Bonjour,
Je suis tombée par hasard sur cet interview, qui je pense peut intéresser du monde ici, et peut être une bonne base pour expliquer un peu le métier aux jeunes se sentant un vocation pour l'archéo:
http://laposte.lci.fr/infos/sciences...eologues-.html
Bien cordialement,
K
Nomina si nescis, perit et cognito rerum.
ah.. Indiana Jones, il en fait parler du monde !! je tombe partout sur des hérissages de poil terribles... mmf.. c'est du ciné, non ?
Voilà ce qui me hérisse le poil en ce moment... et ce n'est pas du ciné!
http://fr.youtube.com/watch?v=kFE3IMqgaHc
Je suis bien d'accord avec toi.. on a tendance à oublier la somme de trafics qui se fait, principalement dans les pays en voie de développement... direction : les pays du Nord.. le peu d'objets qui sont récupérés par les autorités doit correspondre à quoi ? 5% de ce qui circule illégalement ? On connaît tous au moins une personne qui s'est rapporté un "souvenir" d'un site, non ?
C'est rageant !
Et puis, dans les communautés paysannes, souvent pauvres, la revente de pièces archéos c'est une source de revenus non négligeable... qu'est-ce qu'on peut leur proposer pour la remplacer ??
Bonjour,
Je suis d'accord, sensibiliser, sensibiliser...
Donner les moyens aussi aux pays touchés de ne pas laisser passer la frontière aux objets...
Apporter du développement local en créant des musées, des sites à visiter, des chantiers de fouilles employant des gens du pays et attirant des touristes...
L'artisanat peut aussi être développé pour faire des copies des objets anciens (et si c'est pas du meilleur goût... ben on s'en fout, si ça plaît au touriste, mieux vaut qu'il achète ça qu'un vrai vestige archéo!).
Bon, évidemment, pour tout ça, faut de l'argent, des moyens, de l'énergie... le pillage, c'est beaucoup plus facile.
K
Nomina si nescis, perit et cognito rerum.
Ben ouais, on en est tous là de la réflexion.. je vais te la faire courte sur notre cas particulier : je bosse dans un labo dont le directeur a créé un Musée Intégral au milieu de la puna, à Laguna Blanca (le désert, quoi, mais à 3.500m d'altitude). L'idée c'est que tout ce qui sort des fouilles et prospections reste à Laguna Blanca, que les gens de la communauté construisent le musée, y soient employés et que les éleves des écoles alentours viennent y voir leur passé.. tout en en faisant un attrait touristique de plus pour la zone. Maintenant, une énorme partie de ce qui est déjà sorti est composée de ce qui a été gentiment "pillé" par un archéo allemand dans les années 20 qui a ouvert environ 130 tombes pour en sortir la céram et les petits bidules à son goût. Tout ça c'est au musée de La Plata (80 pièces environ) qui, comme il se doit, refuse de restituer les pièces en question. Evidemment, et malgré la sensibilisation (le musée, le travail des archéos, les réunions avec les habitants pour leur expliquer le boulot, les enjeux, leur participation à certaines activités, leur formation à l'accueil touristique, etc..), il continue d'y avoir du pillage. Alors voilà où on en est : si on n'achète pas les pièces aux pilleurs, ça veut dire que : 1. on n'en aura jamais connaissance, et ce peuvent-être des éléments fondamentaux qui nous échappent, et 2. tout ce patrimoine sort de Laguna Blanca. Et si on les achète, on encourage le pillage, évidemment, mais les pièces entrent au musée et avec un peu de chance on peut arriver à savoir plus ou moins d'où elles proviennent.
Bref, c'est un casse-tête. Mais là c'est un exemple local, c'est pas le musée du Louvre, et on est une dizaine à bosser dans ce labo, avec des ressources très, mais alors très très limitées.. (ah.. le Tiers-Monde..)
Enfin, voilà, c'était une tranche de désespération brute..
