Comment peut-on caractériser la relation physiologique entretenue entre le foetus et sa mère ?
Parasitisme ? Commensalisme ? Symbiose ? Autres ?
Merci d'avance pour votre réponse !
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Comment peut-on caractériser la relation physiologique entretenue entre le foetus et sa mère ?
Parasitisme ? Commensalisme ? Symbiose ? Autres ?
Merci d'avance pour votre réponse !
Bonjour et bienvenue sur Futura Sciences,
Dans le cadre de la reproduction, ces définitions n'ont pas lieu d'être puisqu'elle décrivent les relations entre deux ou plusieurs individus d'espèces différentes.
En s'en tenant strictement au point de vue des définitions de chacun de ces termes, je dirais qu'on se rapproche plus du commensalisme puisque l'un des deux individus (le foetus) trouve tous ses bénéfices chez son hôte (la mère) et il n'apporte pas d'inconvénients majeurs à son hôte. Cela correspond à la définition de wikipedia du Commensalisme.
Bonjour et merci de votre accueil,
Evidemment, j'avais plutôt pensé au commensalisme, mais l'article Wikipédia indique notamment ceci :
"Le commensalisme est une exploitation non-parasitaire d'une espèce vivante par une autre espèce."
Ce qui me laisse incertain.
Dans le commensalisme, il y a aussi une notion d'association facultative. Pour le fœtus, ce n'est pas trop facultatif...(de façon physiologique du moins).
H u m a n i t y
Je ne pense pas qu'aucun de ces termes convienne : toute la physiologie de la relation mère/foetus passe par un seul et unique organe : le placenta, qui est d'origine foetale. Je ne vois pas d'autre exemple de relation entre deux organismes passant par le lien d'un organe créé spécifiquement dans ce but par l'un des deux organismes...moi je dirais que cette relation porte le nom de gestation, tout simplement, et qu'en soi ce terme explique de quel type est cette relation.
"mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde". Albert Camus
Merci pour ces quelques réponses.
Un étudiant en biologie m'avait dit qu'il s'agissait d'une relation parasitaire, ce qui m'avait, pour le moins, étonné (surtout que mois même je ne suis pas étudiant en sciences).
On parle parfois de jumeau parasite mais c'est une anomalie. http://www.em-consulte.com/article/114149
H u m a n i t y
Oui Edelweiss68, j'en ai entendu parlé également.
Mais cela ne reflète pas vraiment la situation physiologique entre la mère et le foetus comme vous dites.
Si on se place non pas à l'échelle de l'espèce mais à l'échelle de l'individu, alors oui, bien sûr que le foetus doit être vue comme un parasite. Cela parait contre-intruitif. Et c'est bien normal car d'un point de vue évolutif cela n'a aucun de sens que de considérer le foetus comme un parasite puisque le "vrai" parasite diminue le succès reproductif des individus. Or là, par définition le foetus augmente
Il y a assez de conflit materno foetaux pour parler de parasitisme. Du point de vue génétique il y a des genes d'origine paternelle qui mettent à disponistion les ressources maternelles et d'autres gènes, d'origine maternelle qui inhibent ces genes d'origine paternels. Je crois que c'est le cas d'un gène pour l'IGF II.
L'éclampsie, le diabète gravidique, l'hypertprotéinémie sont des troubles mortels dont le responsable est la surconsommation de nutriments par le foetus.
Le bon déroulement de la grossesse découle plus d'un équilibre entre un organisme maternel qui essaie de retenir ses ressources et d'un foetus qui essaie de s'accaparer ces ressources plutôt que d'une harmonie entre deux organismes.
Euh...non, pas tout à fait.L'éclampsie, le diabète gravidique, l'hypertprotéinémie sont des troubles mortels dont le responsable est la surconsommation de nutriments par le foetus.
L'éclampsie, ou plutôt la toxémie gravidique, a une origine plurifactorielle encore mal connue, mais qui a plus de chances d'être trouvée du côté d'une insuffisance vasculaire maternelle que d'une surconsommation de nutriments par le foetus.
http://www.sciencedirect.com/science...4&searchtype=a
Quant au diabète gestationnel, il n'est pas mortel pour la mère, ses complications ( potentiellement graves ) concernant surtout l'enfant.
Sa physiopathologie est surtout expliquée par une augmentation de l'insulino-résistance avec diminution de la sécrétion d'insuline, donc mauvaise tolérance glucidique, mais est là aussi multifactorielle.
http://www.em-consulte.com/article/1...tatrecherche/1
"mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde". Albert Camus
Merci de ses précisions.
Et je précise à mon tour mon point de vue concernant les relations mères/foetus qui ne tenait pas compte de la médecine et de ses avancées.
A quel moment peut-on parler de parasite ? Spermatozoïde (qui infecterait un "ovocyte hôte") ?
Comment considère-t-on la partie maternelle du foetus si "ontamination"/fécondation il y a ? Comme un parasite ou comme un "organe infect" ?
Bref ! C'est vraiment bizarre comme point de vue
Claude Combes a donné une définition du parasitisme, que je ne répète pas ici parce que je la déformerais (ça tourne autour de la perte de gènes et de l'incapacité de se reproduire sans l'hôte), mais je me rappelle avoir pensé qu'en l'appliquant au pied de la lettre, on pourrait considérer les mâles comme parasites des femelles.
par contre pour le foetus, ça me semble incorrect de parler de parasitisme, parce que certes la gestation mobilise des ressources énergétiques de la mère en faveur du foetus, mais d'un point de vue évolutif, quand on veut quantifier le fardeau pour l'hôte dû à un parasite, on le fait en termes de perte de fitness, c'est-à-dire diminution du nombre de descendants. Or ici, le foetus est lui-même le descendant, donc sa présence ne peut pas réduire le nombre de descendants, même dans le cas extrême où la mère meurt du fait de la grossesse ou de l'accouchement.
Ca rend cette vision des choses tellement passionnante !Envoyé par Noir écailleBref ! C'est vraiment bizarre comme point de vue
@Ambrosio : Ok pour la quantification de la relation parasitaire. Mais en ce qui concerne de la qualifier, cette relation ? C. Combes dit :
questions a C.Combes : http://www.ecosociosystemes.fr/parasitisme.htmlEnvoyé par C.CombesC'est (un parasite, ndm) un organisme voire une simple information génétique qui utilise un autre organisme à la fois comme source d'habitat et d'énergie. Le parasite vit non pas dans l'eau ou sur terre, mais dans ce " troisième environnement " qu'est le vivant.
Ce à quoi il rajoute :
Envoyé par C.COmbesJ’ai toujours considéré l’œuf des mammifères euthériens comme l’un des plus extraordinaires parasites de la Planète. Tout l'indique : la manière dont est libéré l’ovule, le moment où il est libéré, la manière dont l’œuf se fixe sur la matrice utérine, puis « s’enkyste » en profitant au mieux de l’organisme porteur, mais en s’en protégeant ; comment progressivement le phénotype de l’embryon modifie le phénotype maternel, comment ses propres productions humorales, hormonales, immunologiques vont influencer les humeurs de la mère au point d’en modifier jusqu’à son comportement, puisqu’elle affirmera combien l’enfant nouveau-né était désiré…