Bonsoir,
Ma question peut sembler obsolète, compte tenu, me semble-t-il, de l'abandon de la notion d'éther depuis Einstein. Mais précisément, mon problème est que lorsque Russell retrace les grandes lignes de l'astro-physique qui précède Einstein, il y fait référence notamment dans un passage du chapitre III qui fait difficulté. Je retranscris ici le passage en question :
"Les ondes étant censées se déplacer dans l'éther, leur vitesse était nécessairement relative par rapport à l'éther. Or puisqu'il est clair que l'éther (à supposer qu'il existe) n'offre aucune résistance au mouvement des astres, il serait légitime de penser qu'il ne se déplace pas avec eux. Si la terre devait chasser devant elle une grosse quantité d'éther, telle l'étrave d'un paquebot en marche, on s'attendrait à une résistance de la part de l'éther, analogue à la résistance de l'eau au déplacement du bateau. Aussi, on déclara que l'éther aurait le don de traverser les corps, comme l'air traverse un crible, mais plus facilement encore. S'il en était ainsi, il s'ensuivait que la vitesse de la terre sur son orbite devait être relative par rapport à l'éther." ABC de la relativité, Ch. III, p. 31.
Mais précisément, si l'éther n'offre aucune résistance, et traverse les corps insensiblement, sans les heurter, la vitesse de la terre sur son orbite ne sera jamais "relative par rapport" à l'éther, puisqu'elle sera continue, et ne connaitra ni ralentissement, au moment où sa trajectoire remontera le courant du vent d'éther, ni accélération, au moment où sa trajectoire descendra le courant du vent d'éther, de même que si l'eau n'offrait pas de résistance, une barque qui naviguerait à contre-courant n'irait pas moins vite qu'une barque naviguant dans le sens du courant.
Le problème est qu'après Russell reprend cette explication pour expliquer pourquoi l'expérience de Michelson et Morley posa problème (car deux trajectoires perpendiculaires d'ondes lumineuses étaient parcourues en un même temps, alors que celle qui dont la trajectoire était parallèle au sens du courant du vent d'éther aurait dû voyager plus lentement que celle qui lui était perpendiculaire). Ce qui m'étonne c'est qu'après le passage cité, les conclusions que tire Russell devraient être diamétralement opposées à celles qu'il semble tirer. Autrement dit, à partir du moment où l'on considère que le vent d'éther n'offre aucune résistance, en cela parce qu'il traverse les corps mieux que le vent ne traverse un crible, alors ni "la vitesse de la terre sur son orbite" ni "la vitesse des ondes lumineuses" ne devraient être relatives par rapport à l'éther, mais bien plutôt absolues et indépendantes de l'action de l'éther sur elles.
Je suppose donc que j'ai mal compris quelque chose, ou bien à cause de la formulation du problème, ou bien parce que je ne l'approche pas selon le bonne angle. L'oeuvre est disponible en anglais, sur Google Livre (http://books.google.fr/books?id=QmnY...page&q&f=false). L'extrait est situé au chapitre III, à la page 27 de l'édition anglaise.
Si l'un de vous peut m'éclairer à ce sujet, s'il connait l'ouvrage et réussi à replacer l'extrait dans son contexte, ce serait génial !
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