Bonjour à tous
Suite à la mise en ligne sur Futura d'un article sur l'attractivité (ou non) des poils (cf. pourquoi les femmes préfèrent les torses imberbes ?), je m'autorise à relancer la discussion.
4 questions :
(1) pourquoi notre toison originelle s'est-elle estompée ?
(2) quand s'est produit cette disparition ?
(3) pourquoi certains poils ont survécu ?
(4) pourquoi existe-il une différence entre hommes et femmes ?
A la question (1) une hypothèse retient mon attention : l'apparition d'un système efficace de régulation de la température du corps : la transpiration ; celle-ci rendrait-elle peu intéressant notre toison initiale ? Ce n'est pas la chaleur ambiante qui peut expliquer cette disparition d'une toison (exemple : le cas des antilopes qui vivent en pleines savanes) ; est-ce une évolution de l'activité prédatrice humaine ? l'antilope doit courir vite pour échapper à un prédateur ; mais elle ne peut courir longtemps (comme son prédateur d'ailleurs) sans suffoquer. L'homme pourrait avoir adopter une technique de chasse (d'antilope par ex.) basée sur l'endurance : une course plus lente, qui suit la proie jusqu'à ce qu'elle s'effondre d'épuisement. Une pilosité forte n'aurait-elle pas été un handicap, car elle retiendrait plus de chaleur corporelle ?
En ce qui concerne, l'argument sélectifs du choix de partenaires moins velus car il serait susceptible d'avoir moins de parasite ... initialement, je n'y crois pas trop, mais peut-être ai-je tort. Qu'une sélection sexuelle est jouée, c'est me semble-t-il vraisemblable (cf. la question 3)
A la question (2) il y aurait-il un indice ? L'assombrissement de la peau en serait-il un ? Celle-ci devait-être plutôt rosée initialement (comme nos cousins grands singes) ; puis, la perte d'une toison et l'exposition au soleil aurait impliqué un assombrissement protecteur. Je pense que cette hypothèse est crédible. J'avais lu (mais j'ai oublié la ou les références) qu'il y a 1,2 millions d'année, la peau aurait basculée vers le noire (mais d'autres articles évoqués 1,6 millions d'années). Qu'en est-il actuellement de cette hypothèse ?
Autre indice : la génétique est-elle en capacité de dire quand est apparu le processus de transpiration précédemment évoqué en (1) ?
A noter : cette pilosité serait toutefois restée bien présente durant des centaines de millénaires car il se pourrait (si je me souviens de mes lectures), que la pilosité notable des Européens serait à mettre en lien avec une hybridation avec Néandertale. En revanche, il n'est pas impossible qu'Homo Sapiens ait été (à l'époque de son expansion) plutôt imberbe. Ce qui pourrait expliquer la faible pilosité des Asiatiques et des Amérindiens. Reste à savoir ce qui a pu déterminer cette évolution vers moins de poils (la question de l'hygiène ? une sélection sexuelle ?)
A la question (3) il faut distinguer les poils strictement fonctionnels (cils, sourcils, nez ...) qui ont un rôle protecteur (il est possible que la chevelure entre dans ce cadre puisqu'il serait une protection contre la chaleur du soleil, peut-être mais à mon avis ce n'est pas suffisant).
Il y a un point commun entre homme et femme : les poils des aisselles et du pubis. Un aspect fonctionnel est envisageable pour les aisselles (limiter la friction liée au mouvement des bras ?). Peut-être est-il envisageable de mettre aussi une fonction protectrice pour les poils du pubis (protéger contre le frottement des vêtements ?). Reste que ces deux zones pileuses (qui me semble pas être bien présentes chez les grands singes) ont un rôle de diffuseur de phéromones (donc d'information).
Je note, enfin, un autre point commun entre homme et femme (même si c'est moins marquée chez les femmes) : la pilosité est marquée sur les avants-bras et les jambes. Est-ce un indice lié au port du vêtement ? Les poils de ces zones seraient-ils une barrière protectrice pour capter et retarder la course sur notre corps des insectes rampants ?
La présence de poils sur le torse chez les hommes européens (et a un degré nettement moindre sur le dos), quelle en est la raison ? Une action hormonale ciblée sur certaines zones du corps ?
A la question (4), j'ai lu que nous avions homme et femme le même nombre de poils. Sauf que chez l'homme ils sont plus durs et plus visibles. La différence hormonale explique cette différence (action des androgènes chez l'homme). Une sélection sexuelle est-elle aussi envisageable ? Les femmes ont une pilosité apparente moindre. Est-ce un effet sélectif ? Les hommes souhaitant avoir des femmes plus jeunes et donc une apparence plus juvénile ? La chevelure féminine est plus longue. Pourquoi ? En tout cas elle est indiscutablement plus longue que notre ancêtre il y a 6 millions d’années (la chevelure des grands singes est courte). Question : existe-t-il une différence de pilosité entre un Chimpanzé mâle et femelle ?
En ce qui concerne les hommes, une pilosité semble relativement notable chez tous les phénotypes : la pilosité faciale ou barbe. Est-ce un critère conservé pour permettre aux femmes de déterminer le potentiel de fécondité d'un homme (passer l'âge pubertaire par exemple) ?
Si vous avez des réponses ou des remarques, je suis preneur !
Cordialement
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