Bonjour,
Pour ceux que ça intéresse, voici un extrait des débats sur l'énergie menés le 15 avril à l'Assemblée Nationale et le 27 avril au Sénat. Les extraits sont sélectionnés par la lettre d'information Tecsol sur l'énergie solaire.
Face à une telle unanimité, on se demande pourquoi ça n'avance pas.DEBAT ENERGIE
ASSEMBLEE NATIONALE - 15 avril 2004
Texte intégral à l'adresse suivante : http://www.assemblee-nat.fr/12/cra/2...99.asp#P39_374
Nicolas Sarkozy : Il nous faudra ensuite développer les énergies renouvelables. Celles-ci sont encore marginales dans notre pays, où elles ne représentent que 6 % de la consommation, mais elles croissent rapidement en Europe et nous devons rester dans la compétition. Les énergies renouvelables, c'est bien pour l'environnement, c'est bien pour l'emploi. C'est aussi une assurance pour demain si les prix du pétrole ou du gaz devaient flamber.
Le premier [objectifs] est d'accroître de 50 % d'ici à 2015 les énergies renouvelables qui produisent de la chaleur, c'est-à-dire le bois, les déchets et le solaire [...] en améliorant avant la fin de l'année les aides financières. En permettant par exemple aux collectivités locales de subordonner l'octroi d'un permis de construire à l'obligation de recourir en partie aux énergies renouvelables, comme c'est le cas aujourd'hui à Barcelone.
. je vous proposerai de faire évoluer la fiscalité énergétique d'ici à la fin de l'année pour qu'elle avantage les Français qui contribuent [...] à une meilleure protection de l'environnement.
François-Michel Gonnot (UMP) : Notre groupe attend un véritable plan national de promotion des énergies renouvelables qui peut aussi être à l'origine de nombreuses créations d'entreprises, donc d'emplois, comme l'ont fait certains pays voisins...
Philippe Folliot (UDF) : S'agissant des énergies renouvelables, les mesures prises jusqu'à ce jour sont insuffisantes et manquent d'efficacité. Il faut également réformer en profondeur les mécanismes incitatifs. Pourquoi par exemple ne pas affecter une partie des pénalités financières payées par les communes n'ayant pas 20 % de logements sociaux au financement de dispositifs d'économie d'énergie dans ces communes ? L'UDF avait donc souhaité que les 200 000 constructions nouvelles du plan de rénovation urbaine bénéficient de ces technologies... Une possibilité serait de faire un emprunt, remboursé sur le long terme par les économies réalisées sur les charges locatives. [...] la géothermie, le photovoltaïque, devraient à l'avenir trouver leur juste place...
Patrick Ollier (UMP) : Plus généralement, il est temps de cesser d'assimiler énergies renouvelables et sources d'électricité renouvelables. Les premières peuvent se substituer directement aux combustibles fossiles pour la production directe de chaleur. Or notre politique privilégie les secondes alors même qu'en 2001, la production d'électricité n'a été responsable que de 5,3 % de nos émissions de CO2. N'est-ce pas marcher sur la tête que de négliger tout le reste ?
Claude Birraux (UMP) : Nous avons proposé le lancement d'un programme intitulé : « Face Sud pour les biotoits intelligents », dont l'objectif est d'atteindre un million de mètres carrés de capteurs solaires en 2010, 200 000 chauffe-eau solaires par an et 50 000 toits photovoltaïques par an. [...] il conviendrait de pérenniser et d'amplifier cette initiative du CNRS par la création d'un Institut national des énergies renouvelables. Nous devons faire du solaire chez nous, mais nous devons aussi le faire pour les pays en développement. Je me suis attaché à faire la promotion du projet de kit photovoltaïque pour les populations rurales africaines.
Michel Destot (PS) : [...] Aucune mesure forte n'a été prise pour encourager d'autres types d'énergies renouvelables, comme le photovoltaïque ou le solaire thermique. Dès lors, l'écart entre la France et les autres pays européens se creuse. Le rôle accru des collectivités, tout comme celui de l'Europe, ne doit pas se traduire par un désengagement de l'Etat. C'est pourtant ce qu'on peut craindre après la diminution des crédits de l'ADEME, de 15 % pour 2004, le désengagement total de l'Etat envers les transports urbains ou son attitude à l'encontre de la recherche.
Patrick Braouezec (PC) : Pour développer les énergies renouvelables, il faudra y consacrer les moyens financiers nécessaires, aujourd'hui pour l'essentiel absorbés par le nucléaire. On ne cesse de dire que les énergies renouvelables coûtent cher... Si cela devait permettre de sauver la planète, serait-ce une dépense scandaleuse ?
Yves Cochet (Vert) : [...] Cette autre politique se fonde sur trois priorités qui peuvent se résumer en trois mots : sobriété, efficacité et « renouvelable ». Nous devons changer notre attitude envers l'énergie : nous montrer plus sobres dans nos comportements, plus efficaces dans notre utilisation, et avoir le souci d'une production « renouvelable ».
Christian Bataille (PS) : Du solaire thermique à l'architecture bioclimatique et même à l'éolien, la France dispose de centres de recherche et d'industrie qui pourraient être au premier rang mondial. Or, ce potentiel est quasiment en jachère. Pourquoi ? [...] notre industrie et notre recherche sur l'énergie doivent être vigoureusement dynamisées, et la France doit être exemplaire vis-à-vis de ses engagements internationaux.
Serge Poignant (UMP) : ... il nous faut [...] avoir une politique ambitieuse en matière d'énergies renouvelables, dans le domaine de la production d'électricité certes, mais plus encore dans ceux de la production de chaleur et des transports. ...] Cela implique de réorienter notre fiscalité de l'énergie, [...] par exemple en augmentant le crédit d'impôt pour les particuliers qui s'équipent en énergies renouvelables. Cela suppose également de simplifier le système de primes [...] et de mieux structurer l'action de l'Etat, éminemment interministérielle, et peut-être de créer un établissement public.
Jean-Pierre Nicolas (UMP) : Une politique efficace d'économies d'énergie suppose des dispositions fiscales incitatives mais aussi une politique volontariste de développement des énergies renouvelables thermiques, comme la biomasse, la géothermie ou le solaire thermique dont le potentiel mériterait un effort de recherche.
Philippe Tourtelier (PS) : ... quelles décisions concrètes allez-vous prendre pour combler le retard pris sur les autres pays européens. Dans les années 1980, la France était en tête pour le solaire [...] nous sommes maintenant dans les derniers. Nous avons par exemple installé 46 000 m2 de capteurs en 2001, contre 900 000 m² en Allemagne. [...] Ainsi, pourquoi ne pas [aligner le] tarif de rachat de l'électricité solaire photovoltaïque sur le tarif allemand : il vous suffirait d'un simple arrêté !
David Habib (PS) : C'est pourquoi je milite moi aussi pour un bouquet énergétique qui tienne compte de cette demande croissante, et aussi qui respecte l'environnement et les engagements de Kyoto, et donc favorise l'éolien, le solaire, la biomasse et demain l'hydrogène, et bien sûr le nucléaire.
Claude Gatignol (UMP) : Les énergies renouvelables thermiques, du bois à la géothermie, demeurent à l'état de promesses qu'il faut s'efforcer de concrétiser
Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) : [...] et ne pas oublier le solaire thermique, qui mériterait un développement rapide [...] D'une manière générale, en matière d'énergies renouvelables, la règle devrait être la production décentralisée, de petite ou de moyenne capacité, selon le principe « à chaque usage son énergie ».
SENAT - 27 avril 2004
Texte intégral à l'adresse suivante : http://www.senat.fr/cra/s20040427/s2...H12.html#toc14
Marie-France Beaufils (PC) : Le solaire doit être plus développé, en particulier pour l'eau chaude sanitaire. J'ai bien lu les propositions que M. le ministre d'Etat a présentées à l'Assemblée nationale, c'est-à-dire faire comme à Barcelone et que, lors de l'attribution des permis de construire, on impose aux habitants l'installation de panneaux solaires. Mais cela suppose que le coût d'investissement pour les familles modestes puisse être atténué...
Roland Courteau (PS) : Notre groupe porte la même appréciation sur les crédits budgétaires de l'ADEME, crédits amputés avec régularité depuis deux ans, alors que cet organisme constitue un outil précieux en matière d'énergie et d'environnement. Enfin, n'est-il pas temps de définir une vraie politique industrielle des énergies renouvelables ?
Ladislas Poniatowski (UMP): Pas d'exclusive ! Ce devrait être le mot d'ordre d'une politique active de soutien à toutes les énergies renouvelables qui fasse aussi sa place à l'énergie photovoltaïque, dont le potentiel demeure important puisque d'autres pays européens, y compris au nord de l'Europe, là où l'ensoleillement est moindre qu'en France, ont une grande longueur d'avance sur nous.
Jean-Pierre Vial (UMP) : Concernant le solaire dans notre pays, le constat est inquiétant. La France a huit fois moins de capteurs photovoltaïques installés que l'Allemagne. Elle en a même moins que la Suisse. S'agissant du solaire thermique, la situation est pire. Il y a en France deux industriels historiques qui fabriquent des capteurs alors qu'en Allemagne il y en a vingt. L'industrie du photovoltaïque qui occupait, il y a quelques années encore, la quatrième place mondiale est aujourd'hui rétrogradée à la dixième. [Il faut] souligner le rôle majeur que joue et doit jouer encore l'AD
-----