C'est même assez amusant. Si la roue tourne "très vite", l'observateur A voit cette roue comme un œuf posé sur son gros bout. Cet "œuf" avance en roulant mais en se déformant de telle façon qu'il reste tout le temps en appui sur son gros bout.
En fait, si "l’œuf" n'a pas de tâches ou d'inhomogénéité de couleur (ou s'il est vue de loin), l'observateur A croit voir "l’œuf" (vu au contraire rond par l'observateur B) glisser sur le sol. En effet, cet "œuf" garde la même forme et la même orientation au cours de son mouvement.
Les paradoxes de la Relativité Restreinte, c'est à dire la difficulté de compréhension physique de la Relativité Restreinte, est cependant renforcée par l'affirmation une peu brutale suivante (et pas totalement correcte) :
Affirmation qu'à mon avis il faut comprendre comme :La Relativité Restreinte a démontré qu'il n'y a pas d'éther, cet hypothétique milieu de propagation des ondes lumineuses en vogue à la fin du 19ème siècle.
Ce n'est pas ce qui a été démontré par la Relativité Restreinte.Le vide n'est pas un milieu de propagation des ondes lumineuses.
- D'une part "le" vide est bien un milieu. Il possède des propriétés telles que la vitesse de la lumière dans le vide, la constante diélectrique du vide, la perméabilité magnétique du vide et la relation reliant ces 3 constantes.
.- D'autre part ce qui, en fait, a été démontré c'est que, en raison de l'invariance de Lorentz (déductible mathématiquement du principe de relativité du mouvement, de la conservation de l'énergie, de la conservation de l'impulsion et de la conservation du moment cinétique), on ne peut pas mesurer notre vitesse par rapport au milieu dans lequel se propagent des ondes lumineuses (du moins quand ce milieu est un hypothétique vide parfait).
Ce fait a été confirmé par la nullité du résultat de l'expérience de Morley Michelson. Ce résultat était déstabilisant pour ceux qui croyaient les durées, les distances et la simultanéité invariantes par changement de référentiel inertiel. Cette invariance est valide seulement en Relativité galiléenne. La Relativité galiléenne ne modélise pas la bonne invariance.
Face à cette constatation, deux choix sont possibles :
- Soit on admet que nous avons bien une vitesse par rapport à ce milieu de propagation des ondes mais qu'elle n'est pas observable (au moins à ce jour). C'est le point de vue des réalistes (c'est à dire ceux qui considèrent la fonction d'onde d'un système comme une caractérisation intersubjective de l'état de ce système et non comme la connaissance maximale qu'un observateur particulier pourrait avoir de ce système) qui en plus d'être réalistes attribuent un caractère objectif au principe de causalité.
.- Soit on admet au contraire que ce qui n'est pas observable (à ce jour) n'existe pas (application du rasoir d'Occam, même s'il a parfois un peu tendance à couper le blé en herbe). Dans ce cas, on considère que le vide est bien un milieu continu de propagation des ondes doté de propriétés physiques, mais qu'il n'a pas d'état de mouvement puisque cet état de mouvement n'est pas observable (en raison de l'invariance de Lorentz).
C'est d'ailleurs cette deuxième hypothèse qu'Einstein a fini par envisager bien longtemps après avoir établi la Relativité, mais sans pour autant en faire une publication officielle en raison de son caractère bien plus philosophique que réellement physique (je fais confiance au mathématicien qui me l'a dit oralement il y a quelques années, je n'ai pas vérifié ce point d'histoire des sciences).
C'est un débat similaire, un débat positiviste versus réaliste, qui a opposé Mach et Boltzmann quant à l'hypothèse atomique. A cette époque Mach, appliquant un rasoir d'Occam basé sur les connaissances scientifiques de cette époque, qualifiait l'hypothèse atomique de métaphysique. C'est Einstein qui a fait rentrer cette question dans le domaine de la physique, celui des hypothèses réfutables. Il a prouvé l'existence physique des atomes grâce à son étude du mouvement Brownien.
Bref,conduisent à attribuer à la Relativité Restreinte un caractère de preuve de l'absence de milieu de propagation des ondes lumineuses dans le vide.
- l'assimilation implicite de la notion de milieu de propagation des ondes à l'une de ses propriétés (son état de mouvement) d'une part,
- le caractère implicite de l'hypothèse positiviste (ce qu'on ne sait pas observer n'existe pas) d'autre part,
Le caractère implicite de deux ingrédients (dans les présentations vulgarisées) accroit la difficulté (déjà importante) de compréhension physique de la Relativité Restreinte.
Les paradoxes de la Relativité Restreinte, notre difficulté pour l'appréhender, reposent toutefois pour l'essentiel sur la difficulté à accepter l'absence de simultanéité intersubjective observable. Ce fait de non observation entre en conflit avec ce que nous souffle une intuition, un "bon sens paysan", reposant sur ce que nous observons dans notre vie de tous les jours.
-----