Evolution des orchidées

[invite1fb4554e]

PS : j'aime bien la question du dénommé P Van Eersel : qu'est-ce qu'il en sait, du temps que prend l'évolution? Il a fait des simulations, des expériences?

D'autant plus qu'une mutation permettant d'attirer certains insectes qui peuvent aider à sa reproduction, ne serait-ce qu'un peu plus que ses congénères, offre un avantage reproductif assez énorme. Ca me semble donc assez crédible que cette mutation se soit répandue et "affinée" rapidement.

edit : Oups, désolé, j'arrive un peu à la bourre, je n'avais pas vu la deuxième page... Libre à la modération de supprimer ce message si elle le souhaite.
-----

[invite8f0c515e]

Chère Kinette,
Premièrement je code sous Matlab (langage spécifique) dans la mesure où j'ai déjà pas mal travaillé avec.
Voilà comment je vois les choses :
On se place sur un terrain d'une taille donnée, sur laquelle sont placées initialement un certain nombre d'ophrys. Les abeilles se déplacent sur le terrain. Quand les abeilles mâles rencontre un objet (soit une abeille soit un ophrys), elle analyse sa forme (avec un réseau de neurone) pour voir si elle l'a déjà vu. Si elle ne la connais pas, elle essaie de se reproduire avec. Suivant la réponse de l'objet (soit fécondation réussie soit fécondation échouée) elle classe la forme de l'objet soit dans la catégorie "abeille femelle" soit dans "autre". Au fur et à mesure de ses expérience, chaque abeille mâle se fait une idée de ce à quoi ressemble une abeille femelle et donc par la suite quand elle rencontre un objet, si la forme correspond elle essaie de s'accoupler sinon elle passe son chemin. Je pense que ça doit à peu près se passer comme ça en réalité dans la mesure ou surtout les jeunes mâles sont dupes et qu'ils apprennent vite finalement à ne plus se tromper.
En plus de ça j'intègre les mécanismes de reproduction des orchidées : les abeilles qui se posent sur l'ophrys n prend ses pollinies (si elles sont encore là!) et peut les déposer sur une autre fleur ce qui féconde cette autre fleur (je ne sais pas si l'auto-fécondation est possible en fait) qui fini par produire des graines. Chaque graine donnera des fleurs aux formes légèrement modifiées par rapport à celles des parents (c'est ce qu'on assimile aux mutations).
En ce qui concerne le mode de reproduction des insectes je sais pas trop encore comment faire. Je pense simplifier en me basant sur le mode de reproduction des guêpes solitaires.
J'ai sûrement oubliés deux trois trucs donc si vous avez des questions n'hésitez pas!

[kinette]

Bonjour,
Au départ, en lisant la façon dont tu envisageais l'affinement pour la copulation... je me suis dit que ça ne collait pas avec la réalité... mais finalement, en considérant l'apprentissage individuel, ça me semble une bonne idée.
Bon, je ne pense pas que les bestioles copulent avec tout et n'importe quoi, et c'est peut-être un "os" dans l'histoire si on désirait un modèle qui explique le début de l'apparition des orchidées mimétiques de femelles.
Un truc que j'ai trouvé intéressant dans le bouquin de Delforge est ce passage:
"Les parfums les moins spécifiques, largement répandus chez les plantes à fleurs, attirent les insectes de loin; ils sont relayés, à proximité du labelle, par un cocktail complexe de substances moins volatiles, déclenchant un comportement sexuel chez une espèce particulière".
Ca serait donc intéressant de commencer avec une population de fleurs normales qui fournissent du nectar (coûteux) et ont des odeurs variées qui attirent les pollinisateurs... les pollinisateurs devraient aussi se reproduire, donc les mâles se promènent en recherche de femelles...
Or, les composés des plantes nectarifères peuvent aussi (mutation) attirer un peu les mâles inexpérimentés. Il arrive qu'ils pollinisent les fleurs. La production de nectar étant coûteuse, on devrait avoir une évolution d'une part de la population vers la stratégie du mimétisme...

Cordialement,
K
PS:Un peu de biblio:
http://www.bioone.org/perlserv/?requ...-3820(2000)054[1995%3AEORSIT]2.0.CO%3B2&ct=1
http://theses.ulb.ac.be/ETD-db/colle...142008-184130/
http://www.pnas.org/content/105/21/7484.abstract
http://www.biomedcentral.com/content...-2148-8-27.pdf (très intéressant car montre une préadaptation chez les orchidées...).