Bonjour,
on parle des cellules souches depuis longtemps.
Alors c'est quand qu'on pourra refaire pousser des dents avec une simple piqure ?(J'aime pas le dentiste !)
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Bonjour,
on parle des cellules souches depuis longtemps.
Alors c'est quand qu'on pourra refaire pousser des dents avec une simple piqure ?(J'aime pas le dentiste !)
Voici un message que j'avais rédigé sur les cellules souches. Il est assez long et mon avis n'a pas changé depuis, donc je ne le réécris pas , mais tu peux dire ce que tu en penses : http://forums.futura-sciences.com/et...ml#post2996707
La conclusion de ce message, qui n'est pas dite explicitement, est qu'il est plus sage d'attendre d'avoir suffisamment de connaissances sur les cellules souches avant d'envisager des applications (exceptions faites des cellules souches hématopoïétiques bien sûr).
Salut LXR,
après lecture de ton article je ne suis plus très optimiste sur le fait de voir une application de mon vivant.
Ton article me donne l'impression que les chercheurs brûlent les étapes pour être les premiers.
Je ne trahis pas ton propos ?
Merci bien pour ces liens, leur lecture m'a enthousiasmé, enthousiasme vite refroidit par la lecture de l’article de LXR.
Mais non !Il faut, certes, être prudent, mais pas pessimiste ! En recherche il faut toujours rester optimiste. Il y a eu de belles avancées ces deux dernières années dans le domaine.
Et puis, sans vouloir vexer LXR, ce n'est que son avis. Il ne faut pas arrêter son opinion à une simple lecture. Même si je ne remets pas en cause ce qu'il dit...
Sinon, une autre voie de recherche, proche des cellules purement souches, est celle des progéniteurs.
Même pas intéressant, j'attendais justement de vives critiques!! :
Envoyé par LXRmon avis n'a pas changé depuis, donc je ne le réécris pas , mais tu peux dire ce que tu en penses
Il y a des domaines d'applications des cellules souches qui pourront aller plus vite que d'autres. Je pense notamment à la stimulation in vivo de la sortie de la moelle osseuse de cellules souches mésenchymateuses par le GM-CSF (Granulocyte/Macrophage-Colony Stimulating Factor) pour qu'elles aillent réparer le tissu cardiaque nécrosé suite à un infarctus.
Autre chose, les cellules souches hématopoïétiques sont réinjectées dans la circulation sanguine suite à une aplasie médullaire (absence de cellule dans la moelle osseuse). Elles retrouvent toutes seules leur chemin, se réimplante dans les os plat où siège la moelle rouge (homoplate, bassin, sternum), et se remettent au travail pour reconstituer la population sanguine.
Ce sont plutôt les différenciations cellulaires ex vivo de cellules souches en un type cellulaire donné que j'ai "critiqué".
J'attends vos avis. Enjoy!
C'est tout de même nécessaire. Merci pour la correction.
Impresionnant exemple que tu donnes sur les cellules hématopoïétique. A croire qu'elle voyagent parfois dans le sang en temps normal !
Il me semble que tu émets non pas un mais deux avis concernant les cellules souches :
Au nom du principe de précaution ?Envoyé par LXRLa conclusion de ce message, qui n'est pas dite explicitement, est qu'il est plus sage d'attendre d'avoir suffisamment de connaissances sur les cellules souches avant d'envisager des applications
Ca n'a rien de très choquant. Ce ne serait pas la première fois qu'un traitement s'élabore de manière empirique. Et par définition cela nécessite de faire ce que tu appels "brûler les étapes" . J'imagine que les patients qui acceptent ces traitements sont informés des risques.
Là tu ne parles plus de traitements ou d'applications mais de méthodologie au labo. Ca ressemble d'ailleurs plus à un constat qu'à une véritable critique, non ?Envoyé par LXRCe sont plutôt les différenciations cellulaires ex vivo de cellules souches en un type cellulaire donné que j'ai "critiqué"
Je comprends plutôt ta "critique" comme un constat très intéressant de ta part sur les limites des connaissances sur la différenciation cellulaire.
Pour répondre à ta première exclamation, oui une faible proportion de cellules souches hématopoïétiques sont circulantes. C'est certainement pour cela qu'il est si facile de reconstruire une moelle osseuse rouge par simple injection de ces cellules dans le sang : on copie un processus naturel.
Les normes définies pour faire évaluer une thérapie en clinique sont de plus en plus strictes. Le temps où l'on testait des candidats médicaments ou de nouvelles thérapies sur des détenus est révolu. Il n'y a plus trop de place à "l'empirique", les évaluateurs demandent des mécanismes concrets et des preuves solides du concept. Le problème des cellules souches est que leur phénotype est très proche d'une cellule cancéreuse. De par leur dérive phénotypique très aisée, il est tout aussi facile qu'elles deviennent différenciée ou qu'elles deviennent cancéreuses. Leur implantation est donc à haut risque et les bénéfices beaucoup trop aléatoires pour qu'on puisse passer à une échelle plus vaste de recrutement dans les essais cliniques.Envoyé par N1COLASAu nom du principe de précaution ?
Ca n'a rien de très choquant. Ce ne serait pas la première fois qu'un traitement s'élabore de manière empirique. Et par définition cela nécessite de faire ce que tu appels "brûler les étapes" . J'imagine que les patients qui acceptent ces traitements sont informés des risques.
Attention ma phrase peut être vue comme une généralisation à l'ensemble des types de cellules souches et à l'ensemble des méthodes thérapeutiques utilisant les cellules souches. Ce n'est pas le cas, comme je l'ai expliqué ci-dessus. Je parle surtout de la différenciation ex vivo des cellules souches (qui me semble être une technique applicable à un vaste éventail de type de cellule souches et de type de différenciation).
C'est justement sur ces méthodologies développées et approfondies en laboratoire que repose une grosse partie de la réussite future des thérapies utilisant les cellules souches.Envoyé par N1COLASLà tu ne parles plus de traitements ou d'applications mais de méthodologie au labo.
Existe-il beaucoup de circulations cellulaires comme ça ?Pour répondre à ta première exclamation, oui une faible proportion de cellules souches hématopoïétiques sont circulantes. C'est certainement pour cela qu'il est si facile de reconstruire une moelle osseuse rouge par simple injection de ces cellules dans le sang : on copie un processus naturel.
Donc il n'y a plus de "criblage" ? C'est bien dommage. Si cette méthode disparaît, des produits tel que la Biafine, pourtant efficace, ne pourront plus voir le jour. C'est une méthode éprouvée pourtant, même si les mécanismes fins ne sont pas toujours évidents.Les normes définies pour faire évaluer une thérapie en clinique sont de plus en plus strictes. Le temps où l'on testait des candidats médicaments ou de nouvelles thérapies sur des détenus est révolu. Il n'y a plus trop de place à "l'empirique", les évaluateurs demandent des mécanismes concrets et des preuves solides du concept.
Concernant la greffe de tissus différencié, j'ai entendu parlé d'expériences avec des greffes de cellules pancréatiques. La technique est-elle similaire ?Le problème des cellules souches est que leur phénotype est très proche d'une cellule cancéreuse. De par leur dérive phénotypique très aisée, il est tout aussi facile qu'elles deviennent différenciée ou qu'elles deviennent cancéreuses. Leur implantation est donc à haut risque et les bénéfices beaucoup trop aléatoires pour qu'on puisse passer à une échelle plus vaste de recrutement dans les essais cliniques.
Attention ma phrase peut être vue comme une généralisation à l'ensemble des types de cellules souches et à l'ensemble des méthodes thérapeutiques utilisant les cellules souches. Ce n'est pas le cas, comme je l'ai expliqué ci-dessus. Je parle surtout de la différenciation ex vivo des cellules souches (qui me semble être une technique applicable à un vaste éventail de type de cellule souches et de type de différenciation).
Parmi ces méthodologies, auxquelles faites-vous référence ?
- transgenèse par vecteurs viraux ?
- reprogrammation par transfert de noyaux ?
- réinitiallisation par enzymes (tellomères), impulsions électrique ?
- influence de la différenciation par contrôle du contexte (facteurs de croissance, tuteurs...) ?
- autres ?...
Cordialement.
PS : Je ne m'y connais absolument pas, c'est pourquoi je demande...
Je sais que c'est le cas des cellules souches hématopoïétiques, dont une faible proportion est circulante comme je l'ai dit. Les cellules souches mésenchymateuses de la moelle sont elles aussi capables de devenir circulantes. D'ailleurs une tumeur a la capacité de mobiliser ces cellules à distance pour qu'elles viennent sur le site tumoral créer de nouveaux vaisseaux sanguins. Pour les autres types de cellules souches, je ne sais pas.Existe-il beaucoup de circulations cellulaires comme ça ?
Il y a toujours du criblage, mais le criblage ne se fait pas sur l'être humain, à ma connaissance. On teste d'abord les molécules in vitro (c'est vraiment à cette étape qu'on crible), puis on passe à l'animal si c'est satisfaisant, et si ça le reste on passe à l'être humain.Donc il n'y a plus de "criblage" ? C'est bien dommage. Si cette méthode disparaît, des produits tel que la Biafine, pourtant efficace, ne pourront plus voir le jour. C'est une méthode éprouvée pourtant, même si les mécanismes fins ne sont pas toujours évidents.
Je ne sais pas vraiment. Je ne sais pas à partir de quoi ils ont obtenu leurs cellules pancréatiques différenciées, et je ne connais pas les techniques d'introduction des cellules différenciées dans l'organe cible.Concernant la greffe de tissus différencié, j'ai entendu parlé d'expériences avec des greffes de cellules pancréatiques. La technique est-elle similaire ?
Je fais référence à celle-ci :Parmi ces méthodologies, auxquelles faites-vous référence ?
Les autres méthodes que tu cites sont assez lourdes.- influence de la différenciation par contrôle du contexte (facteurs de croissance
Salut, a-t-on compris le mécanisme utilisé pour appeler ces cellules et leur donner l'ordre de créer des vaisseaux sanguins ? Je subodore un transmetteur chimique, non ?
Question corollaire, la tumeur si elle a pour but de tuer son hôte, elle se tue elle-même, pourquoi la nature fait ça ?
La nature ne fait rien sans but.
Ou alors c'est un bug évolutionniste ?
Non, il faut faire un distinguo entre une annonce et une vraie utilisation.
les labos annoncent qu'ils ont trouvé ça, car ça leur fait de la pub. Les grands chercheurs aiment bien être sous la lumière des projos, c'est toujours bien de voir son travail cité partout. Il y a quand même une espèce de compétition entre les labos, car seul le premier aura son nom cité, les autres auront juste perdu du temps et de l'argent.
De plus, ça peut inciter certaines entreprises ou les ministères à vous accorder des crédits, chose après lesquelles tous les labos tournent.
Par exemple, tu peux entendre souvent parler que tel labo pharma a développé une nouvelle molécule qui va faire tel effet.
Le truc, c'est que c'est le début de l'aventure, il y a ensuite tous les tests pour voir l'inocuité sur culture cell, animaux, humains non malades à petit dose, humains malades à dose normal etc. Sauf que ce sont des entreprises, souvent côtées en bourse, donc les actionnaires sont content. Même si au bout de 5 ans, la molécule est jetée car avec trop d'effets secondaires.
Là c'est un peu le même principe.
Même si le mécanisme est plus complexe que l'intervention d'un seul médiateur chimique, les tumeurs sécrètent des quantités importantes de VEGF, un facteur de croissance pro-angiogénique. Comme chaque tissu en hypoxie. Le mécanisme ne fait pas intervenir les cellules souches. Les néo-vaisseaux irriguant les tumeurs dérivent du réseau vasculaire existant.
Une tumeur n'est pas un parasite. Tu ne peux pas parler d'hôte. Les tumeurs font parties du soi, et c'est bien là un problème majeur dans les stratégies thérapeutiques anticancéreuses. Pour ce qui est de Dame Nature, on ne peut te répondre que si l'on adopte une vision finaliste de l'évolution. Je m'abstiendrais donc.
Le mécanisme peut faire intervenir des cellules souches, mobilisées à distance par je-ne-sais-pas-quel-facteur. Peut-être le GM-CSF, à voir. Ils se différencient en progéniteurs endothéliaux qui permettent ensuite la formation de vaisseaux.
Pour le reste, je suis entièrement d'accord.
Si par progéniteurs endothéliaux, tu parles des EPC, alors il existe déjà une fraction circulante à tout moment (d'où le C dans EPC). Il est possible que les tumeurs sécrètent un facteur augmentant leur mobilisation, je n'en ai aucune idée, mais je pencherais plutôt vers SDF-1 ! (Mais peut-être aussi GM-CSF et SDF-1).Le mécanisme peut faire intervenir des cellules souches, mobilisées à distance par je-ne-sais-pas-quel-facteur. Peut-être le GM-CSF, à voir. Ils se différencient en progéniteurs endothéliaux qui permettent ensuite la formation de vaisseaux.
Pour le reste, je suis entièrement d'accord.
Je ne crois pas qu'il ait été décrit dans la littérature une différenciation de cellules souches en EPC en dehors de la niche médullaire (si ?). Qui plus est, leur origine médullaire n'est pas certaine.
Enfin, oui les EPC participent à l'angiogenèse en stabilisant les vaisseaux en formation, mais on entre dans des mécanismes un peu complexes, je pense qu'il faut tout de même retenir que l'essentiel du réseau vasculaire tumoral, par ailleurs instable, provient de la division de cellules endothéliales matures et de leur migration sous l'effet du VEGF.
Au plaisir de te contredire (il parait que tu aimes ça !).
Je suppose que tu travailles sur la néo-angiogenèse tumorale.
A vrai dire, cette mobilisation de progéniteurs à distance par la tumeur je l'ai lu dans le livre de Robert Weinberg "The Biology of Cancer". Donc pour ce qui est des détails, je n'en sais rien du tout....
Si c'était si simple, les thérapies anti-VEGF seraient un succès. Il faut aussi considérer tous les autres qui ont leur importance (PDGF, EGF,...) qui permettent à la tumeur d'avoir à sa disposition des compromis efficaces pour contourner la nécessité du VEGF. Enfin, c'est toi le spécialiste.je pense qu'il faut tout de même retenir que l'essentiel du réseau vasculaire tumoral, par ailleurs instable, provient de la division de cellules endothéliales matures et de leur migration sous l'effet du VEGF.
Non, je ne suis pas spécialiste de l'angiogenèse tumorale ! Et oui, tu as raison pour les autres médiateurs, je disais d'ailleurs dans un post précédent "Même si le mécanisme est plus complexe que l'intervention d'un seul médiateur chimique, les tumeurs sécrètent des quantités importantes de VEGF [...]".Si c'était si simple, les thérapies anti-VEGF seraient un succès. Il faut aussi considérer tous les autres qui ont leur importance (PDGF, EGF,...) qui permettent à la tumeur d'avoir à sa disposition des compromis efficaces pour contourner la nécessité du VEGF. Enfin, c'est toi le spécialiste.
Au risque de dévier un peu du fil initial du sujet, j'aimerai tout de même ajouter que l'avastin (pour les novices : un anticorps anti-VEGF) a quand même constitué une amélioration thérapeutique, au moins dans certains types de cancers.
Il semblerait que cette amélioration soit surtout dû à une meilleure organisation temporaire du réseau vasculaire tumoral. Ainsi, la tumeur est irrigué de façon plus homogène et on profite de ce moment pour balancer les cytotoxiques qui seront efficaces sur une plus grande partie de la tumeur. En tous cas, c'est la stratégie la plus courante que j'ai entendu.