Le CO2 a-t-il du gout?

[invite7b7c8433]

Bonjour à tous,

dans le cadre d'un exercice théorique mais néanmoins faisable, je dois proposer un projet de recherche innovant, qui peut être réalisé pendant une thèse de doctorat (3 ans). Les moyens matériels et financiers ne sont pas un problème.

Je souhaiterai déterminer si l'homme possède un système gustatif sensible au CO2. Chez la drosophile, et fin 2009 chez la souris, il a été montré qu'un gène codant une anhydrase carbonique membranaire était responsable d'un gout du CO2. Cette protéine est exprimé à la surface des cellules qui reconnaissent le gout acide chez la souris.

Je voudrais donc savoir s'il est possible et faisable (comment faire, a qui se renseigner, références ...) de biopsier chez l'humain des papilles gustatives et comment trier (séparer) les différents types cellulaires pour récupérer les cellules réceptrices du gout acide. Je voudrais vérifier que ce gène, qui est conservé chez l'homme, est fortement exprimé dans les cellules de l'acidité. Est-il possible de mettre ce type de cellules en culture?
Je pense faire de la Q-PCR sur les transcrit et de la spectro de masse sur la protéine (pourquoi pas une hybridation in situ ?)

Dans un deuxième temps je voudrais exprimer dans des cellules HEK le gène en question pour vérifier si la cellule peut répondre au CO2. Je pense faire une batterie de tests (electrophy, blocage pharmacologique ...) en réponse à divers stimulus.

Et pour finir je voudrais vérifier ça chez des volontaires en faisant de la psychophysique. Le seul problème c'est que le gout est la résultante du système olfactif (chez l'homme pas de perception du CO2 car le gène impliqué au niveau olfactif est un pseudogène), du système gustatif (nerfs VII IX et X) mais aussi du système somatosensoriel (nerf V). C'est ce dernier qui est d'ailleurs responsable du picotement et de l'irritation lorsqu'on boit un soda ou de l'eau gazeuse. En fait il me faudrait bloquer cette composante en anesthésiant la branche V3 (nerf mandibulaire) chez des volontaires. C'est ce qui se fait tous les jours chez les dentistes avec les dents de sagesse mais je suis vraiment pas certain d'avoir le droit de proposer ce type d'expériences.

Je vous demande donc si selon vous la démarche est correcte, si c'est faisable ou utopique, si j'oublie de prendre en considération certains points .... en gros qu'en pensez-vous ?


Merci par avance
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[inviteb3a6feac]

Bonsoir

De par l'anesthésie chez l'Homme , et même chez l'animal, d'un point de vue action physique directe, vous aurez besoin d'un certificat d'éthique je pense.

Chose qui m'étonne cela dit: le 10 est vecteur de la gustation ? C'est sacrément nouveau, et bien que neurophysiologiste, je ne le savais pas , pouriez vous me citer vos sources s'il vous plait.

Cordialement.

[invite51ed1a02]

Le X: muqueuse du pharinx/larynx. Je ne crois pas que ça soit nouveau?

[inviteb3a6feac]

Et même la langue oui arthur 17, sans parler des autres afférences buccales. Pourtant il n'a aucun domaine GUSTATIF.

Et dans ce sujet, la question n'est pas de savoir quels qont les crâniens qui occupent les zones sensitives.
En sensitif, on a le V, le VII le IX.
En gustatif on a le VII et le IX, chacun innervant respectivement la partie antérieure et postérieure des papilles.
Et outre les papilles gustatives et l'organe nasal (nerf I), les autres nerfs ne permettent pas la réception de la gustation.

Nowell

[A voir en vidéo sur Futura]

[inviteb3a6feac]

Excusez le doublon.

Après documentation, je reviens un petit peu sur ce que je disais.
Je ne prenais en compte que la langue et pas l'arrière bouche, notamment l'épiglotte qui est belle et bien innervée par le X gustativement. Au temps pour moi donc. Errare humanum est, Mea culpa.

[invite7b7c8433]

Bonsoir

De par l'anesthésie chez l'Homme , et même chez l'animal, d'un point de vue action physique directe, vous aurez besoin d'un certificat d'éthique je pense.

Chose qui m'étonne cela dit: le 10 est vecteur de la gustation ? C'est sacrément nouveau, et bien que neurophysiologiste, je ne le savais pas , pouriez vous me citer vos sources s'il vous plait.

Cordialement.

En fait le X (nerf laryngé) est impliqué dans le gout du saccharose chez le chat... mais c'est vrai que pour l'homme les voies ne sont pas clairement établies. Si quelqu'un peut confirmer ?


Pouvez vous m'en dire plus sur le certificat d'éthique (à quel organisme, est-il raisonnablement possible d'anesthésier des volontaires sains...) ?

Dans le meme ordre d'idée comment prélever, isoler et mettre en culture des cellules gustatives à partir de biopsie de papilles? Est-ce simplement possible ?

La démarche que je propose vous parait-elle logique et adéquate, manque-t-il des étapes, pour déterminer si l'homme possede un systeme gustatif sensible au CO2?

Si vous avez des références, ou des personnes à contacter (chercheurs, organismes, autres spécialistes..) je suis preneur.

Merci pour votre aide

[inviteb3a6feac]

Si l'on parle d'animaux, effectivemetn ça reste possible. A ma connaissance, c'est chez l'Homme que l'on ne connait pas la gustations du X.

Bref.

Je ne peux vous répondre que d'un côté animalié. En nociception et douleur, les protocoles expérimentaux, qui imposent donc des douleurs aux animaux de labo (hamster doré, souris blanche), il nous est necessaire d'avoir un certificat pour tuer ou faire souffrir lesdites bêbêtes.
De plus chaque protocole doit passer devant un comité d'éthique: Le CCNE (Comité consultatif National d'Ethique). Mais ce jury ne se rassemble qu'une fois par mois je crois, ou en tout cas pas très souvent.

La mise en culture de cellules pourrait se faire en biopsie chez le rat ou la souris par exemple.
D'ici à le tester chez l'Homme...? outre faire gouter à des volontaires des petits trucs à base de CO2 et leur demander s'ils sentent quelque chose... Je ne vois pas

[invite7b7c8433]

Si l'on parle d'animaux, effectivemetn ça reste possible. A ma connaissance, c'est chez l'Homme que l'on ne connait pas la gustations du X.

Bref.

Je ne peux vous répondre que d'un côté animalié. En nociception et douleur, les protocoles expérimentaux, qui imposent donc des douleurs aux animaux de labo (hamster doré, souris blanche), il nous est necessaire d'avoir un certificat pour tuer ou faire souffrir lesdites bêbêtes.
De plus chaque protocole doit passer devant un comité d'éthique: Le CCNE (Comité consultatif National d'Ethique). Mais ce jury ne se rassemble qu'une fois par mois je crois, ou en tout cas pas très souvent.

La mise en culture de cellules pourrait se faire en biopsie chez le rat ou la souris par exemple.
D'ici à le tester chez l'Homme...? outre faire gouter à des volontaires des petits trucs à base de CO2 et leur demander s'ils sentent quelque chose... Je ne vois pas

Concernant les biopsies, il me faudrait les faire chez l'homme et comparer à ce qui a déjà été obtenu chez la souris.

Pour ce qui est de faire gouter du CO2 à l'homme, cela a déja été fait (tests psychophysiques), et il a été montré que c'était l'information nociceptive par le V qui était impliqué... d'où la nécessité de bloquer cette voie en anesthésiant le V3, pour qu'il ne reste que la composante gustative (on ne peut percevoir le CO2 avec l'olfaction car le gène impliqué est un pseudogène, donc pas la peine de neutraliser l'odorat avec un flux d'air dans les narines par exemple).

En tout cas merci pour votre interet...