C'est un choix, arbitraire au départ, mais un choix fructueux. On appelle cela le principe d'équivalence.Envoyé par heliotrope
Ce que mesure un accéléromètre est l' "accélération propre", et la seule mesure de l'accéléromètre ne permet pas de savoir si c'est de la force gravitationnelle ou si c'est une force d'entrainement. Le pas franchi par Einstein est de dire qu'on ne peut pas différencier les deux parce que c'est la même chose. La force gravitationnelle est une force d'entrainement comme les autres (force centrifuge, force de coriolis, etc) et comme toute force d'entrainement un choix habile de référentiel permet de la faire disparaitre.
Le fait est que la construction d'un référentiel dans lequel la force gravitationnelle d'une planète "disparait" (au même sens que la force centrifuge dans le référentiel où un tourniquet est immobile disparait si on considère un référentiel galiléen dans lequel le tourniquet est en rotation) n'est pas "simple". On a l'habitude, à cause de la mécanique classique, de référentiels dits "rigides" (deux immobiles du référentiel sont à une distance constante l'un de l'autre au cours du temps), et de surcroit, de référentiel dans lesquels les tranches spatiales (comprendre l'ensemble des évènements de même datation dans le référentiel) sont euclidiennes. Un référentiel dans lequel la force gravitationnelle est intégralement supprimée ne pourra pas être ni rigide ni avoir des tranches spatiales euclidiennes (cela étant dit je ne suis pas parfaitement sûr qu'un tel référentiel puisse être construit). Où alors, si il est rigide et à tranches spatiales euclidiennes, il ne fait disparaitre la force gravitationnelle que localement, autour d'un petit voisinage. Dans ce derniers cas, les "forces d'entrainement" qui se manifestent quand on s'éloigne de ce petit voisinage sont les fameuses forces de marées. Ces forces de marées sont les véritables témoins de la courbure de l'espace-temps.Outre la validation de ce que je viens d’écrire, ma question porte sur ce qui fait choisir à certains physiciens la thèse d’une accélération du sol vers la pomme (immobile ?), à la thèse de la pomme en mouvement inertiel interceptée par un sol statique dans le référentiel du centre de la terre ?
Je comprends que l’on puisse envisager que le sol s’expanse et qu’en même temps l’espace-temps se contracte, donnant l’impression, quel que soit le référentiel, d’une apparente immobilité du sol. Ceci pour donner une réalité physique à l’équivalence force/accélération dans les équations. Pourtant, je ne vois pas ce qui peut faire de cette lecture d’équation, plus qu’une vue de l’esprit. De même que le fait de reconnaître au photon une masse nulle n’invalide pas E=mc2, qu’est-ce qui fait qu’une majorité, semble-t-il, de physiciens tranche en faveur de la thèse d’un sol accélérant réellement vers la pomme ? Et puis, si l’accélération du sol est compensée par la contraction de l’espace-temps, le sol ne devrait donc pas se mouvoir vers la pomme ?
Il n'est évidemment jamais question d'un sol qui s'expanse "réellement" afin d'accélérer de manière centripète, cela n'est qu'une vue de l'esprit, un choix de référentiel non rigide. Si on considère deux objets qui tombent simultanément vers le centre d'une planète ("verticalement"), en partant d'une même hauteur, alors au fur et à mesure du temps, ces objets vont se rapprocher (leurs trajectoires ne sont pas parallèles et se coupent au centre de l'astre). Si on considère un référentiel rigide et à tranche spatiales planes dans lequel l'un des objets est immobile, alors l'autre est en mouvement accéléré, et ce mouvement s'interprète comme due à des forces de marées. Si on considère plutôt un référentiel dans lequel on exige que les deux objets soient immobiles (pourquoi? pourquoi pas?), alors dans ce référentiel la surface de la planète doit enfler en compensation. Ce référentiel n'est pas rigide.
m@ch3
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