Bonjour.
Une question qui vous semblera peu-être bête:
Pourquoi les fusées comme Ariane n'ont que deux EAP? Je n'y connais strictement rien mais en voyant un lancement je me suis demandé pourquoi 2 et pas 4, ce qui me parait être une configuration plus stable (?) et plus puissante, permettant une charge supérieur (?)
Merci ^^
Bonjour,
Où es-tu allé chercher cette idée que c'était plus stable, tout déséquilibre dans la poussée totale conduit droit à la catastrophe. Comme ces fusées d'appoint ont des moteurs à poudre, il est impossible de faire des corrections, l'augmentation de leur nombre ne fait qu'augmenter le risque.
Amicalement.
Connais toi toi-même (Devise de Socrate inspiré par Thalès)
Salut à toi, jeune padawan!
La question n'est pas idiote. En ajoutant 2 boosters, la poussée est tout simplement doublée ou presque...sauf que
1/ pourquoi rajouter des boosters? La capacité d'emport d'Ariane est largement suffisante, elle est même sous-exploitée!
2/ 2 boosters en plus, je ne suis pas sûr que la fusée tienne le coup (vibrations et surtout accélération trop brutale, avec rupture possible de la structure...)
Ta question est encore plus pertinente si on réduit la taille des boosters et si on varie leur nombre: c'est le projet Ariane6!
Cordialement!
Zeiss Telementor, AS 100/1000, Zeiss Asalumen E 110/1300 (1907), Zeiss E 130/1950 (1923)
Merci pour vos réponses.
@vanos: Comme je l'ai dis je n'y connais rien du tout. Je ne supporte pas de me poser une question sans en trouver la réponse, donc je la pose à ceux qui savent ^^. Je ne faisais que spéculer (d'où les (?)), j'imaginais un système de propulsion "quadrillé" de 5 propulseurs + stable qu'un "linéaire" de 3.
@Vador59: Effectivement si le besoin n'est pas là sa ne set à rien ^^. Je me posais cette question d'un point de vue théorique. En rapport avec le point 2, si la charge est supérieur, la vitesse d'ascension et donc les vibrations &Co ne sont elles pas proportionnellement équilibrées?
Merci
Salut,
En plus des problèmes très important de résonance structurelle a maitriser, cités par Vador, n'oublions pas les risques techniques, par définition au moins deux fois plus importants sur les boosters si on double leur nombre (les boosters étant cependant des trucs très très fiables généralement, car très simples structurellement).
Il est préférable, techniquement, de faire un truc deux fois plus puissant que deux trucs de base.
A partir du moment ou l'équilibre de la poussée est respecté, bien entendu (comme précisé par Vador, celui ci est très "fragile").
D'un autre coté, le fait de multiplier les propulseurs permet de pallier a une éventuelle défaillance de l'un d'eux, procédure qui était prévue sur le programme Apollo, par exemple, sur les 5 moteurs oxygène/kérosène qui font décoller la Saturn V.
Du coup, en emportant un poil de coco en plus, si un des moteurs tombe en rade, il suffit d'allumer plus longtemps les autres pour obtenir le même dV au final, mais avec une trajectoire qui sera alors un peu modifiée (en retard, ce qui ne porte pas a conséquence, pour un si faible écart, sur le plan de vol).
Donc voilà en fait le compromis a trouver : entre la redondance ou la simplicité technique.
La tendance actuelle est plus a la "simplicité puissante" qu'a la redondance des moteurs.
... sauf que Vador me fait mentir avec la prochaine Ariane !
Enfin pas vraiment car il s'agit ici de modularité.
mais voilà le compromis a trouver, pour fabriquer un lanceur.
En fait, tu n'as pas idée des problèmes de vibration que subit une fusée.la vitesse d'ascension et donc les vibrations &Co ne sont elles pas proportionnellement équilibrées?
C'est monstrueux, je crois que rien de conçu par l'homme ne provoque autant de vibrations et de bruit.
Par exemple, tu as du déjà voir que les moteurs sont arrosés au décollage. Ceci est fait pour atténuer fortement les vibrations de basse fréquence qui sont très destructrices, se propagent dans le pas de tir et "rebondissent" puis interfèrent, pour former des pics locaux capables de démembrer des endroits du lanceur.
Noyer tout ça sous la flotte absorbe ces basses fréquences au moment critique du lancement.
La forme même du lanceur est étudiée pour ne pas entrer en résonance sous l'effet des terribles vibrations que l'engin subit lors du décollage (c'est vraiment le point critique et les plus grosses contraintes de vibrations).
De nouveau sur les moteurs de la Saturn V au décollage :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saturn_VLorsqu’ils étaient testés, ces moteurs créaient des vibrations dans le sol qui pouvaient être ressenties à 80 kilomètres à la ronde. L'ensemble des stations sismographiques des États-Unis étaient capables de percevoir les vibrations lors du décollage d'une Saturn V.
Tu vois le truc de fou ...
En fait, ce n'est pas la pression aérodynamique (qui atteint son maximum a maxQ) qui est un vrai problème structurel (encore moins sur un cigare type ariane que sur le shuttle), mais surtout les vibrations internes dues à la motorisation.
L'étude de la résonance fait partie intégrante de l'élaboration d'un lanceur, aujourd'hui.
Plus l'engin est gros, plus ces problèmes sont importants et requièrent de moyens pour les résoudre.
