggerent tes parents ?

[agitateur]

En effet, dessins / peinture reste le moins onéreux, ça prends pas trop de place et le matos de base est quand même réduit. Donc l'excuse n'est pas bonne là dessus.
Mais la concurrence est trés importante aussi.....
Cependant un domaine que tu peux trés bien réalisé en temps morts ( WE ) pour commencer à te "lancer" et tester le public.

Pour le tatouage OK, il faut les bonnes conditions. Mais aussi un "sujet"......qui offre sa peau.

Le grand Est c'est trés trés vague. Le transport sans être autonome est un handicap, c'est vrai. Mais ça m'étonnerait qu'il n'existe pas des "stages" à Lyon par exemple.

[Topopa]

Bonjour ! Ici un ancien artiste reconverti en scientifique

Plusieurs choses :
* Tu parles de "faire de l'art ton métier", mais l'art n'est pas un métier, c'est un domaine. Illustratrice 2D, concept artist, tatoueuse sont des métiers. Artiste auteur est un statut administratif.

* pratiques, pratiques, pratiques. Il est normale que tu hésites, mais si tu veux avancer il faut pratiquer et aucune de tes excuses n'est vraiment valable. Coincé dans le bus ? C'est un super endroit pour faire du modèle vivant. Tapes "poses courtes" dans Google et fais les exercices. Mon premier prof, quand je lui ai amené 100 dessins, tout fièr, il m'a dit "c'est super, maintenant fais-en 1000". C'est avec la pratique que tu trouveras ton médium préféré.

* Si tu n'as pas de matériel ou de place, renseignes toi sur l'arte povera, le théâtre de Peter Brook, l'art contemporain (regarde Benoît Pieron par exemple, son travail est a la mode en ce moment).

*Garde les yeux bien ouverts, tu est curieux•se c'est un bon point, lis et regarde tout ce qui te passe sous les yeux. Regarde le travail d'artistes (tu peux regarder les programmation des musées nationaux contemporains et aller chercher les artistes exposés sur Instagram, c'est gratuit et tu verras un peu ce qui se fait). Mais aussi interesse toi à de la litterature, géographie, médecine, politique bref ce que tu veux, un artiste aujourd'hui est très rarement isolé dans sa grotte.

*Je te déconseillerai le tattoo si tu as pas la gnaque à 100%, c'est bouché et les tatoueuses expérimentées sont déjà en galère pour boucler les fins de mois.

* Pour avoir une idée de ce qui se fait en ce moment chez les jeunes artistes visuels qui se professionnalisent, va voir les pros sur Behance, les travaux des étudiants sur les sites des écoles, et le réseau art émergeant (l'AC//RA, le Réseau ASTRE, la galerie 40 m3 pour le prout-prout, ou les zines-fair et résidences auto-gérées vers chez toi si tu es plutôt underground, le mieux étant de pouvoir naviguer d'un milieu à l'autre).

Ça fait déjà un long message et ça doit être du chinois pour un jeune en début de parcours, prend les points 1 par 1 et prend le temps de découvrir tout çà à ton rythme, ça t'en apprendra déjà beaucoup sur le milieu de l'art aujourd'hui. Je suis resté sur des références très art plastique car c'est mon domaine, pour la musique j'en ai aucune idée

[Brother95]

Le % de population française tatouée a fortement augmenté sur les dernières décennies.
Ca dépasse les 20%.
Le pb vient de ce que lostbat arrive un peu tard sur le marché.
Qu il est peut être arrivé à maturité (certains se détatouent).
Et qu il faut se faire connaitre. Surtout sans expérience probante.
D ou le besoin d'une véritable étude de marché qui bien sûr doit cibler la bonne chalandise. Pas forcément dans son village...

2nd pb : le client peut arriver avec une demande très basique assez eloignée des belles productions graphiques (désillusion)

Enfin il y a l'investissement (local, machine encres, pub...)

Pour les formations artistiques, le grand est a tout ce qu il faut.
Par exemple des BAC STD2A (avec internat), des DN MADE en 3ans (bachelor en arts appliqués).
Ca ne garantit en rien un job mais c est déjà un background.

[agitateur]

Le % de population française tatouée a fortement augmenté sur les dernières décennies.
Ca dépasse les 20%.

Mais d'une autre manière, ça veut dire que 20% des français ont au moins dépensé une fois 100 euros pour un tatouage ( en fait moins, il faut compter avec le tatoo pas cher à l'étranger ). Donc en gros, le marché n'est pas plus élevé que celui de la voyance ou de la cartomancie.
Sauf que le voyant ne dépense rien ( ça peut même se faire par téléphone ), alors que le tatoueur a presque assurément une boutique sur rue.
Ca me fait un penser aux Barber Shop. Et puis quand le jeune s'aperçoit qu'il a des poils, après qq séances, il s'achète une tondeuse. Et pour les plus puristes et pour la finition, du savon à raser, un blaireau onéreux en vrai poil de blaireux, et un peu d'apprentissage.

[Brother95]

C est vrai que je n avais pas évoqué le coût moyen et le CA en résultant.
Noter que certains clients sont fidélisés et font plusieurs tatouages.
Bon faut faire un business plan.
Merci Excel.
Avoir une âme d artiste n exclut pas le réalisme.

En faveur des barber shop : la barbe pousse toute la vie ! Ça fidélise.
Et ce n est pas si évident de bien tailler soi meme une barbe bien fournie.

[agitateur]

En faveur des barber shop : la barbe pousse toute la vie ! Ça fidélise.
Et ce n est pas si évident de bien tailler soi meme une barbe bien fournie.

Le barber shop reste un phénomène à risque d'être éphémère, j'en vois autant qui ferment que qui ouvrent depuis qq temps.
Ca reste jeune ou middle age assez branchouille, et puis qq temps plus tard ils apprennent l'existence du coupe choux et du savon et de la tondeuse, s'achèteront un coupe choux 3/8 avec un manche en corne de rhino et le shop ne le verra plus. La clientèle barbue du barber il y a 5 ans en arrière, ils savaient à peine qu'ils avaient des poils. Ca durera ? J'en sais rien.
Par la force des choses et le covid en début 2020, et donc ma coiffeuse fermée, je suis passé à la tondeuse ( il est vrai que sur le dessus du crane je ne suis pas trés garni ). Donc finalement la coupe partout à 6 ou 9 mm me convient, la coiffeuse et le milieu coiffure m'on perdu. Et puis, comme la barbe naissant passe "mieux" en public qu'il y a seulement 5 ans, je suis devenu fainéant aussi sur la barbe. Gilette assure les contours 1 jour sur 2, et je rafraîchis la "barbe" 1 jour sur 2 avec la tondeuse aussi à zéro millimètres ( qui en sont 2 mm sans doute ).Je ne ferai pas de mon exemple un cas statistique et généralisable, mais les "modes" évoluent vite.
Un tatoo en boutique sur rue ( soyons sympa je prendrai un loyer faible à 1000 euros mensuels ) il lui faudra ( ouverture du mardi au samedi soit 5 jours / semaine et 4 semaines mois ) tatouer au minimum pour 250 euros par jour tous les jours pour à la fin gagner un smic net de salarié. Autrement dit, il faudra tatouer pour 1250 euros TTC par semaine ( il est probable que du mardi au vendredi midi la boutique soit ouverte pour le fun mais pas beaucoup pour les clients ) pour gagner même pas le SMIC ou à peine.

le tatoo je ne saurai dire sur la durabilité du phénomène.
Mais factuellement, à moins de te faire un nom pour tatouer des stars, tu vas surtout tatouer de la middle classe et du pauvre, limite tu devrais te faire payer avant de commencer à tatouer ( par sécurité ). Quand tu vends une peinture à 500 euros, à 5000 ou 50 000 le client est généralement autrement plus solvable.

Concernant le "voisin" de loisir que j'ai cité, il produirait en moyenne 1 toile par semaine à l'année, qu'il vends 1000 à 1500 / unité ( en gros, ça dépend de la taille ). Il vends à des galeristes, qui vendront eux mêmes 2 à 3000 à 4 ou 5 000 selon les lieux. Aprés les charges et impôts, il lui resterait 2500 net mensuel moyen environ. C'est le revenu moyen en France, environ, voir même au dessus, et c'est clairement au dessus du revenu médian ( différence moyenne / médiane, voir les cours ). Mais j'incite Lostbat à faire un tout un tour en galeries et sur les marchés estivaux. Les oeuvres graphiques à 2 ou 3 ou 4 000 on n'en trouve pas beaucoup sur les marchés....
Je vais faire trés simpliste, c'est pour qu'elle comprenne. Si elle voit un tableau à 4000 en galerie, alors le peintre l'aura vendu à la galerie à 2000, et en fait il n'en restera que 1000 en guise de "salaire" réel pour le peintre.

Elle peut vendre en direct mais il faudra qu'elle y consacre du temps et de l'énergie ( que ce soit des marchés d'art, des salons, de la vente internet ) donc avec ce temps "perdu" elle produira bcp moins. Et si elle vend 2000 ( quand le galeriste vends 4000 la même chose ) elle aura 1000 de revenu à la fin.

Si on enlève le cout matière qu'on supposera négligeable ( toile peinture ou matériaux de récupération, etc.....), si on se met dans la situation trés favorable de pas de sur loyer ( pas besoin d'atelier ou de boutique de vente ), si on se met aussi en situation favorable de vente directe ( on empoche tout ) il faudra de toute manière vendre pour 800 euros par semaine toutes les semaines de l'année pour en tirer.......le smic. En y consacrant beaucoup de temps pour assurer le commerce.