Dans le document de l'ASN Précisions techniques sur les anomalies de fabrication de la cuve de l’EPR de Flamanville, je lis :
(52-60)/60 ça fait -13% de différence pas -35%Areva a réalisé des essais mécaniques dans des zones représentatives, qui ont donné des valeurs de résilience entre 36 J et 64 J, pour une moyenne de 52 J, inférieure à la limite réglementaire (60 J).
Areva a également mesuré la teneur en carbone dans une carotte centrale réalisée sur ce couvercle, qui a mis en évidence une teneur en carbone supérieure à celle attendue (0,30 % pour une valeur visée de 0,22 %).
Sinon, sur les normes et le process de fabrication :
2 Les exigences essentielles de sécurité portant sur les propriétés mécaniques des matériaux Le décret n° 99-1046 du 13 décembre 1999 relatif aux équipements sous pression exige que « Les matériaux destinés aux parties sous pression doivent […] notamment être suffisamment ductiles et tenaces ».
Être ductile signifie être apte à se déformer sans se rompre, dans le cas présent sous l’effet de l’effort dû à la pression. Être tenace signifie être apte à résister à la propagation d’une fissure sous contrainte mécanique.
Ces exigences sont réputées atteintes dès lors que les propriétés du matériau sont supérieures à des valeurs minimales figurant dans le décret. Un fabricant peut toutefois choisir ne pas respecter ces valeurs s’il justifie de la mise en œuvre de dispositions permettant d’obtenir un niveau de sécurité global équivalent.
Pour les équipements sous pression nucléaires les plus importants pour la sûreté tels que les circuits primaires et secondaires principaux des réacteurs nucléaires, l’arrêté du 12 décembre 2005 relatif aux équipements sous pression nucléaires (« arrêté ESPN ») fixe des valeurs plus contraignantes. Le respect de ces valeurs se vérifie au travers d’essais destructifs (essais de traction et essais de flexion par choc) réalisés notamment sur des pièces sacrificielles.
3 Le procédé d’élaboration des calottes du couvercle et du fond de cuve
Les calottes du couvercle de la cuve et du fond de la cuve du réacteur EPR de Flamanville ont été élaborées respectivement en septembre 2006 et janvier 2007 par Creusot Forge. Creusot Forge a utilisé le même procédé pour les calottes de couvercle et de fond de cuve, seule l’épaisseur finale obtenue après usinage étant différente. Le procédé de fabrication consiste à écraser un lingot conventionnel de forge de 156 tonnes coulé sous vide pour obtenir un disque d’une épaisseur d’environ 450 mm utile. Ce disque est ensuite traité thermiquement, puis embouti pour obtenir une calotte sphérique de 330 mm d’épaisseur.
Les extrémités du lingot contiennent des concentrations importantes non désirées d’éléments tels que le carbone, qui peuvent dégrader les propriétés mécaniques de l’acier. Le procédé de fabrication doit normalement conduire à éliminer ces zones
Et concernant la question "qui a fabriqué quoi"
6 Les échanges avec les autorités de sûreté étrangères
L’ASN a informé ses homologues étrangères concernées par la construction d’un réacteur EPR. Certaines calottes des cuves des réacteurs de Taishan 1 et 2 (Chine) ont été fabriquées par Creusot Forge selon un procédé similaire à celui de la cuve de l’EPR de Flamanville. Ce n’est pas le cas des calottes de la cuve de l’EPR d’Olkiluoto, qui proviennent d’un autre fournisseur.
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