Bonjour,
voici comment je vois la "conquête" de Mars idéale :
1. Une première phase d'étude de la planète. C'est la phase en cours. L'intérêt scientifique de cette planète est qu'elle est une soeur de la Terre à plusieurs points de vues. Une étude en profondeur de cette planète pourrait nous apprendre beaucoup de choses sur l'histoire de notre propre planète. Je vois deux carégories de scientifiques qui auraient un intérêt particulier à l'étudier :
--> les géologues
--> les biologistes en cas de découverte de vie présente ou passée
Bien que n'étant pas spécialiste en la matière, je suis persuadé qu'une étude approfondie de la planète ne pourra se faire que moyennant la présence sur place des scientifiques concernés. Ceci implique donc une grande mission d'exploration humaine de la planète étalée sur plusieurs décennies : j'aime bien les propositions de Zubrin (cfr livre "Cap sur Mars") à ce sujet. Il ne s'agirait donc pas d'y aller juste pour planter le drapeau et d'en repartir aussi sec.
2. En parallèle de la mission d'exploration humaine, il faudra commencer à réfléchir à la mise en place des conditions nécessaires à un établissement plus durable des hommes sur la planètes. En gros, il faut viser à atteindre un maximum d'autonomie par rapport à la Terre. On peut envisager d'atteindre l'autonomie dans les domaines suivants (et dans cet ordre) :
- le carburant : si on applique la méthode Zubrin, ceci peut se faire dès la première mission : on synthétise sur place le carburant servant à l'exploration de la planète et au retour sur Terre
- l'énergie : on peut imaginer la mise en place de panneaux solaires
- l'alimentation : à plus long terme, et seulement vers la fin de la phase 1 (pour ne pas contaminer le milieu martien), étude de la culture de plantes nutritives, voire de petits animaux
- encore plus tard, recherche des possibilités minières et de production d'habitats, de véhicules, ...
Tout progrès dans l'autonomie diminue les besoins d'envoi depuis la Terre.
3. A encore plus long terme, c'est assez vague. Le terraforming ne sera envisageable que si l'humanité parvient à manipuler des niveaux d'énergie bien plus élevé qu'actuellement. Si l'impossibilité de Mars de contenir une atmosphère dense se précise, la seule solution qu'on aurait est de quand même aller le plus loin possible dans l'élévation de pression de son atmosphère, dans le but de rendre la planète vivable pour les plantes et certains animaux, et accessible moyennant une combinaison pas trop contraignante pour les humains. Ce serait pour 90% de la surface de la planète. Puis, dans certaines failles profondes, la pression sera peut-être suffisante pour permettre une vie humaine sans combi. Sinon, il faudra envisager de recouvrir ces zones de domes étanches (mais le delta p entre intérieur et extérieur du dome ne serait alors pas trop élevé, permettant de grandes structures).
Outre le moindre effort à fournir, cette solution (si tant est que cela soit un jour faisable) offre l'avantage de moins modifier la planète, ainsi on pourrait continuer à l'étudier.
J'ai donc répondu aréoforming (mais avec une longue première phase en "colonisation rouge").
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