Des astronomes australiens de l'observatoire de Siding Spring ont indiqué mardi qu'ils avaient découvert trois astéroïdes (1) dans la trajectoire de la Terre. Selon Rob McNaught, l'un des chercheurs, les trois objets célestes sont relativement petits et ne constituent pas une menace pour la Terre.
Toutefois, il a estimé qu'il était raisonnable de s'attendre à une collision future qui pourrait provoquer des destructions massives. "Les importantes collisions ne pourraient avoir lieu que tous les quelques millions d'années mais on ne peut pas dire qu'il ne va pas s'en produire une durant notre propre existence", a-t-il déclaré. "Des plus petites collisions, avec des dégâts de moindre échelle, pourraient certainement avoir lieu de manière plus fréquente", a-t-il également indiqué.
Le programme australien est financé par la NASA, qui souhaite identifier 90% des Astéroïdes proches de la Terre (Near Earth Asteroids ou NEA). Ces objets mesurent au moins un kilomètre de large et ont la possibilité d'heurter notre planète, provoquant d'importants dégâts.
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L'annonce de l'observatoire n'est "pas étonnante", explique à tf1.fr Patrick Michel, chercheur au CNRS et astrophysicien à l'observatoire de la Côte d'Azur. Grâce aux observations de plus en plus nombreuses, "on découvre de plus en plus de ces objets", précise-t-il. "600 à 700 NEA ont été identifiés à ce jour sur le millier qui existe d'après les estimations", précise Patrick Michel. Si les objets connus ne présentent aucun danger dans les 100 ans à venir, le risque d'impact liés aux autres objets est par définition impossible à évaluer.
D'ailleurs, que faire en cas de prévision d'impact ? Si la collision se produit avant un siècle, la technologie actuelle ne permet pas d'empêcher la catastrophe. Au delà, plusieurs solutions existent, notamment l'envoi d'une sonde pour faire dévier la trajectoire de l'objet menaçant. Un comité d'experts de l'Agence spatiale européenne (ESA), dont Patrick Michel fait partie, va recommander de lancer des missions spatiales pour tester la faisabilité d'un tel projet. "Si l'on considère que nous sommes nés de l'impact d'un astéroïde (celui qui en s'écrasant près de l'actuel Mexique aurait fait disparaître les dinosaures, NDLR), commente l'astrophysicien, nécessairement, si on ne s'autodétruit pas avant, nous mourrons à cause de la chute d'un objet céleste".
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