Episiotomie

[invite9179a6b3]

Voilà, je me bat depuis mon accouchement contre cette pratique que je juge barbare, et cette semaine les experts ont rendu leur verdict : l'épisiotomie est inutile.

Mais d'un côté ils affirment qu'elle ne remplit aucun de ses "contrats" et d'un autre ils disent qu'il faut la pratiquer en cas de risque de déchirure jusqu'au sphincter anal

Ma question : comment peut on savoir que l'épisiotomie va éviter une déchirure ? Est-ce que ça ne revient pas un peu à se faire arracher une dent en prévention d'une carie ?
-----

[invitea87c11b9]

bonjour, question difficile ! D'abord il faut eclaircir quelques points ( un medecin gynecologue le ferait mille fois mieux ), une episiotomie est pratiquée afin d'eviter une déchirure jusqu'au sphincter anal, comme vous l'avez écrit. Une déchirure anal est lésion très embêtante avec une guérison longue et délicate, laissant parfois des séquelles. Par contre l'episiotomie pratiquée dans les régles de l'art, incision perpendiculaire, sous anethésie locale ou loco régionale, guérit rapidement et surout à priori sans séquelles. Le plus difficile, est de la pratiquer au bon moment et pour la bonne patiente (grosse tête du foetus, difficulté d'expulsion....) par une sage femme ou un medecin, quand ils jugent que le bénéfice est supérieur au rique.

[invite9179a6b3]

bonjour, question difficile ! D'abord il faut eclaircir quelques points ( un medecin gynecologue le ferait mille fois mieux ), une episiotomie est pratiquée afin d'eviter une déchirure jusqu'au sphincter anal, comme vous l'avez écrit. Une déchirure anal est lésion très embêtante avec une guérison longue et délicate, laissant parfois des séquelles.

Là est ma question, comment savoir qu'en coupant on a évité une telle déchirure ? Sachant que la survenue d'une telle déchirure est très rare (2, 7% chez les primipares, 0,4% chez les multipares...)

Par contre l'episiotomie pratiquée dans les régles de l'art, incision perpendiculaire, sous anethésie locale ou loco régionale, guérit rapidement et surout à priori sans séquelles.

C'est vraiment a priori ! J'ai des sequelles, et je connais de très nombreuses femmes qui ont des sequelles de ce geste. J'ai aussi l'impression que beaucoup n'osent pas en parler, comme si l'épisio était un sujet tabou.
Ou alors c'est que ce geste est rarement pratiqué dans "les règles de l'art"...

Le plus difficile, est de la pratiquer au bon moment et pour la bonne patiente (grosse tête du foetus, difficulté d'expulsion....) par une sage femme ou un medecin, quand ils jugent que le bénéfice est supérieur au rique.

et la grande question est "comment juger" !

[invitea87c11b9]

Désolé, je ne pense pas être l'interlocuteur idéal, je ne suis ni gynécologue ni sage femme. Dans chaque geste médical, il existe des risques, mille fois hélàs. Ce que j'ai voulu dire c'est que les séquelles des déchirures anales sont graves et que 2,7% (pour les primigestes) c'est quand même très important. Des précautions contraignantes sont prises pour des risques 100 fois plus faible. La solution idéal est, bien sûr, difficile à trouver. Elle doit être prise, au moment de l'accouchement, en connaissance de cause et en accord avec la patiente. Et si possible confié à des mains expertes. Mais elle demeure, je pense, parfois nécessaire. Il n'existe pas de logiciel ou de livre pour donner à 100 % le moment idéal. J'espère que quelqu'un pratiquant cet art va vous répondre.

[A voir en vidéo sur Futura]

[guy52]

Bonjour,

le nombre de 2,7 % de déchirure chez les primipares serait, je pense, plus important sans l'épisiotomie.

A moins que cette statistique n'ait été effectuée chez des primipares non épisiotomisées.
Mais est-ce en France ou dans un pays où l'épisiotomie n'est pas pratiquée ?

guy

[invite9179a6b3]

Bonjour,

le nombre de 2,7 % de déchirure chez les primipares serait, je pense, plus important sans l'épisiotomie.

A moins que cette statistique n'ait été effectuée chez des primipares non épisiotomisées.
Mais est-ce en France ou dans un pays où l'épisiotomie n'est pas pratiquée ?

guy

Je parles de déchirures gravissimes, c'est à dire de périnée complet (déchirures jusqu'à l'anus)

Voici lun extrait rapport du CNGOF (comité national des gynécologues obstétriciens français) très parlant quand à "l'utilité" de l'épisiotomie :

"La pratique libérale de l'épisiotomie ne prévient pas la survenue des déchirures périnéales du 3e et du 4e degré. (ce sont les déchirures graves dont je parle, en fait non seulement elle ne les prévient pas mais elle augmente le risque d'en avoir une)
Elle réduit en revanche le risque de survenue de déchirures périnéales antérieures, de moindre gravité (sachant qu'une épisiotomie correspond à une déchirure du 3e degré en terme de découpe des tissus, donc il vaut mieux avoir une déchirure de moindre gravité qu'une épisiotomie, logique non ?).
La pratique libérale de l'épisiotomie ne prévient pas la survenue d'une incontinence urinaire, qu'elle soit d'effort ou par urgenturies (impériosités mictionnelles)
La pratique libérale de l'épisiotomie ne prévient pas la survenue d'une incontinence anale, et semble même exposer à ce risque dans les trois premiers mois du post-partum.
Actuellement, il n'est pas possible d'évaluer le rôle préventif d'une politique libérale d'épisiotomies sur le risque de troubles de la statique pelvienne à long terme, en raison du manque de données scientifiques. Le seul élément objectif est la réduction de la force musculaire périnéale trois mois aprés l'accouchement dans le groupe avec épisiotomie libérale.
En conclusion, l'épisiotomie libérale en prévention des troubles de la statique pelvienne et des incontinences n'a pas atteint ses objectifs."

Voilà, donc en gros on nous explique que les femmes se font decouper depuis des années pour RIEN...

[invitefd28bd3b]

De ce qu'une gynéco canadienne m'a indiquée, l'épisio n'est plus pratiquée en Ontario. Les arguments sont les même que le rapport du CNGOF dans les messages précédents.
Quelqu'un a les taux de pratiques dans les autres pays?