Bonjour,
Lire les textes de SpaceX sur le web, avec de récurrentes références au GMT (quand ce n'est pas ET), ainsi que l'examen régulier des médias me permet de déclarer la victoire de l'expression GMT, une victoire anglaise sur l'incompréhensible UTC. Cette victoire est en pratique celle des médias des pays occidentaux, non anglophones inclus.
Elle consiste en l'usage impropre de l'acronyme GMT, en lieu et place de UTC. Il est quasiment systématique chez les journalistes ou sur des sites de vulgarisation (y compris scientifiques). La grande exception est Wikipédia, peut-être grâce à une petite minorité de pédants qui corrigent, et que personne n'ose contre-corriger.
Rappelons quelques faits.
L'heure (et la date)
Au XIXème, la Royal Navy utilise comme méridien origine celui présenté comme passant par l'observatoire de Greenwich, près de Londres. Et instaure comme référence pour le système de datation planétaire l'heure solaire moyenne sur ce méridien, datation nommée GMT. Fort de leur domination maritime sur la planète, les anglais impose cette double référence aux cartes et autres systèmes de navigation, jusqu'à bien après le milieu du XXème.
En 1970, des comités internationaux, conscients que la rotation de la Terre ne donne pas une datation suffisamment précise, mettent en place un système basé sur des horloges asservies à des propriétés des atomes, et basé (géographiquement) à Paris, honte suprême. Cette datation est obtenue à partir d'une multitudes d'horloges parsemées sur la planète, dont les signaux sont cntralisés, corrigés de divers paramètres comme l'altitude et le retard de transmission, puis moyennés. Cette datation, qui bat la seconde du SI, est appelée le TAI (Temps Atomique International, en français, honte encore). Du TAI sont dérivées différentes datations évoluant au même rythme, mais un poil décalés, dont l'une adaptée à la rotation terrestre et utilisée partout comme référence, tant pour l'heure que pour la date, c'est l'UTC.
L'UTC (acronyme bâtard franco-anglais, un compromis) n'est donc pas référencé à un quelconque méridien, même s'il n'est pas loin du GMT. (Du moins pour le moment, tant qu'est maintenu le complexe et inutile dispositif d'ajouts de secondes intercalaires.)
Le mériden
Qu'en est-il maintenant du méridiien ?
"Depuis la fin du XXe siècle, la cartographie, la navigationn, l'aviation, et le GPS s'appuient sur le système géodésique mondial dit WGS 84. Celui-ci utilise le méridien de référence de l'ITRS. Sa longitude 0° se situe environ 5.3102″ (secondes d'arc) à l'est du méridien de Greenwich, ce qui équivaut pour cette latitude à environ 102,5 m."
La réison de ce décalage ridicule mais non nul est subtile, et, à ce que j'en comprends, est la confusion ancienne entre le plan qui contient la verticale en un point ainsi que la direction nord-sud, et le plan contenant ce point et l'axe polaire (et donc le centre de la Terre au sens du système géodésique)..
Le International Terrestrial Reference System (ITRS) est maintenu par l'IERS ( l'International Earth Rotation and Reference Systems Service).
Le bureau central de l''IERS est situé en un autre observatoire que celui de Greenwich, précisément celui de Paris. Deux autres sites important du Service sont à Washingtom et en Australie, pas en Grande-Bretage.
Le méridien de Greenwich sert encore, semble-t-il pour des délimitations géographiques des fuseaux horaires, rédidu anecdotique de la splendeur passé.
Conclusion
Que ce soit comme référence spatiale (méridien origine) ou temporelle (datation) l'usage du GM est obsolète, et le rôle de l'Angleterre réduit au minimum.
Cela aurait dû faire disparaître le GMT, temps solaire moyen d'un méridien devenu quelconque, même pas utilisé dans son pays d'origine.
Eh bien non. Que les journalistes soient remerciés de le maintenir en vie, pour la plus grande gloire de l'Angleterre, qui gagne ainsi la satisfaction de garder sa réputation (usurpée) de référence pour le monde entier.
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