Idéalisme et réalisme.
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Idéalisme et réalisme.



  1. #1
    invited494020f

    Idéalisme et réalisme.


    ------

    Bonjour,
    Acceptons d'emblée la bonne foi de tous les participants aux discussions de ce forum. Après une année de pratique, je pense que pour tous les thèmes impliquant la société, ce sont principalement deux groupes qui s'affrontent: les idéalistes, en général jeunes et les réalistes, plus âgés.
    C'est tout à fait normal, car quand on est jeune et de bonne volonté, le souhait de faire progresser l'humanité vers ses idéaux n'est pas contrarié par l'expérience des hommes, qui ne peut être acquise qu'au cours de leur fréquentation longue et si possible géographiquement étendue. Je n'ai pas encore vu de manuel qui, à part de théories plus ou moins vérifiées, donne une idée juste de ce à quoi on peut s'attendre de la part des hommes. Le manque d'expérience fait qu'une fois le bon objectif fixé, on croit qu'il suffit d'en exprimer le désir pour l'atteindre.
    Ce qui conduit à ce qu'on appelle de façon imagée Yaka Faucon. Par exemple "il faut que 80 % des jeunes atteignent le niveau du bac, il n'y a qu'à augmenter le budget de l'éducation nationale en conséquence". Si l'on cherche l'erreur, on trouve que la qualité de l'enseignement n'est pas du tout proportionnel au budget alloué (voir différence entre public et privé), qu'en fait il faut baisser le niveau du bac, que de toute façon celui-ci ne sert pas à grande chose, puisque pour profiter d'un bon enseignement supérieur il faut passer par une "prépa", que la société n'a pas besoin uniquement d'intellectuels, mais aussi de bons manuels, qu'un bachelier se trouvera déprécié si on lui offre un travail qu'il trouve indigne de sa qualification etc.
    L'expérience venant, on comprend que tout changement, surtout dans le sens du progrès provoque des résistances, justifiées ou non, par une grande partie de la population, difficile à surmonter dans les pays démocratiques. L'exemple typique en est le rejet des OGM alors que rien ne prouve la nocivité des aliments qui en sont issus, maintenant déjà nombreux et utilisés par une grande partie de l'humanité.
    Ce rejet peut être néfaste quand l'urgence d'une évolution se heurte entre autres à la lenteur imposée par les principes démocratiques. Ce système politique, le "moins pire" de tous, a le défaut d'empêcher, quelquefois longtemps, les réformes pourtant nécessaires, à moins de tomber au bon moment sur un homme providentiel qui, par son charisme, obtient l'adhésion d'une large majorité à ses projets.
    On sait que l'une des conditions importantes pour juguler la croissance démographique est l'émancipation des femmes. Dans les pays culturellement les plus évolués c'est déjà chose faite, mais il serait important que le tiers monde suive le mouvement sans trop tarder. Malheureusement des obstacles, relevant des religions, du machisme traditionnel, du manque d'éducation et d'instruction, ralentissent la transition démographique, ruinant du même coup les économies déjà mal en point dans ces pays, dont la plupart ne bénéficient pas d'un régime démocratique. Faut-il alors, par respect pour les principes démocratiques, s'empêcher de forcer énergiquement les pays en question à réaliser cette transition, même au prix de quelques entorses à ces principes? La réponse des idéalistes est oui, des réalistes, non.
    Vu mon âge, je me range dans le camp des réalistes.
    Amicalement paulb.

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  2. #2
    invite7fb56a46

    Re : Idéalisme et réalisme.

    dont la plupart ne bénéficient pas d'un régime démocratique. Faut-il alors, par respect pour les principes démocratiques, s'empêcher de forcer énergiquement les pays en question à réaliser cette transition, même au prix de quelques entorses à ces principes?
    Y pas une contradiction? C'est parce que ce n’est pas des démocraties qu'on n’arrive pas à les faire changer. La solution c'est pas de faire des entorse a ces principes mais c'est de les mettre en places. La démocratie n'est pas seulement juste elle est aussi efficace (en fait les deux vont ensemble). L'exemple type c'est la comparaison Allemagne nazi/Angleterre pendant la guerre, la démocratie exigeait des sacrifices de la part de son peuple que la dictature c'est refusé a demander sachant que ce serait sa fin.
    Quant à l’opposition réaliste/idéaliste je sais pas, je pense pas que croire que c’est en limitant les droits de l’homme qu’on va améliorer la situation des pays du sud ou du monde dans son ensemble soit une position réaliste !

  3. #3
    invite6910a0f1

    Re : Idéalisme et réalisme.

    bonjour,
    il me semble que cette catégorisation d'individus (idealistes versus realistes) ne soit pas très judicieuse. En effet il existe des variations intra-individuelles selon les sujets abordés. Certes l'age confère une expérience, qui doit permettre parfois une mise en perspective plus importante entre les idées et leurs possibles réalisations. Cependant je ne pense pas que l'on puisse établir cela en temps que règle générale.
    De plus le rapport entre l'idée et sa possible réalisation dépend aussi de la croyance dans laquelle une majorité de personnes s'investit. Dans ce sens l'opposition réaliste/idéaliste devient un argument d'autorité pour permettre d'imposer ces vues à une majorité.
    Enfin sur un tout autre sujet, je pense que nous sommes encore loin de percevoir toutes les conséquences de la massification ou démocratisation de l'enseignement tant en terme politique que social. Certes cela à entrainer quelques effets pervers, mais est-ce que cela n'en valait pas la peine? et pouvait-on accepter sans réaction une société où l'éducation scolaire était réservé aux fins de reproduction d'une élite dominante? (c'est un peu shématique j'en conviens mais l'idée est là).
    All the best
    Anna

  4. #4
    invite72b32a1f

    Re : Idéalisme et réalisme.

    Si c'est le cas, c'est un bon mélange pour aboutir à une bonne discussion si les intervenants ne sont pas trop tétus.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    shokin

    Re : Idéalisme et réalisme.

    Pour ma part, je suis plutôt réaliste dans le sens :

    les choses peuvent changer, mais c'est à nous de les changer. elles ne changent pas tout seules.

    il suffit parfois d'un membre d'un groupe pour que les choses ne changent pas comme on voudrait.

    l'expérience ne se transmet pas.

    Shokin
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  7. #6
    invite72b32a1f

    Re : Idéalisme et réalisme.

    Sauf que l'éxpérience permet d'améliorer les simulations mentales que tu te faits du monde.Donc à partir d'une certaine doses d'expériences, elles devient moins importante...
    Et puis plus tu en sais mieux, enfin faut encore que ce ne soit pas trop le boerdel la-haut.

    Enfin, c'est juste une idée...

  8. #7
    Rudy Espéranto

    Re : Idéalisme et réalisme.

    Bonjour,

    Idéalisme et réalisme sont deux notions complémentaires et non opposées. En fait, l'histoire de l'humanité n'est qu'un va-et-vient (plutôt lent) entre ces deux "perceptions" du monde. Le pur réaliste est un insupportable cynique, le pur idéaliste est un tout aussi insupportable idiot. L'un et l'autre manqueront toujours de souplesse d'esprit. Suivre l'un ou l’autre mènera toujours à la catastrophe. Si l'on ne parvient pas à concilier ces deux soit-disant contraires alors on sera partagé entre une solution boiteuse que l'on dira idéaliste et une autre, tout aussi boiteuse, que l'on dira réaliste. C'est ainsi que Paulb se définit comme étant plutôt "réaliste », bien qu'il n'ait bien sûr rien à voir avec le cynique dont je parle plus haut. Je comprends bien que devant l'impossibilité de concilier, il faut bien choisir, même si parfois l'on doit choisir entre la peste et le choléra. Mais personnellement, je préfère penser que l'homme a suffisamment de ressources intellectuelles pour sortir de cette impasse.
    Ceci dit, Paulb a bien raison d'insister sur l'importance de "l'expérience", c’est en effet primordial. Mais ça l’est surtout dans le sens où Pascal l’entendait, à savoir « qu’on n’est jamais autant convaincu que par ce que l’on a expérimenté soi-même ». Quant à dire que « le manque d'expérience fait qu'une fois le bon objectif fixé, on croit qu'il suffit d'en exprimer le désir pour l'atteindre », c’est là selon moi la preuve qu’on est simplement idiot et imbu de sa personne. Ce qui est idiot dans ce cas (comme dans beaucoup d’autres) c’est de vouloir faire une révolution, là où des objectifs intermédiaires pouvait amener une expérimentation à plus long terme, histoire de voir si celle-ci venait bien étayer nos théories. Mais cela suppose que l’on accepte l’idée de se tromper, ce qui est une preuve d’humilité et non d’idiotie.
    Pour revenir à cette idée de conciliation du réalisme et de l’idéalisme que Platon ou Leibniz aurait volontiers appelé « harmonisme », je pense que sa difficulté réside dans l’effort de synthèse qui nous est demandé.
    Ainsi, l’observation très juste que la masse se divise en idéalistes et réalistes m’importe peu. Ce qui m'importe en revanche, c’est que dans cette masse il se trouverait de moins en moins d’hommes à la recherche d'un véritable harmonisme.

    Rudy

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