Bonjour Herakles,
Tu as bien lu mon tableau. Je n'utiliserais la "recirculation" que de manière "exceptionnelle", c'est à dire quand les besoins thermiques le nécessitent et non pas en permanence. Dans le cadre d'une maison isolée comme elle devrait l'être aujourd'hui, K<30, le seul rayonnement de la dalle est presque constamment excessif, loin en avant dans la mi-saison. C'est ce que semble confirmer ce tableau. C'est pourquoi j'en déduits la nécessité d'isolation des dernières couches du sol. Dans le dernier exemple posté, je me rends compte qu'il faudrait quelque chose qui corresponde - au moins - à 4cm de fibre de bois. Au plus froid de l'hiver cet isolant est par contre pénalisant, il faut donc à ce moment là puiser des calories dans le stockage, c'est à dire enclencher la re-circulation. Si j'utilisais un stockage aéraulique plutôt que hydraulique, je devrais inverser: isoler beaucoup plus la dalle et chauffer en ventilant plus ou moins en permanence: en effet, pas possible d'abandonner des tunnels à galets sans ventilation. L'intérêt aussi d'un isolant au niveau de la dalle c'est de pouvoir contrôler les apports thermiques, la décharge du stockage. Je serais presque tenté de l'augmenter encore si cela ne contrariait ma satisfaction des systèmes qui diffusent et se régulent en bonne partie "d'eux même".
Dans mon cas, la ventilation sera réalisée, bêtement, par une VMC à récupérateur + puits canadien. Ce qui permet de conserver dans le stock le plus longtemps possible, les précieuses calories accumulées. Puisqu'il est possible de réutiliser les calories contenues dans l'air de la maison pourquoi s'en priver? Cela optimise le stockage que l'on ne refroidit pas par de l'air neuf, et en rejetant de la maison un air très refroidit dont on a récupéré une nouvelle fois les calories du stockage ayant migrées dans l'air.
Evidemment tout ceci s'écarte du principe de base historique des tunnels à galets qui vise à fournir plusieurs services (rafraîchissement, chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation) avec un seul système. Principe originel qui est intellectuellement évidemment plus réjouissant. Il me semble que c'est en grande partie le niveau actuel d'isolation préconisé par le passif ou le très basse énergie qui m'amène à rompre avec ce principe. Sans compter que le chantier en cours se situe en zone de rusticité 6, en continental modéré (Pologne frontière Biélorusse), sur un sol modérément humide en profondeur. Je dois bénéficier d'un très haut niveau d'isolation, me protéger de l'humidité (raisonnable) du sol; et les risques de surchauffes, réels en plein été et mi-saison, sont compensés facilement par des nuits fraîches et un sol, au niveau du puits canadien, qui l'est lui aussi constamment. Pour finir, et c'est d'ailleurs en réalité par là que j'avais commencé, les galets, je dois leurs faire faire un grand voyage pour arriver sur le chantier et cela revient finalement plus cher que 1000 m de PER. Sans compter la lourde manipulation sur chantier et toutes les précautions et soins de réalisation nécessaires à prendre.
Le principe de base du 'tunnel à galets' qui dans mon cas serait plutôt de 'tranchée hydraulique', est de se servir du sol comme tampon thermique placé directement sous le bâtiment. Il doit être adapté à chaque configuration. C'est ce que je tente de faire en essayant de limiter les erreurs de principes. Notamment je m'interroge sur l'effet de l'onde thermique au delà de trois mois, lorsqu'elle va, en quelque sorte," rebondir" en partie sur l'isolant du sol plutôt que s'échapper plus librement à l'intérieur du bâtiment: mettre à nouveau trois mois pour repartir dans l'autre sens en homogénéisant de plus en plus les températures et en augmentant évidemment les pertes périphériques... !? Ce n'est pas tout à fait clair dans ma tête.
Au regard de l'importance de la mise en oeuvre, je compte faire réaliser une étude dynamique de l'ensemble avant de me lancer dans la construction de cette partie là du projet. Par contre je vais me risquer à utiliser le système originel des galets dans un seul petit tunnel me permettant de tempérer une petite serre de jardin, appuyée sur un mur la protégeant du nord et en partie de l'ouest, et pourvue de double vitrages.
Pour l'instant j'en suis dans la phases de réfection des toitures, et cet été du début de l'isolation des murs des bâtiments à l'aide de bottes de paille. Ce qui est déjà un beau défi à relever. J'ai encore du temps devant moi pour mettre au point le système de chauffage complémentaire aux apports passifs.
Merci encore pour tes avis.
Laurent
PS: Comme je ne vois pas revenir de critique fondamentale sur le principe de mon petit tableau, je vais transmettre le tableur excelle en l'état, avec les précautions d'usage.
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