Juste une question bête : la vision est-elle un processus continu ou discontinu (de type cinématographique en quelque sorte) ?
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Juste une question bête : la vision est-elle un processus continu ou discontinu (de type cinématographique en quelque sorte) ?
Un peu des deux. Les traitements cérébraux semblent avoir des "périodes de rafraichissement" à l'intérieur desquels tout ce qui est mis est traité ensemble. D'un autre côté les limites d'un cycle sont flou, et "reset-able" si un gros stimulus arrive.
la persistance retinienne est a reponse a ta question comme quoi la vision est un phenomene cyclique. Enfin j'interprete ca comme ca...
Merci de ces précisions, Jiav. Mais elles restent un peu elliptiques pour moi. Pourrais-tu développer STP ?
Il me semble, Dentiste fou, que l'idée de persistance rétinienne est aujourd'hui très contestée. C'est une des raisons de ma question.
Cordialement
ah bah tu fais bien d'en parler ..je ne savais pas
Pas beaucoup d'échos. Ca ne me surprend pas tellement, car cette question est très peu traitée. Je la reformule. On disait autrefois que l'homme perçoit environ 25 images par seconde (ce qui est un processus discontinu). Ca me paraît un peu simple. Est-ce que cette idée est toujours valide aujourd'hui ? Je veux dire : est-ce qu'on pose encore le problème de cette manière (la vision comme suite d'images immobiles) ?
Cordialement
Notre cerveau n'est pas fixé sur 25 images/sec. On peut percevoir un mouvement avec 4 ou 5 images/sec. Le mouvement sera moins fluide mais il sera perçu comme un mouvement et non comme une succesion d'images.
Par ailleurs, il faut préciser que notre rétine et notre cerveau détectent bien des mouvements réels. Mais nous sommes aussi victimes d'illusions de mouvements. Notre cerveau est capable de créer des mouvements qui n'existent pas; ce sont des illusions psychologiques telles que le phénomène phi. La persistence rétinienne est très négligeable dans ce phénomène et n'a pas grand chose à voir avec la détection du mouvement.
l'effet phi c'est ça http://www.ritsumei.ac.jp/~akitaoka/index-e.html
Ou encore celui là :
Il n'y a que 2 images et pourtant on a l'impression de le voir joindre les mains. Le mouvement n'existe pas vraiment mais nous en avons l'illusion.
Prenons l'exemple de flash lumineux. S'ils sont assez forts, peu importe à quel moment ils apparaissent: ils vont être détectés. C'est donc un aspect "continu" pour la vision.
Prenons deux flashs lumineux, un fort et un faible (pas trop faible: présenté tout seul on le perçoit toujours). Si le stimulus faible est présenté dans les 200ms (faudrait vérifier ce chiffre) après ou avant un flash plus fort, alors on constatera que sa perception a été annulée (forward et backward masking, respectivement). C'est un exemple où on pense que la vision est discontinue: le faible est annulé non pas parce qu'il est trop faible, mais parce qu'il est traité dans la même "batch" que le stimulus fort.
Bonjour,
Question intéressante , et sûrement peu traitée effectivement.
Voici ce qui me vient à l'esprit en y réfléchissant :
La vision met en jeu d'une part les bâtonnets et les cônes qui perçoivent des stimuli lumineux différents et les transforment en message nerveux, puis toute une série de neurones plus ou moins interconnectés, et d'autre part un traitement des informations par le cerveau. Vu qu'un neurone fonctionne (en première approximation) de manière on/off donc discontinue, on pourrait considérer que d'une certaine manière la vision est un phénomène discontinu. Mais, après traitement central de l'ensemble des informations discontinues venues de la rétine, l'impression visuelle est plutôt continue.
Alors... le cerveau capable de transformer un ensemble de signaux discontinus en une perception continue ?
A mon avis la réponse est complexe et sûrement pas encore trouvée.
Merci de ces précisions. J'ai le sentiment que Etoile a bien résumé la situation : le mécanisme de la vision serait discontinu, mais l'effet produit (la perception visuelle) serait continu. On peut dire les choses comme ça ?
Cordialement;
A.