La fin du CNRS ? - Page 4
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La fin du CNRS ?



  1. #91
    invite0aa1883c

    Re : La fin du CNRS ?


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    Citation Envoyé par le_troll Voir le message
    Bref si la situation est telle que je les décris dans mon post précédent, il ne faudrait surtout pas croire que les doctorants sont des gens passifs (genre éternel étudiant comme tout le monde se les imagine). Ils savent se bouger et s'organiser. Simplement ça prend du temps et la méconnaissance (et parfois la mauvaise volonté) dont font preuve certain de leur interlocuteur ne les y aide pas.

    Faut quand même dire qu'une part importante des gens qui décide de se reconvertir dans le privé sont des gens qui pour des raisons diverses ont échoué où en ont assez de la recherche académique. Le sujet de ce fil c'est plutot le devenir de la recherche académique, le devenir du CNRS. Je suis d'accords que la question de la reconvertion est importante mais l'enjeu c'est quand même de faire en sorte que tout ceux qui réussisse dans la recherche académique puisse continuer dans cette voie. Plus les années passent, plus c'est compliqué. Alors bien sur on peut faire de la reconvertion, on peut multipier les initiative pour rapprocher le monde de l'entreprise et les chercheurs, faire autant de thèse CIFRE qu'on veut. Mais enfin plutot que de se focaliser sur la roue de secours il faudrait quand même veiller a ce que les 4 roues du véhicules "recherche académique" reste en bon état...

    A+
    J

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  2. #92
    invite32f57b05

    Re : La fin du CNRS ?

    Ce sur quoi je mettais le doigt est un constat simple : si je prends l'exemple des écoles d'ingé, c'est parcequ'on y a absolument autant de facilités à bosser dans le privé qu'en recherche. On est vraiment à cheval sur ces deux mondes, et tout repose sur notre propre choix.

    Bien sûr, il y a des étudiants qui n'ont pas cette "culture de la recherche" et qui se rèvent plutôt cadres. Je n'en parle pas ; de toute façon, ils sont "hors-sujet".

    Mais il y a aussi quantité d'étudiants qui sont attirés par la recherche, qui font des stages en recherche...puis qui bossent dans le privé.
    Pourquoi donc ?!?
    Chez nous, 40% des élèves qui font un stage long en font une séquence (6 mois mini) en recherche. Ensuite, à peine 12% des élèves s'orientent vers la recherche...


    Et les raisons sont claires : on veut majoritairement pouvoir se fixer, avoir un travail sûr, un bon premier salaire qui augmente vite etc...

    Et là ce qu'on nous met sous le nez (et pas seulement en ce qui concerne le CNRS) c'est exactement l'inverse de cette attente !

  3. #93
    invite0aa1883c

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par Ryuujin Voir le message
    Chez nous, 40% des élèves qui font un stage long en font une séquence (6 mois mini) en recherche. Ensuite, à peine 12% des élèves s'orientent vers la recherche...
    Et les raisons sont claires : on veut majoritairement pouvoir se fixer, avoir un travail sûr, un bon premier salaire qui augmente vite etc...
    Oui mais celà ne me pose pas de problèmes. Je pense sincèrement que si ces jeunes ingénieurs étaient réellement passioné par la recherche, il continuerait (d'ou les 12%). Et il vaut bien mieux s'en rendre compte a bac+5 plutot que de continuer en thèse et se retrouver le bec dans l'eau apres. Faut pas rever, jamais la recherche académique n'a proposé en France (et ailleurs) le niveau de salaire du privé ni la stabilité d'un CDI a la sortie de l'école.
    Pour le reste je suis d'accords avec toi que reculer l'age d'obtention de poste statutaire au CNRS va considérablement nuire a l'attractivité de ces métiers. Sur ce point je suis complètement d'accords.

    A+
    J

  4. #94
    invite32f57b05

    Re : La fin du CNRS ?

    Je pense sincèrement que si ces jeunes ingénieurs étaient réellement passioné par la recherche, il continuerait (d'ou les 12%).
    Oui, bien entendu, on peut toujours tordre la définition de la passion "réelle"...

    Mais bon, à partir du moment ou tu la définis par le fait de tout accepter pour travailler en recherche, le raisonnement devient un tantinet vicieux.
    C'est une affirmation gratuite, rien de plus.

    Moi je constate que j'ai des camarades qui voulaient sincèrement travailler notamment en recherche au CNRS, et qui finalement bossent en entreprise parcequ'ils avaient déjà des emprunts contractés, parcequ'ils étaient en couple, et avaient envie de se fixer etc...etc...

    Et au passage qu'il serait bien plus courant d'être "réellement passionné par la recherche" si cela n'impliquait pas un aussi gros sacrifice, non seulement pour soi, mais aussi pour sa petite amie, pour la famille etc...

    Et a la limite, un salaire inférieur ça n'a rien d'un obstacle insurmontable, alors que l'angoisse du "où je serais demain, jusqu'où je pourrais aller ?" etc... c'est quand même pas rien.

    Je ne dis pas que c'est un problème Franco-francais, qu'avant tout était parfait, ou qu'il ne faut que des CDI, mais simplement que les chercheurs ne sont pas que des nombres, et qu'il ne faut pas perdre de vue que même si leurs manifestations sont ridicules, ils ont quand même droit à un minimum "d'avantages" sociaux...

    Ya t'il beaucoup d'autres professions pour lesquels on fait des études aussi longues sans être à un seul moment sûr d'avoir quelque chose à la clef ?

  5. #95
    invite0aa1883c

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par Ryuujin Voir le message
    Mais bon, à partir du moment ou tu la définis par le fait de tout accepter pour travailler en recherche, le raisonnement devient un tantinet vicieux.
    C'est une affirmation gratuite, rien de plus.

    Moi je constate que j'ai des camarades qui voulaient sincèrement travailler notamment en recherche au CNRS, et qui finalement bossent en entreprise parcequ'ils avaient déjà des emprunts contractés, parcequ'ils étaient en couple, et avaient envie de se fixer etc...etc...

    Et au passage qu'il serait bien plus courant d'être "réellement passionné par la recherche" si cela n'impliquait pas un aussi gros sacrifice, non seulement pour soi, mais aussi pour sa petite amie, pour la famille etc...

    Quand je te lis, je crois entendre un homme que parcequ'il est sortis d'une grande école prestigieuse, faudrait de droit lui filer un job tranquille, stable et bien payé ! Et bien non, dans la recherche académique, suffis pas d'avoir fait l'X ou l'INA pour avoir sa carrière toute tracée et pouvoir rentré au CNRS sur titre. D'abord tu fais tes preuves en thèse et en postdoc, ensuite tu peux construire ta carrière sur des postes stables. Comme partout dans la recherche académique. Je vois pas pourquoi en France, au CNRS ou ailleurs, on devrait faire différemment de tout les autres pays devellopé, au titre que celà représente de trop gros "sacrifices" pour des gens issus d'un système élitiste qui bénéfice dans le privé de tout autre opportunité. Et je le dis d'autant plus que des sacrifices, comme tout les jeunes chercheurs, j'en ai fait...

    A+
    J

  6. #96
    JPL
    Responsable des forums

    Re : La fin du CNRS ?

    Laissons de côté le cas des élèves sortant de grandes écoles, qui vient brouiller le débat. Je crois que de manière plus générale Ryuujin réagissait à des suggestions faites dans ce long débat (j'ai un peu la flemme de recherches dans quels messages) où certains proposaient, pour accroître l'efficacité de la recherche, d'allonger encore plus la précarité des chercheurs.
    Il me semble sain qu'on puisse aussi poser le problème en termes de conditions de travail. Dans quelle autre branche accepterait-on une telle précarité et des revenus aussi limités après de si longues études ? Et n'est-il pas légitime de revendiquer un minimum de stabilité et de qualité de vie pour soi et sa famille ? Vouloir être chercheur ne doit pas aller de pair avec un renoncement quasi monastique à la qualité de vie.

    Je le dis d'autant plus librement que je ne suis pas concerné par le problème.
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  7. #97
    kinette

    Re : La fin du CNRS ?

    Il me semble sain qu'on puisse aussi poser le problème en termes de conditions de travail. Dans quelle autre branche accepterait-on une telle précarité et des revenus aussi limités après de si longues études ?
    Certaines carrières artistiques peut-être (mais faut être aussi fou pour prendre ce genre de voie ).
    En fait oui, je pense que c'est comparable pour pas mal d'artistes, quand je pense au copain d'une amie qui fait le conservatoire de Paris il me semble (super compétitif, pas payé, longues études...).
    K
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  8. #98
    invite7825c20b

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par John78 Voir le message
    Quand je te lis, je crois entendre un homme que parcequ'il est sortis d'une grande école prestigieuse, faudrait de droit lui filer un job tranquille, stable et bien payé ! Et bien non, dans la recherche académique, suffis pas d'avoir fait l'X ou l'INA pour avoir sa carrière toute tracée et pouvoir rentré au CNRS sur titre. D'abord tu fais tes preuves en thèse et en postdoc, ensuite tu peux construire ta carrière sur des postes stables. Comme partout dans la recherche académique. Je vois pas pourquoi en France, au CNRS ou ailleurs, on devrait faire différemment de tout les autres pays devellopé, au titre que celà représente de trop gros "sacrifices" pour des gens issus d'un système élitiste qui bénéfice dans le privé de tout autre opportunité. Et je le dis d'autant plus que des sacrifices, comme tout les jeunes chercheurs, j'en ai fait...

    A+
    J
    je crois pas que ce soit ce qu'il veut dire. Moi je le comprend plutôt comme une dénonciation de la précarité de la situation, mais pour tous. Pour les étudiant des GE et de la fac, le problème est le même et il est pas question de passe droit ou autre pour certaines filières. Ce qu'il faut essayer de trouver c'est une solution à ce problème de précarité quand on s'engage dans la voie de la recherche.

    Je me rappelle que l'année dernière on avait reçu un livret bilan social du CNRS ou quelque chose comme ça, et je me rappelle des graphiques qui disaient qu'en 2005 l'âge moyen de titularisation était de 32,5 ans. Ce qui est quand même tard. Pour une sortie de thèse à 26-27 ans ça fait quand même six mois de CDD et contrats précaires entre temps.

  9. #99
    kinette

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par doubleD Voir le message
    Je me rappelle que l'année dernière on avait reçu un livret bilan social du CNRS ou quelque chose comme ça, et je me rappelle des graphiques qui disaient qu'en 2005 l'âge moyen de titularisation était de 32,5 ans. Ce qui est quand même tard. Pour une sortie de thèse à 26-27 ans ça fait quand même six mois de CDD et contrats précaires entre temps.
    Bonjour,
    Si c'était seulement six mois, je pense que la situation ne serait pas si préoccupante...

    K
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  10. #100
    yves25
    Modérateur

    Re : La fin du CNRS ?

    Précaution avant ce qui va suivre: le CNRS est un organisme qui fonctionne plutôt bien et n'est pas sclérosé (ou alors depuis très peu )

    N'empêche, il n'est pas très raisonnable d'imaginer que l'on puisse fortement augmenter le nb de chercheurs fonctionnaires: on peut le rêver, on peut trouver ça souhaitable, etc.. mais ça n'arrivera pas de sitôt

    Voyons donc ce qu'il est possible de faire. Pourquoi est il envisageable de s'installer aux US sans pour autant avoir un poste de fonctionnaire alors que ça ne l'est pas en France? Parce qu'il ya de meilleurs moyens pour la recherche sans doute mais aussi parce que les emplois qu'on y trouve ne sont pas des CDD à la française , cad de l'ultra précaire et sans évolution. Les contrats de recherche européens par exemple (PCRD, ESA, etc..) permettent d'assurer le financement de chercheurs ...évidemment pour la durée du contrat

    Mais qu'est ce qui se passe dans la PME où travaille mon fils? Ils ont une visbilité de 1 an à peu près et ils se bagarrent pour trouver de nouveaux clients (en l'occurence, c'est souvent du Public aussi). Rien n'empêche de faire de même, de toute manière, c'est bel et bien ce qu'on fait en réalité.
    J'ai passé beaucoup de temps à rechercher des moyens pour mon équipe puis pour mon labo et on a parfois accepté de prendre des contrats alimentaires pour continuer de payer untel ou untel . Moi, je ne trouve pas ça scandaleux . Il y avait des Enseignants chercheurs et des CNRS aussi. Ce mélange est très efficace en fin de compte.

    Des labos contribuent à créer des structures qui sont soutenues par les organismes publics (CNRS, CNES , etc) à bout de bras dans un premier temps puis qui sont appelées à se débrouiller, cad à répondre à des appels d'offres, voire à démarcher. Pour faire ça, c'est actuellement un parcours de combatant, pourtant, ça permet de créer des emplois , rien si ce n'est la réglementation , rien n'empêche d'en faire des CDI à part entière avec ni plus ni moins de précarité qu'un CDI dans une PME. Mon point ici, c'est que si on ne peut pas augmenter le nombre de fonctionnaires, on peut , par contre, développer ces structures (les Fondations devraient le permettre, tout le monde le réclamait de toute façon) et ainsi offrir , en France, qq chose d'équivalent à ce qu'on trouve aux US. Mieux, je ne vois pas ce qui empêcherait une rémunération avec intéressement , sauf encore une fois la réglementation.

    De telles structures doivent peut être se bagarrer davantage que les labos pour survivre mais ça offre aussi la possibilité d'établir des ponts avec le privé et l'un n'empêche pas l'autre, au contraire: c'est parce que derrière il y a un labo, des chercheurs à temps plein etc que ces structures sont crédibles et peuvent se développer.

    Autrement dit, si le pb est celui de la R&D, la solution n'est pas de tuer le CNRS ni même de le réformer , c'est plutôt aux côtés du CNRS qu'il faut chercher des solutions
    Dix secondes pour écrire une bêtise, parfois des heures pour montrer à tous que c'en est une...

  11. #101
    invite0aa1883c

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par JPL Voir le message
    Il me semble sain qu'on puisse aussi poser le problème en termes de conditions de travail. Dans quelle autre branche accepterait-on une telle précarité et des revenus aussi limités après de si longues études ? Et n'est-il pas légitime de revendiquer un minimum de stabilité et de qualité de vie pour soi et sa famille ? Vouloir être chercheur ne doit pas aller de pair avec un renoncement quasi monastique à la qualité de vie.

    Je crois qu'il faut pas exagérer non plus, la situation des thèsards est nettement meilleure aujourd'hui qu'hier (salaire nottament). Pour les postdoc, l'existence de l'ANR aide a financer pas mal de CDD pour éviter des expatriations souvent difficile du point de vue de sa vie perso. Les choses ont quand même évolué tres positivement et j'ai pas l'impression d'avoir été et d'etre entourré de moine qui ont renoncé a tout.
    Par contre la situation des jeunes CR et MCF n'a pas bougé, et au titre qu'on a un poste, faut pas trop la ramener. Bilan, non seulement je gagnais mieux ma vie en postdoc (en France !) qu'en tant que CR , mais en plus maintenant j'ai un salaire a peine supérieur aux étudiants en thèse que je serais amener a encadrer. Je parle même pas des jeunes MCF qui en plus ont des charges de cours tres lourde.
    Je suis d'accords avec le fait qu'il ne faut pas rallonger cette période précarité, mais j'argumente sur le fait que c'est pas non plus l'enfer si celà ne se prolonge pas trop...
    A+
    J

  12. #102
    invite7825c20b

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par kinette Voir le message
    Bonjour,
    Si c'était seulement six mois, je pense que la situation ne serait pas si préoccupante...

    K
    Oups pardon, fallait bien sur lire 6 ans. Bien vu

  13. #103
    invite7825c20b

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par yves25 Voir le message

    Autrement dit, si le pb est celui de la R&D, la solution n'est pas de tuer le CNRS ni même de le réformer , c'est plutôt aux côtés du CNRS qu'il faut chercher des solutions
    Salut
    Personellement, j'ai l'impression que faire cela ça permettra à l'état de se désengager massivement du financement de la recherche. A mon avis, en augmentant la part des financements privés on augmentera pas forcemment à terme l'argent disponible : une dotation à peu près équivalente mais dans laquelle la part de l'état sera moindre.

    Et développer les structures hors CNRS, je suis pas contre, mais ne risque t'on pas de voir se scinder la recherche en deux: une recherche institutionelle moribonde, poursuivant encore un peu de recherche fondamentale, et une recherche appliquée florissante fonctionnant à plein avec des partenaires privés ?

    je m'interroge

  14. #104
    kinette

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par doubleD Voir le message
    Oups pardon, fallait bien sur lire 6 ans. Bien vu
    Ah OK, 6 ans, oui ça semble réaliste (bon j'ai plus que trois ans pour être dans la moyenne :-S ).
    K
    Nomina si nescis, perit et cognito rerum.

  15. #105
    invite7825c20b

    Re : La fin du CNRS ?

    au passage je viens de lire cette interview sur le site du monde de albert fert
    http://www.lemonde.fr/web/article/0,...-967946,0.html

  16. #106
    yves25
    Modérateur

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par doubleD Voir le message
    Salut
    Personellement, j'ai l'impression que faire cela ça permettra à l'état de se désengager massivement du financement de la recherche. A mon avis, en augmentant la part des financements privés on augmentera pas forcemment à terme l'argent disponible : une dotation à peu près équivalente mais dans laquelle la part de l'état sera moindre.

    Et développer les structures hors CNRS, je suis pas contre, mais ne risque t'on pas de voir se scinder la recherche en deux: une recherche institutionelle moribonde, poursuivant encore un peu de recherche fondamentale, et une recherche appliquée florissante fonctionnant à plein avec des partenaires privés ?

    je m'interroge
    Dans mon domaine, les partenaires s'appellent CNES, Meteo France IFREMER, CEA, ESA , DGA....à la rigueur EDF (il fut un temps) , y a pas beaucoup de privé là dedans. N'empêche que les réglementations qui s'empilent étaient un obstacle au recrutement et au boulot tout simplement et ces réglementations n'ont qu'un objectif: éviter d'augmenter le nb de fonctionnaires. Et ça, ça ne date pas d'hier, ça a toujours plus ou moins été la hantise du Ministère du Budget (ça se comprend aussi d'ailleurs: quand je paie mes impôts ou la TVA, je les paie (moi inclus))

    Evidemment qu'il y a un risque de désengagement de l'état mais si on reste frileusement à la même place on aura les deux: le désengagement et la rigidité des structures qui fait que l'initiative est bloquée tout de suite , même si les moyens sont là.
    Dix secondes pour écrire une bêtise, parfois des heures pour montrer à tous que c'en est une...

  17. #107
    invite9c9b9968

    Re : La fin du CNRS ?

    Merci doubleD, une interview qui appuie là où ça fait mal et qui pointe du doigt les vrais problèmes, mettant en garde contre ce qui se passe en ce moment...

  18. #108
    yves25
    Modérateur

    Re : La fin du CNRS ?

    Très intéressant et très juste en effet.

    Ca ne contredit d'ailleurs pas du tout ma plaidoierie : sans la caution du CNRS et son appui, les structures dont je parle n'auraient aucune crédibilité à long terme.
    Ce qui veut dire qu'il faut se battre sur les deux fronts et ne pas rester en position purement défensive.
    Dix secondes pour écrire une bêtise, parfois des heures pour montrer à tous que c'en est une...

  19. #109
    inviteb73ce398

    Re : La fin du CNRS ?

    Je prends cette discussion en cours de route et je vais aller un peu vite en mettant mes impressions un peu en vrac, mais mon sentiment est que vu de l'intérieur, c'est tout sauf clair. On va, j'allais dire, de propagande (syndicats) en démenti (direction du CNRS) sur le devenir du CNRS. Je trouve que ça devient fatigant. Entre le corporatisme d'un cté et le spectre de l'agence de moyen de l'autre, il y a certainement un juste milieu qu'il devient de plus en plus difficile de trouver ou même d'imaginer. Un certain nombre de facteurs brouillent le message dont un est de ne pas tenir compte de la spécificité de chaque discipline. Quand la ministre indique que seulement 12% des budgets sont obtenus sur contrats, ça n'a aucun sens si on globalise tout le CNRS. D’autre part, les moyens sont un problème mais avant de demander plus, on devrait réfléchir sur le mode de fonctionnement. Je crois que ça a déjà été suggèré, mais un organisme de recherche doit être réactif et adaptable et si les règles qui le régissent sont ceux qui régissent l'administration, on voit rapidement ou se situe une partie du problème. Un autre soucis est la gestion des ressources humaines et leur répartition... je vais peut-être me faire des ennemis, mais est-ce que le CNRS a besoin d'autant de chercheurs a proprement parlé? Ne devrait-t-on pas réfléchir a d’autres statuts ou mieux améliorer/remodeler ceux déjà existant? On veut rapprocher les entreprises de la recherche fondamentale, est-il normal ou souhaitable que les chercheurs recrutés au CNRS ne passent jamais ou rarement en entreprise (au moins en bio)? Ca m’amène a l’opposition qui est faite entre recherche financée sur projet et recherche fondamentale, « exploratoire », qui, un jour peut-être sera a l’origine d’une (r)évolution technologique majeure. Tout le monde sait qu’aux Etats-Unis la recherche est essentiellement financée sur projet. Sont-ils moins « performant » en terme d’innovation ? Je trouve le procède malhonnête. D’ailleurs, un appel d’offre ANR pour projet dit « a risque » va s’ouvrir. Il y a des disciplines qui s’adaptent très bien à la recherche par financement sur projet et d’autres moins. C’est sur ces dernières qu’ils faudraient réfléchir a d’autres moyens de financement.

  20. #110
    invitea29d1598

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par Igothigh Voir le message
    Tout le monde sait qu’aux Etats-Unis la recherche est essentiellement financée sur projet. Sont-ils moins « performant » en terme d’innovation ?
    je ne sais pas ce qui te semble être la réponse à cette question, mais il n'y en a pas qu'une seule : même si les USA sont bien évidemment performants dans pas mal de choses, dans certains domaines liés à l'astro [je cite cet exemple car je le connais bien] ils ne le sont absolument pas [et ce malgré les belles annonces de la NASA qui a un service de comm' au top...].

    mais à mes yeux, ici, comme souvent, le problème de la France c'est de vouloir tout homogénéïser en imposant partout un seul et même système... la France semble incapable de comprendre le sens du mot "diversité" ainsi que la nécessité de celle-ci...

  21. #111
    invitec9f0f895

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par Igothigh Voir le message
    D’ailleurs, un appel d’offre ANR pour projet dit « a risque » va s’ouvrir. Il y a des disciplines qui s’adaptent très bien à la recherche par financement sur projet et d’autres moins. C’est sur ces dernières qu’ils faudraient réfléchir a d’autres moyens de financement.
    Oui je suis d'accord, tous les themes non a la mode ou de recherche tres fondamentale s'adaptent mal a un financement sur projet.
    Tu as une idée de la difference entre ANR "a risque" et ANR "blanche" ? car finallement tout projet de recherche est a "risque" non?

    Yoyo

  22. #112
    inviteb73ce398

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par Rincevent Voir le message
    mais à mes yeux, ici, comme souvent, le problème de la France c'est de vouloir tout homogénéïser en imposant partout un seul et même système...
    je ne crois pas que ce soit un problème purement français, mais il est exacerbé en France. L'égalité qui nous est chère se transforme trop souvent en égalitarisme... mais la n'est pas le débat...
    Et peut-être qu'une partie de la recherche (la biologie pour ne pas la nommer) va etre gérée differemment puisque si la disparition du CNRS est régulièrement dementie, la rumeur grandissante est que la biologie sera regrouper sous la tutelle d'un seul organisme (INSERM ou apparenté... ). A l'heure ou un nouveau directeur a été nommé a la tête de l'INSERM et qu'un directeur par interim est en place depuis un moment à la tête du département des Sciences de la Vie, c'est peut-être le moment...

    Citation Envoyé par Yoyo
    Tu as une idée de la difference entre ANR "a risque" et ANR "blanche" ?
    Non, et je viens d'aller faire un tour sur le site de l'ANR et je n'ai pas vu de tel appel à projet... j'ai un doute du coup. A moins que ce soit un financement européen (j'ai vu... ou cru??... lire ça dans un e-mail que j'ai recu...). En tout cas, tant qu'il n'y a pas de risques, il n'y pas de plaisirs et quelque soit le projet, la part de risque est difficile a évaluer (a moins de soumettre un projet avec les manips déjà faites )

  23. #113
    inviteb73ce398

    Re : La fin du CNRS ?

    Ce n'est pas directement en relation avec la fin du CNRS a proprement parlé, mais un avis paru dans le Monde sur les fins finalistes de la recherche voulu par le gouvernement et de l'inadequation de certaines disciplines avec le fonctionnement de l'ANR. Lien ici

  24. #114
    invite9c9b9968

    Re : La fin du CNRS ?

    Bonsoir,

    Une lettre ouverte qui résume assez bien les problèmes évoqués ici, et c'est bien en lien avec la fin du CNRS. Ceci dit, je ne suis pas totalement d'accord avec cet astronome, qui demande la suppression de l'ANR : je suis pour qu'une structure telle que l'ANR existe pour les recherches demandant d'être financées par projet. Mais je suis bien évidemment totalement contre son omnipotence pour TOUT financer, car c'est alors la mort de la recherche fondamentale comme le signale cette lettre ouverte.

  25. #115
    invite0aa1883c

    Re : La fin du CNRS ?

    Salut a tous
    La réponse du Berger a la bergère (l'astronome...) dans les colonnes du Monde :

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,...-975574,0.html

    A mon avis une opinion plus équilibrée et moi aussi je pense que plutôt que de rapprocher le CNRS de l'Université il faudrait rapprocher bien plus encore le CNRS des entreprises (l'ANR en financant des projets croisé entreprises/EPST peut etre une bonne façon de creer ce type de synergie).

    A+
    J

  26. #116
    inviteb73ce398

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par John78 Voir le message
    Salut a tous
    La réponse du Berger a la bergère (l'astronome...) dans les colonnes du Monde :

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,...-975574,0.html

    A mon avis une opinion plus équilibrée et moi aussi je pense que plutôt que de rapprocher le CNRS de l'Université il faudrait rapprocher bien plus encore le CNRS des entreprises (l'ANR en financant des projets croisé entreprises/EPST peut etre une bonne façon de creer ce type de synergie).

    A+
    J
    Il fallait s'y attendre... et le premier article est en effet excessif, mais volontairement provocateur je pense. Le probleme dans tout ca est la vision binaire des choses: des chercheurs qui ne concoivent la recherche fondamentale que comme une progression necessaire de la connaissance et d'autres qui ne concoivent la recherche que si elle est finalisee. La tendance etant fortement a la seconde version au niveau du gouvernement, de l'opinion publique, et du fonctionnement (financement) general de la recherche, il est normal que certains se sentent laisser pour compte. Le lien entre les entreprises et la recherche academique doit etre renforce quand c'est possible mais ne doit (devrait...) pas devenir un objectif absolu. Et parmi les initiatives interessantes, un etudiant devant passer sa these m'a dit qu'il avait contacter un directeur de departement R&D en entreprise pour faire parti de son jury de these. Bilan, ils l'ont auditionne pour lui proposer un post-doc en entreprise et plus si affinite tout en acceptant de participer au jury de these. C'est simple et un bon moyen d'etablir des contacts.

  27. #117
    invite9c9b9968

    Re : La fin du CNRS ?

    Cet article est d'un tel mépris que ça en est pathétique ceci dit... Et ça m'énerve. Il ressort de vieux clichés sur gauche/droite, il n'a rien compris à l'exemple du GPS, et parle à tort et à travers

    Môssieu me semble avoir un ego surdimensionné, ah oui c'est vrai il est directeur d'UFR, wouha

  28. #118
    inviteb44d430b

    Re : La fin du CNRS ?

    Bonjour, ce qui y a de sûr c'est qu'on va y passer. J'ai pas tout lu tout les posts en détails, donc je ne sais pas si vous avez évoqué les contrats, calqué sur le système anglo-saxon. Création de pôle scientifique et rassembler les chercheurs associés à un projet à ces pôles là pour la durée du projet soit 3-5 ans et aprés trouver un autre contrat de 3-5 ans ailleurs dans un autres pôles scientifique à l'autre bout de la France. Apparement ces changements vont s'opérer assez vite, dans l'année.

  29. #119
    inviteb73ce398

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par Gwyddon Voir le message
    Cet article est d'un tel mépris que ça en est pathétique ceci dit... Et ça m'énerve. Il ressort de vieux clichés sur gauche/droite, il n'a rien compris à l'exemple du GPS, et parle à tort et à travers
    Je ne vois pas en quoi cet article est pathetique. A commentaire excessif et provocateur (article 1), reponse du meme ordre (article 2).

    Citation Envoyé par Gwyddon Voir le message
    Môssieu me semble avoir un ego surdimensionné, ah oui c'est vrai il est directeur d'UFR, wouha
    La remarque peut-etre appliquer a l'auteur du premier article et dans ce genre d'affrontement, on n'avance pas beaucoup.

  30. #120
    inviteb44d430b

    Re : La fin du CNRS ?

    Citation Envoyé par Igothigh Voir le message
    Je ne vois pas en quoi cet article est pathetique. A commentaire excessif et provocateur (article 1), reponse du meme ordre (article 2).



    La remarque peut-etre appliquer a l'auteur du premier article et dans ce genre d'affrontement, on n'avance pas beaucoup.
    En effet, si Monsieur X met un coup de masse sur ma portière de voiture, on peut effectivement répondre par un coup de masse sur celle de Monsieur X, mais ça ne mènera pas trés loin (quoique on pourrait étudier le pas de croissance des palliers de violence ).
    Ils sont excessifs tous les deux oui, et ils ont tout les deux une attitudes primitives qui consiste à répondre dans l'autre sens avec la même intensité. Plutôt que d'essayer de comprendre, et de pondérer les situations.

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