Bonjour à tous,
Petite actualité « décalée » provenant de cet article paru dans Plos One (un magasine assez gros en biologie !) en novembre :
http://www.plosone.org/article/info%...l.pone.0049294
Petit résumé de l’article pour ceux qui ne peuvent y avoir accès : Des chercheurs ont estimé l’héritabilité (h²) de plusieurs traits dans les populations humaines, reliés aux préférences sexuelles. H² correspond à la part de variance phénotypique (la variance que l’on observe dans la population) due à la variance génétique. Dans un modèle statistique, si h² est significatif, alors le trait est partiellement expliqué par les gènes. La valeur de h² nous indique à combien. Exemple, si h² = 30%, alors 30% de la variance de ce trait dans la population peut être expliquée par les différences génétiques entre les échantillons.
Ils ont étudié le h² sur 6 types de préférences sexuelles : La taille, la couleur de la peau, la couleur des cheveux, la pilosité du torse (seulement pour les hommes), la pilosité du visage (barbe, moustache, seulement pour les hommes) et la taille de la poitrine (seulement pour les femmes).
Ils ont pu étudier h² parce qu’ils ont utilisé un échantillonnage de jumeaux (un peu plus de 4000 pour les femmes), et les jumeaux ont le même génotype.
Après avoir fait tourner leur modèle, ils ont trouvé des valeurs de h² significatives, et montant jusqu’à 57% !
Cette étude me laisse plus que septique, à cause de beaucoup de points, et notamment 2 principaux :
1) Dans leur modèle ils ont contrôlé l’environnement seulement en incorporant un effet « famille ». Ils font l’hypothèse que cet effet leur permet de contrôler pour tous les effets environnementaux parasites. Ce qui est très, très discutable ! Comme si le fait que les jumeaux partagent la même famille est le seul effet environnemental ! C'est-à-dire qu’il n’y a aucun contrôle pour ce que les jumeaux pourraient vivre de différent en dehors de leur famille !
2) A quoi ça sert de calculer la préférence sexuelle reliée à un trait comme la couleur des cheveux, qui peut tout à fait être modifiée pendant la vie (avec toutes les différentes colocations) ! Enfin, je trouve ça aussi pertinent que de calculer quel est la part des gènes dans la préférence sexuelle relié à la couleur de la voiture ! Je ne vois pas trop l’intérêt. (A mettre en relation avec une étude plus ancienne qui avait montré un lien entre les préférences sexuelles et le système HLA. Je trouve ça déjà un peu plus pertinent, au vue que l’on ne puisse pas changer notre système immunitaire. Il peut donc y avoir réellement une action de la sélection, et une action ayant des conséquences évolutives car touchant à un trait génétiquement déterminé (le système HLA) !).
Enfin … je suis surpris qu’une telle étude sorte dans Plos One ! Normalement les articles qui sortent dans ce type de journal ne sont pas autant biaisés, et ont un intérêt autre que descriptif !
Qu’en pensez-vous ?
Merci !!
EDIT: Quelqu'un pourrait juste rajouter les 2 "s" manquants dans le titre svp!
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