Evolution de la sexualité anthropique : coït
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Evolution de la sexualité anthropique : coït



  1. #1
    philippedelimoges

    Evolution de la sexualité anthropique : coït


    ------

    Bonjour à tous

    Je relis actuellement un livre qui m'avait beaucoup plus : "Le Sexe, l’Homme & l’Evolution", par Pascal Picq et Philippe Brenot, chez Odile Jacob (2012). Ce livre ouvre de nombreuses pistes de réflexions. Si des internautes ont connaissances d'autres études en rapport avec la thématique de ce livre, je suis preneur de leur conseil de lecture !
    Dans le livre précité, une chose (parmi d'autres) à retenue mon attention : la durée du coït. Chez les grands singes (à l'exception notable des Orangs-outans), la durée du coït est de quelques dizaines de secondes ; alors que dans notre espèce on parle en minutes (en gros entre 2 et 7 min). Donc une durée bien supérieure. Comment expliquer cette différence ? Est-ce une compétition moindre des mâles ? est-ce la recherche du plaisir ? est-ce un effet sélectif des femmes : celles-ci recherchant des partenaires susceptibles de leur apporter plus de plaisir ou, inversement, le mâle a éjaculation retardé, offrant l'avantage de rester plus de temps avec sa partenaire n'ira pas voir ailleurs ?
    Autre :
    1 - connaît-on le temps nécessaire chez nos cousins grands singes entre deux éjaculations ? Pourquoi cette question ... je me dis si le temps est court, la recherche de partenaires est peut-être plus aisée.
    2 - l'orgasme des mâles et des femelles singes est-il similaire aux nôtres ?

    Merci pour vos réponses

    Cordialement

    -----

  2. #2
    minushabens

    Re : Evolution de la sexualité anthropique : coït

    Citation Envoyé par philippedelimoges Voir le message
    est-ce un effet sélectif des femmes : celles-ci recherchant des partenaires susceptibles de leur apporter plus de plaisir(...)
    si c'était le cas on devrait observer une plus longue durée du coït dans les cultures où les femmes choisissent leur partenaire que dans celles où il leur est imposé. Existe-t-il des données permettant de tester cette prédiction?

  3. #3
    philippedelimoges

    Re : Evolution de la sexualité anthropique : coït

    Bonjour à tous

    En relisant l'ouvrage de Pascal Picq et de Philippe Brenot, page 139, une autre hypothèse est mise en avant pour expliquer le retard de l'éjaculation chez l'homme : le gland du pénis humain serait moins innervé, moins sensible que celui des autres singes. Donc le temps d'excitation serait plus long.

    Cordialement

  4. #4
    minushabens

    Re : Evolution de la sexualité anthropique : coït

    Je ne sais si c'est vrai (il faudrait disséquer des glands de primates pour savoir) mais c'est ce qu'on appelle une explication proximale, ça ne dit rien du mécanisme évolutif: est-ce que la moindre innervation du gland humain procure un avantage sélectif? est-ce que cet avantage est lié à la durée du coït?

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    philippedelimoges

    Re : Evolution de la sexualité anthropique : coït

    Effectivement, minushabens, cela ne dit rien du mécanisme évolutif.
    En revanche,le pénis humain s'est sensiblement transformé, comparativement au pénis des autres grands singes. Je reprends les constats du livre précité (p.231) : (1) disparition d'épine et de villosité ; (2) disparition de l'os pénien ; (3) disparition d'un fourreau de rétractation du pénis une fois au repos ; (3) allongement du pénis humain en érection (Orang-Outan 4 cm ; Gorille 3 cm ; chimpanzé 7/8cm - cela dit si l'on compare la taille d'un chimpanzé et celle d'un homme, il me semble que proportionnellement la taille pourrait approximativement correspondre)
    Les caractéristiques (2), (3) et (4) peuvent se comprendre avec l'évolution de la bipédie.
    A noter : est-ce qu'aussi l'accès à l'orgasme pour les femmes n'a pas été plus difficile avec la bipédie (et donc la nécessité d'un coït plus long pour elle) : dans un article de futurascience "L'orgasme féminin serait un vestige de l'évolution", il est dit "Les chercheurs ont également découvert que la position du clitoris s'est éloignée du vagin chez les mammifères à ovulation spontanée comme l'être humain, rendant la stimulation plus difficile lors du rapport sexuel."
    Reste, un point : un éjaculateur précoce à théoriquement plus de chance de se reproduire, dans un cadre concurrentiel entre mâles. Un coït plus long au sein de notre espèce manifesterait-il la mise en place d'un processus d'attachement entre partenaire (un atout pour les femmes qui ont besoin de l'investissement paternel pour assurer leurs impératifs maternels).

  7. #6
    tic-tic

    Re : Evolution de la sexualité anthropique : coït

    Salut,

    C'est tout bête ce que je vais dire, mais bon on a toujours plein de suppositions en tête pour ce type de question qui concerne l'évolution...Est-ce qu'on ne pourrait pas aussi imaginer que plus le mâle est programmé pour "atteindre difficilement l'éjaculation", plus balèzes seront les individus qui y parviendront, surtout si on a affaire à une femelle qui se défend ardemment? Voire même que le coït a duré tellement longtemps que la femelle ne pourra pas s'accoupler avec un autres immédiatement après?

    Ah et au cas ou, puisque ce sujet semble t'intéresser, il me semble avoir lu une fois que les testicules des singes sont bien plus volumineuses que celles des hommes pour donner l'avantage en cas de "polyspermie".
    Dernière modification par tic-tic ; 27/10/2016 à 10h49.
    Everything we call real is made of things we cannot call real. Niels Bohr

  8. #7
    philippedelimoges

    Re : Evolution de la sexualité anthropique : coït

    Bonsoir à tous

    Je ne suis pas totalement convaincu par votre argument tictic ... Si j'étais une femme, j'irai justement voir ailleurs pour ne pas être épuisé par mon copulateur super long et super plan plan ; à moins qu'il y ait épuisement dans l'extase orgasmique, dans ce cas votre hypothèse mérite approfondissement
    En revanche, la taille des testicules a effectivement un intérêt : si je me souviens bien, nous avons des testicules plus grands que ceux du gorille et plus petits que celui du chimpanzés. Apparemment, ce serait lié à la concurrence entre mâle : chez les gorilles, elle est faible ; et forte chez les chimpanzés.
    Lu un article qui disait que plus les testicules sont petits plus l'investissement des pères est notable pour leur progéniture (http://www.lepoint.fr/editos-du-poin...1722914_57.php).

    Cordialement
    Dernière modification par philippedelimoges ; 29/10/2016 à 21h34.

  9. #8
    minushabens

    Re : Evolution de la sexualité anthropique : coït

    Toutes les tentatives que je connais d'expliquer les comportements humains en termes évolutifs partent du constat suivant: les femmes sont limitées dans leur capacité de reproduction par le nombre de gamètes qu'elles produisent et surtout par le temps incompressible de la gestation (et en partie de l'allaitement) ce qui fait qu'elles ne peuvent dans leur vie avoir plus d'une trentaine d'enfants. Les hommes en revanche sont beaucoup moins limités. En théorie ils pourraient s'accoupler 3 ou 4 fois par jour pendant disons 60 ans et produire ainsi jusqu'à 90000 rejetons (mais bien sûr de n'est pas possible en pratique). Donc la meilleure stratégie de reproduction pour un homme, c'est de s'accoupler avec la première femme venue et de l'oublier immédiatement pour passer à la suivante. Pour une femme au contraire, puisqu'elle ne pourra pas faire beaucoup d'enfants, il est important de bien choisir l'homme avec laquelle elle va se reproduire. Il faut qu'il ait de "bons gènes" et de plus il est préférable qu'il consacre des ressources à l'entretien de sa progéniture une fois qu'elle est née.

    Puisque les femmes ont intérêt à bien choisir leurs partenaires, ces derniers ont intérêt à se montrer sous un jour favorable. Peut-être que les prouesses sexuelles (dont la longueur du coït) sont un message destiné à montrer une capacité d'attachement: "si cet homme s'attache à moi il s'attachera aussi à son enfant".

  10. #9
    philippedelimoges

    Re : Evolution de la sexualité anthropique : coït

    Bonjour à tous

    Réflexion rapide : si attachement pour investissement dans la paternité, peut-on y voir une double évolution ? (1) la tendance vers une relation affective (2) une tendance vers la monogamie. Monogamie impliquant (?) un choix sélectif des femmes (et non plus un rapport sexuel forcé) du partenaire.
    Je note que dans certaines ethnies indiennes d'Amazonie, la paternité est partagée par plusieurs pères ; puisque une femme peut librement s'accoupler avec n'importe quel homme de son choix. C'est la solidarité communautaire et l'attention des pères potentiels qui assurent l'accompagnement éducatif des enfants. A mon avis plus l'organisation est communautaire, plus la solidarité joue en faveur de l'éducation des jeunes. Il est possible qu'il faille émettre l'hypothèse originelle d'une co-éducation des jeunes par le clan (avec une part importante des anciens, grand-mère notamment) et un investissement plus particulier d'un homme éprouvant des sentiments pour l'une des mères.

    Cordialement

  11. #10
    minushabens

    Re : Evolution de la sexualité anthropique : coït

    Citation Envoyé par philippedelimoges Voir le message
    (et non plus un rapport sexuel forcé)
    rien ne dit que les relations sexuelles imposées aient jamais été la norme dans l'espèce humaine. Ce n'est pas le cas chez les primates non humains que je sache.

  12. #11
    philippedelimoges

    Re : Evolution de la sexualité anthropique : coït

    Bonjour à tous

    retour sur "relation sexuelle forcée".
    Effectivement, si j'ai bien digéré mes lectures, le viol (ou rapport sexuel contraint) n'est pas la norme chez les primates. Du moins, c'est vraisemblable (à mon avis) pour les espèces où les femelles ont un oestrus, il y a réceptivité ou pas ; et le mal se plie à cette condition. A noté toutefois, la réceptivité peut être forcée : des mâles tuent les petits pour rendre réceptif les femelles (ex. chez les Gorilles). En revanche, lorsque l'oestrus est moins marqué, la réceptivité instinctive de la femelle s'estompe et la pratique sexuelle change. On parle de comportement plus érotique (la recherche de plaisir l'emporte). L'attrait sexuel peut donc s'exercer à tout moment.
    Chez les grands singes, le viol est attesté chez les Orang-outan. Cela n'a pas été constaté chez les Gorilles (mais il y a les infanticides et les femelles sont soumises à un mal dominant ; donc pas véritablement le choix). Chez les chimpanzés (société multimâle/multifemelle), les guenons se soumettent aux mâles dominants, mais pratiquent aussi l’adultère, ce qui leur permet d’entretenir des liens sociaux avec d’autres mâles : il y a une polyandrie informelle.
    Picq, dans son ouvrage, note que le viol exercé à l'égard des femmes est extrêmement présent au sein de notre espèce. Est-ce lié à une évolution au sein de notre espèce ? Je n'ai pas de réponse. En tout cas je note ce constat.

    Cordialement

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