Définir le naturel par rapport à l’artificiel

Naturel signifie de naissance, c’est l’inné qui s’oppose à l’acquit ou à l’artificiel, ce dernier découlant d’un processus résultant de l’activité humaine.
Si le feu peut être un phénomène naturel, la cuisson des aliments ne résulte que de la manipulation des hommes. Il en est ainsi de l’agriculteur par rapport au chasseur / cueilleur.

Qu’il s’agisse du règne minéral, végétal, animal, l’observation nous montre que l’univers n’est pas stable. Chaque élément surtout s’il est vivant interfère avec les autres, s’affirmant le cas échéant vers une suprématie temporelle, toujours remise en cause par l’entropie caractérisant cet univers. Dans la soupe primitive, les énergies et le hasard vont former les premières molécules organiques. Elles sont à l’origine du matériel génétique (ADN) d’organismes qui ne cesseront d’évoluer par combinaisons, et réorganisations multiples. Les modalités de ces échanges seront de plus en plus sophistiquées. L’artifice de la sexualité favorisant notamment la création d’Organismes Génétiquement Modifiables.
La physionomie de la terre quant à sa végétation date du tertiaire, époque de domination des angiospermes qui supplantèrent les gymnospermes. A la fin de cette période Homo habilis puis Homo erectus vont s’approprier le feu, ils chassent, cueillent créent des objets d’art. Ils s’imposent des tabous et créent les religions. Les notions de bien, de mal ou de supériorité qui n’existent pas dans la nature vont permettre d’implanter les prémices de clivages ultérieurs, tels que celui séparant le naturel de l’artificiel.
L’ère suivante se caractérise par une explosion démographique, des migrations et invasions biologiques à travers les continents, la maîtrise de l’agriculture, de l’élevage l’usage des métaux :
c’est l’artifice-ère.
A l’instar de tout être vivant et de façon naturelle l’homme va s’approprier l’environnement disponible. Il est prévisible que la courbe de son expansion soit comparable à toute celle observée dans un quelconque écosystème (phase de latence, exponentielle de croissance puis déclin).

Il en résulte que c’est la pensée qui biaise le rapport à la nature, du fait cette combinaison de gènes capables d’aboutir à l’auto-destruction, ce qui somme toute n’est que l’accomplissement naturel de toute l’évolution.
La supériorité du naturel est une notion humaine purement artificielle.

Le naturel peut alors se définir comme ce qui résulte d’un univers sans Homme, à moins que l’intervention de celui-ci soit consacrée par la coutume.


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