Le glycol dans un circuit de refroidissement automobile

[Kilm]

Bonjour,

Mécanicien automobile de profession, j'essaie d'y voir clair sur la dégradation dans le temps du liquide de refroidissement et sur les moyens adéquats de la contrôler. Malheureusement, je ne trouve que peu d'informations sur le sujet et elles sont contradictoires!

Le liquide de refroidissement est composé de 50 à 70 % d’eau, de 30 à 50 % de glycol (éthylène ou propylène), et d'inhibiteurs de corrosion.

L'évolution technologique dans ce domaine a concerné les inhibiteurs de corrosion utilisés. A l'origine ils étaient minéraux (phosphate, silicate, etc.). Puis est apparue une gamme de liquide de refroidissement constituée d’aditifs organiques (sébacate, acide bi-éthylhexanoïque, etc.) ayant une plus grande longévité. Enfin des formules hybrides, composés d'additifs minéraux et organiques ont été introduites.

1) Quand on fait des recherches sur le sujet, sur le net, on trouve souvent expliqué que le problème de la dégradation dans le temps serait avant tout due au glycol qui se décompose en premier. Ces sources me semblent les moins sérieuses.
Ensuite des sources qui me semblent bien plus sérieuses expliquent que le glycol se décompose à partir d'une température avoisinant les 170° (une température que n'atteint normalement pas le liquide de refroidissement d'une automobile), et donc qu'en aucun cas le glycol ne se dégrade de façon notable dans le temps dans un circuit de refroidissement automobile. La nécessité de remplacer le liquide de refroidissement régulièrement serait seulement due à la dégradation des inhibiteurs de corrosion.
On trouve enfin des opinions plus nuancées, glycol comme inhibiteurs se dégraderaient dans un circuit de refroidissement automobile, mais les inhibiteurs plus rapidement que le glycol.

Entre ces deux dernières opinions j'aimerai déjà savoir laquelle est la correcte...


2) Une autre question qui se pose à moi est la façon de contrôler la dégradation du glycol, si tant est que cette dégradation ait réellement lieu de façon notable dans un circuit de refroidissement automobile. Beaucoup mentionnent le densimètre ou le réfractomètre comme un outil permettant de voir la dégradation du glycol dans le temps. Mais j'ai lu quelque part que la décomposition de l’antigel ne modifiant pas la densité du mélange, le contrôle par densimètre ( et donc par réfractomètre) est totalement illusoire. Ces outils ne permettraient donc que de connaitre la proportion de glycol par rapport à l'eau à l'origine, mais pas de témoigner de la dégradation du glycol. J'avoue que cela me laisse perplexe que quelque chose puisse se dégrader, donc se transformer sans changer sa densité. Mais je ne suis pas chimiste, et donc je viens vous demandez des éclaircissements.

Merci d'avance

Cordialement
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[trebor]

Bonjour Kilm et bienvenue sur le forum,

En attendant l'avis des chimistes du forum, voici quelques liens et photos de l'appareil de mesure (réfractomètre) : https://www.google.be/search?q=contr...UQ_AUoAA&dpr=1

https://www.google.be/search?q=contr...ed=0CAcQ_AUoAQ

Bonne suite

[Resartus]

Bonsoir,
D'autres personnes plus experts que moi pourront corriger, mais je partage votre analyse sur l'excellente stabilité des glycols, y compris à haute température. Dans de nombreux usages (comme les chauffe eau solaires par exemple) il n'y a pas de dégradation sensible malgré plusieurs années de fonctionnement.
Dans le cas de l'automobile, ne serait-ce pas plutôt la pollution du liquide par les particules venant de la corrosion des métaux ou des durites qu'on qualifie abusivement de dégradation? C'est à dire que le glycol serait en réalité toujours intact?.

[Resartus]

Si vous parlez anglais, voici un article qui a l'air sérieux sur les produits de dégradation.
http://dowac.custhelp.com/app/answers/detail/a_id/5280

[A voir en vidéo sur Futura]

[Boumako]

Bonjour

La mesure par réfractométrie n'a rien à voir avec la densité, elle est basée sur la déviation d'un rayon de lumière, déviation plus ou moins marquée en fonction des composés en présence.
Pour le reste je ne peux qu'émettre des suppositions. Pour être fixé il faudrait faire l'analyse d'un liquide neuf et d'un autre usagé pour voir les différences.

[Kilm]

Bonjour à tous,

Et merci à tous pour vos réponses.

Resartus, votre étude est intéressante. Elle montre, si je l'ai bien comprise, que dans un circuit de refroidissement qui contient de l'aluminium (automobile d'aujourd'hui) et ne contient pas de cuivre (comme dans les vieilles auto), c'est la température le principal facteur de dégradation du glycol. Malheureusement, les seuils de températures et les laps de temps ne sont pas précisés.

Boumako, je me posai justement la question à propos de ce que révèle la réfractométrie, car la aussi on trouve des explications contradictoires. On trouve fréquemment les réfractomètres présentés comme permettant de connaitre la densité d'un solide ou d'un liquide ( exemples ) mais si j'en crois wikipedia elle mesure en fait la concentration?

Donc selon vous un réfractomètre est un outil valable pour mesurer l'évolution de la dégradation du glycol ?

[invite07941352]

Bonsoir,
Ce sont les inhibiteurs de corrosion qui se dégradent en devenant acides . Ce sont eux qui donnent les couleurs des liquides ;
Technologie additifs inorganiques : de couleur généralement bleu ou vert ;
Technologie acide organique : généralement rose, orange ou rouge ;
Les plus élaborés HOAT ( Hybrid Organic Acid Technology ) sont souvent jaune et
les NOAT ( Nitrated Organic Acid Technology ) sont de ... n'importe quelle couleur !
Parmi ces derniers , il y aurait des produits "à vie" ( disons 10 à 15 ans pour une auto aujourd'hui ) , mis de préférence en première monte ,
mais surtout , jamais mélangés avec des traces d'eau .
J'ai trouvé - difficilement- sur le Net , il y a quelques mois , une thèse de docteur ingénieur qui comparaît ces produits : le "meilleur " produit faisait partie des derniers cités .
Ne me demandez pas : j'ai perdu le lien et je ne sais pas s'il existe encore .

[Resartus]

L'article original...
http://fire.nist.gov/bfrlpubs/build85/PDF/b85010.pdf

[Kilm]

Bonsoir Catmandou,

Merci vous votre réponse. Je pense aussi que la dégradation des liquides de refroidissement est principalement due aux inhibiteurs de corrosion. La première gamme, à additifs inorganique devait être renouvelé tous les deux ans... Ensuite sont sorti des gammes de longue durée (10 ans). Des premières gammes aux dernières l'antigel utilisé reste le glycol. Seuls les inhibiteurs de corrosions ont changé! Mais je vois si souvent recommandé de contrôler le glycol de son liquide de refroidissement avec un réfractomètre ou un densimètre que j'ai fini par me poser la question sur sa dégradation au moins partielle dans le temps.

Par contre je ne pense pas que la couleur des liquides soient données par les inhibiteurs de corrosion (source). Ces couleurs proviennent de colorant, et malheureusement s'il y avait au départ une différenciation des technologies utilisées grâce aux choix des couleurs, ce n'est plus le cas aujourd'hui comme le montre le tableau présent sur cette page.

Cordialement

[invite07941352]

Re,
C'est juste ... Cela me permet de compléter ma doc .
Par contre, suite à mes recherches , le liquide que j'ai adopté pour ma mini-flotte plus ou moins ancienne , n'est pas mentionné dans le tableau .

[Kilm]

Voici au cas ou un lien vers un tableau de couleur de LDR plus complet.

Merci Resartus pour l'article original. Je vais prendre le temps de le lire, cela a l'air très complet.