Bonjour,
Votre démarche est vraiment intéressante car, comme Schliemman pour Troie, vous avez tout simplement pris au sérieux les éléments donnés par les textes. Les archéologues ont également montré la justesse de la transmission orale dans les îles polynésiennes (ou mélanaisienne, je ne sais plus), ce que nous avons du mal à concevoir dans nos civilisations de l'écrit.
Mais ma question concerne un point que vous n'avez pas abordé dans votre dossier : le mouvement des populations et leurs conséquences.
J'ai également lu quelques théories "psychanalitiques" autour de l'Atlantide, qui relèvent plus des préoccupations de nos sociétés que de l'histoire. Néanmoins il y a un élément qui me trouble. On comprend bien qu'avec une remontée de 135 m du niveau de la mer, les déluges n'ont pas manqué d'avoir lieu. Pourtant cette submersion a eu suffisamment de poids pour s'être transmise sur plus de 10 000 ans. Pourquoi celle-ci, et pas les innombrables autres qui n'ont pas manqué d'avoir lieu ?
Prenons l'hypothèse de populations insulaires équivalentes à celles des rives ibériques et marocaines. Avec la submersion progressive de leurs îles, ces populations se seraient fondues avec celles alentoures sans faire trop de "bruit".
Pour que cet évènement ait réussi à se frayer un passage jusqu'à nous, c'est que les populations insulaires qui ont émigré ont eu un impact fort sur les populations voisines, ce qui suppose qu'ils aient gardé une unité qui ne peut s'expliquer que par un décalage culturel ou technologique, ou plus probablement les deux.
Sans vouloir faire du déterminisme historique, on sait que les populations qui se sont installées dans la lagune de Venise sont devenues par la force des choses des navigateurs et commerçants. Pourquoi ne pas imaginer un scénario similaire : des populations insulaires qui se seraient spécialisées dans la navigation (faire passer les "voyageurs" d'un continent à l'autre) puis le commerce, ce qui les auraient fait se différencier culturellement des populations voisines.
Poussons même plus loin, même si on s'éloigne de ce que l'archélogie peut montrer. On sait que l'agriculture a avant tout été une "révolution" culturelle plutôt que technologique, puisque la sédentarisation l'a précédée. Je ne peux m'empêcher de penser, en lisant votre article, que vos insulaires cadreraient parfaitement avec cette révolution culturelle de la sédentarisation : une sédentarisation logique du fait de la taille des îles et permise par les surplus donnés par le commerce. Commerce qui changera le raport entre l'Homme et la Nature, puisque celle-ci se révèle moins importante, voire antagoniste avec un déluge.
Que pensez-vous de cette hypothèse ? (Excusez-moi d'avoir été un peu long)
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