De l'intérêt de prendre des antihistaminiques ? (desloratadine, bilastine, etc.)

[invite2c4a5c8a]

Bonjour,

Chroniquement sujet à des allergies depuis ma petite enfance, je me suis toujours demandé l'intérêt qu'il y avait a prendre un traitement anti-histaminique. N'ayant jamais remarqué de différence entre le début du traitement et la fin, et dans le but de me forger une opinion sur la question, j'ai commencé à regarder la documentation à ce sujet.

Je suis tombé sur quelques études randomisées en double aveugle sur différentes molécules, comme la bilastine, ou la desloratadine.

Premièrement, les patients choisis pour l'études sont des personnes qui viennent de montrer des signes d'allergie. Du coup j'ai été assez surpris de voir que les patients "guérissaient" sous placebo ; mais j'ai été d'autant plus surpris de voir que les antihistaminiques font "à peine" mieux qu'un placebo. Au mieux, la "guérison" est avancée de 1 à 5 jours. (page 6)

Une autre étude confirme l'effet "significatif" (entendons-nous bien sur le sens des mots, car significatif ne signifie pas "important" mais "sans ambiguité"), que je qualifierais plutôt d’anecdotique : Extrait : TSS J14-10 / desloratadine -4.9 | placebo -3.6 page 5. Ma conclusion : la molécule fait un tiers mieux que le placebo.

Je reconnais que c'est mieux que rien, mais je m'interroge réellement sur l'intérêt de dispenser un tel traitement toute une vie chez des patients comme moi qui sont constamment harcelés par les allergies. Si j'écoutais les médecins, il faudrait que j'en prenne tous les jours, depuis ma petite enfance, donc 26 ans x 12 mois x 7,5euros = 2340 euros + 26 ans * 6 consultation/an * 23 euros = 3588 euros ; total = 5928 euros

Donc je m’interroge réellement sur l'intérêt de prendre un médicament qui aurait dû coûter 5928 euros à la société si j'étais un patient assidu, et qui fait un tiers mieux que la nature ?
-----

[invite6f9dc52a]

Bonjour.
Heureusement qu'il y a d'autres études que celles-ci.
Une efficacité certaine mais pas absolue a été mise en évidence et devant les variations inter-individuelles, il faut bien entendu évaluer le bénéfice clinique (c.à.d. l'importance de l'effet qui n'est révélé dans les études que par les critères considérés) avant de proposer de continuer à soumettre un patient aux éventuels effets secondaires.

Il est vrai que maintenant, on pousse les médecins à faire de la médecine basée sur le rapport qualité-prix plutôt que sur celui du bénéfice-risque.
Apparemment, pour votre cas, les molécules que vous avez essayé n'en valent pas le risque ni le cout mais chez un patient chez qui la fréquence des crises d’allergies, d'asthme ou autres, des surinfections, de l'absentéisme, des troubles du sommeil, de la prise d'autres traitements plus lourds avec des effets secondaires plus importants, etc., est sinon augmenté, le cout est facilement amorti.

Ceci dit, il existe d'autres prises en charge (évictions des allergènes ou désensibilisations, par exemple).

[invite2c4a5c8a]

En réalité, je suis déjà sujet à des problèmes de sommeil dû à ces allergies (eczema, asthme, larmoiements, etc.), quelque soit les mesures d'hygiène, d'éviction, etc. La seule solution dans les épisodes les plus aigus que j'ai trouvé est l'atarax, mais les effets secondaires le reste de la journée sont beaucoup trop importants.

C'est réellement le sentiment de lassitude face à ces symptômes allergiques qui me poussent à être aussi pessimiste, et l'impression que la recherche ne s'intéresse pas vraiment à un sujet qui va devenir de plus en plus important au fil des années (50% d'allergiques dans 10 ans).

[invite6f9dc52a]

Je ne peux que vous conseiller de tester, sous couvert et avec l'aide de votre médecin, lui même aidé par un pneumologue-allergologue, tous les médicaments indiqués pour votre allergies - en commençant par privilégier les mieux connus - ainsi que ceux qui sont adaptés pour traiter leurs conséquences si les premiers n'ont pas d'effets suffisants (un pourcentage de gens ne sont pas répondeur, toutes molécules confondues mais ce n'est pas parce qu'on ne répond pas à un traitement ou qu'on ne le supporte pas qu'il en sera de même pour les autres, mêmes s'ils appartiennent à la même classe).
Si, si la recherche s'y intéresse: on peut faire confiance aux laboratoire privés qui ont tout le potentiel client comme motivation (il y en a un ou deux de récents qui, à défaut de sortir du lot des précédents, pourra peut être sauver plus ou moins des non répondeurs aux autres traitements).

[A voir en vidéo sur Futura]