Les 50ans de Framatome
Quelle épopée !
Quelle fierté d’en avoir fait partie !
On peut être pour ou contre le nucléaire, c’est une affaire de ressenti personnel mais en tout cas on ne peut rester indifférent à cette épopée française.
Il y a 50 ans, le 1er décembre 1958, plusieurs sociétés des groupes Schneider, Merlin-Gérin et Westinghouse créaient Framatome (Franco-Américaine de Constructions Atomiques). Un appel d’offre franco-belge pour une centrale à eau pressurisée se dessinait.
Framatome nait donc d’un pari technologique (avec 4 personnes) et va donc progressivement se développer sous l’égide de ses Présidents (M Aragou, le Général Buchalet, M Boulin et M Leny) en une société d’ingénierie nucléaire puis en grande société mondialement reconnue pour ses réalisations.
Sa première commande, en septembre 61, sera celle de Chooz A dans le cadre du consortium AFW. Il s’agit déjà d’un contrat clé en main. Puis se sera la commande Fessenheim et en 71 celle de Bugey.
Se profile alors un réel défi industriel que très peu de personne croyait Framatome capable de relever. Framatome et Creusot Loire avaient basé leurs prévisions les plus optimistes sur la construction d’une ou deux centrales par an et s’étaient équipés en conséquence, mais EDF demande en 73 de tripler ou même de quadrupler la cadence et ne nous laissera que quelques jours de réflexion. Ce sera alors notre défi industriel de passer la capacité à 6 tranches annuelles et 2 pour l’export. Ceci va entrainer un formidable pari avec la création de St Marcel lancée début 74 l’usine sera mise en service à l’automne 75.
Ce sera le contrat programme de mars 74 avec 16 réacteurs puis celui de 76 avec 10 réacteurs sans oublier celui de 8 réacteurs 1300. En 35 ans, plus de 70 réacteurs seront mis en service.
Quel défi managérial ! De 25 personnes en 69, la société passera à 400 en 74, puis à 5000 en 82.
Une évolution exemplaire à partir d’un pari technologique osé amènera donc un bureau d’ingénierie de taille très modeste à un groupe international renommé. Cette épopée extraordinaire fut le fruit d’un fabuleux effort commun grâce à Creusot Loire et à ses dirigeants visionnaires qui surent aux moments décisifs assumer des risques considérables et faire les bons choix, grâce à la qualité des hommes que Jean-Claude Leny a su attirer, former et diriger, grâce aux dirigeants d’EDF qui acceptèrent de déléguer le lotissement de la chaudière à l’industriel devenu partenaire adulte et enfin grâce au soutien sans faille des pouvoirs publics.
Citons les propos d’un dirigeant d’EDF qui écrivait de façon prémonitoire il y a maintenant déjà plus de 10 ans:
«Il a fallu courir les 24h du Mans en prenant le départ en 2CV pour finir dans la même voiture transformée en Ferrari pendant l’épreuve »
«Il faut méditer l’exemple de Framatome. Aujourd’hui, la gestion se limite au possible, la dimension de la conquête semble avoir disparu. Il y a 20 ans, des hommes se sont concentrés sur un immense effort commun pour rendre possible ce qui était souhaitable.»
Oui, en ce jour, nous sommes fiers d’avoir contribué à cette épopée française et nous espérons pour demain que d’autres fassent encore mieux.
Et pourtant, aucune personnalité pour rappeler comment la France a relevé ce fabuleux défi énergétique !
FSAR
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