Bonjour à tous ceux qui ont compris la RR (et aux autres),
Ayant décidé de tirer cette histoire au clair une bonne fois pour toutes, je vous soumets l'expérience idéalisée suivante, dans laquelle les accélérations ne jouent aucun rôle:
j'en reviens aux fondamentaux, à savoir la voie de chemin de fer et le train. L'expérience étant réduite à la plus grande simplicité concevable, j'espère cette fois obtenir une explication en rapport.
Considérons donc un talus rectiligne illimité, doté tous les kilomètres d'horloges synchronisées. Cela a un sens: les habitants tout le long du talus disposent d'un moyen physique de les synchroniser toutes, et vieillissent tous de concert. Je suis né dans un train qui roulait déjà le long de ce talus à ma naissance. Je ne l'ai jamais senti accélérer, et il ne sera pas question non plus qu'il fasse demi-tour. Au diable les voyages dans l'espace! A ma naissance, quelqu'un dans le train note la date donnée par la plus proche horloge du talus. Pas besoin de tenir compte du temps de trajet de la lumière, l'horloge est à moins d'un mètre de la vitre. Un obturateur à la nano-femtoseconde fera l'affaire pour avoir une photo nette (j'avais oublié de vous dire, n'est-ce pas, que mon train roule à une vitesse relativiste ).
Bien. Maintenant, pour mes dix ans, on prend une autre photo (pas de moi, du talus!). Comme on s'y attend, la date indiquée est de cent ans postérieure à celle de ma naissance, bien qu'il soit clair que suis loin d'être centenaire!
Que s'est-il passé? Je n'ai jamais subi la moindre accélération. Et j'ai pourtant la preuve, tout aussi tangible que par les retrouvailles des jumeaux, que le talus et la Terre ont vieilli de cent ans. Peu m'importe même que les habitant des diverses provinces traversées aient les moyens de comparer leurs âges entre eux, moi je sais que la voie ferrée a vieilli de cent ans de façon homogène, puisque toutes ses horloges, où qu'elles soient placées, sont censées indiquer sa seule et unique heure.
Soit il y a une erreur dans mon raisonnement (qui doit sauter aux yeux, tant le cas est simple), soit il n'y a aucun besoin d'accélérer pour produire l'effet de contraction du temps, mais alors, comment diable le talus, qui a le même mouvement uniforme par rapport à moi et qui peut aussi me prendre en photo à tout loisir, me voit lui aussi vieillir plus vite que lui? Il me semble qu'une explication à mon modeste niveau devrait dans ce cas être plus simple qu'en invoquant des flashs lumineux Doppler.
Je vous remercie par avance de vos contributions.
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