AT8 vs MC-1 : Quel anticorps choisir pour détecter Tau ?

[ICILabas]

Bonjour,

Je me permets de vous écrire sur ce forum pour obtenir de l'aide concernant le choix d'un anticorps permettant de détecter la protéine Tau P301L. Je ne cherche pas spécialement une réponse directe, mais plutôt des conseils sur la manière de choisir un bon anticorps.

Pour la petite histoire, il nous a été demandé d'entreprendre un projet de A à Z, qui durera de 3 à 6 mois. Mon groupe et moi avons décidé de nous concentrer sur l'impact du blocage de certaines positions (qui sont ubiquitinées chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer) et d'observer l'effet de ce blocage sur l'agrégation de Tau.

Ainsi, plusieurs expériences vont être réalisées : Western Blot, immunofluorescence, etc. Nous hésitons entre AT8 et MC-1. Nous avons fait des recherches de notre côté et lu le document intitulé "Visualization of neurofibrillary tangle maturity in Alzheimer's disease: A clinicopathologic perspective for biomarker research", qui comprend toutes les colorations et anticorps utilisés pour détecter la protéine Tau en fonction de son état d'agrégation.

Il est connu que AT8 détecte une phosphorylation spécifique de la protéine Tau, tandis que MC-1 reconnaît une conformation pathologique avant la formation des agrégats neurofibrillaires. → Les termes utilisés ne sont peut-être pas les plus précis, donc n'hésitez pas à me corriger.

Nous savons que le choix d'un anticorps dépend des objectifs de l'expérience. Dans cette étude, notre objectif est d'observer les effets du blocage de l'ubiquitination sur certaines positions. → En résumé, nous voulons observer la formation (ou non) d'agrégats de la protéine Tau.

Au début, notre groupe s'était orienté vers AT8, mais nous avons désormais un doute.

Je m'excuse pour ce long message et vous remercie d'avance pour vos réponses !
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[ICILabas]

je pense avoir trouvé la réponse :
Notre objectif est de détecter les agrégats de Tau, et le choix de l’anticorps dépend du stade de maturation de ces agrégats.

Pourquoi MC-1 et pas AT8 ?

MC-1 détecte les pré-tangles, c’est-à-dire les premières formes d’agrégats pathologiques de Tau.

AT8, lui, détecte Tau hyperphosphorylée, ce qui précède l’agrégation, mais ne cible pas directement les agrégats. Comme toutes les formes pathologiques de Tau sont phosphorylées, AT8 ne nous aide pas à distinguer l’agrégation spécifique.

Pourquoi utiliser les deux ensemble ?

AT8 détecte les premières altérations de Tau, tandis que MC-1 identifie les premières formes agrégées.

En combinant les deux, on peut suivre la progression de Tau, de la forme phosphorylée à la forme agrégée.

Mais comme notre but est de détecter les agrégats, MC-1 seul suffit, sauf si on veut observer le processus avant l’agrégation.

Est ce correcte ?

[Flyingbike]

Hello

Je ne suis pas un expert des protéines Tau et des techniques associées, néanmoins j'ai quelques kilomètres en biologie moléculaire/protéines.
Vous parlez d'IF et de WB, mais pour mesurer la formation d'agrégats, connaissez vous la limite de ces techniques ?

A mon avis pour identifier un clone pertinent il faut connaitre la procédure, l'échantillon de départ, la readout voulu (qualitatif, quantitatif, cinétique...?) . Et pourquoi avoir écarté les techniques non immunologiques ?

[ICILabas]

Merci pour votre réponse !

Si je ne me trompe pas, le Western Blot est une technique semi-quantitative permettant d’évaluer le poids moléculaire des protéines de notre échantillon, tandis que l’immunofluorescence (IF) est une méthode de détection. J’en déduis que ces deux techniques ne fournissent pas de données quantitatives complètes et précises, ce qui constitue leur limite.

Nous n’avons pas utilisé de techniques non immunologiques, car le professeur qui coordonne le projet a orienté notre choix vers des méthodes impliquant des anticorps. Cette décision repose sur plusieurs arguments qu’il a avancés contre les techniques non immunologiques, estimant qu’elles ne correspondaient pas pleinement aux exigences et aux objectifs de notre expérience. Il a ainsi favorisé l’utilisation de technologies basées sur les anticorps, qui s’inscrivent mieux dans notre cadre expérimental et permettent d’obtenir des résultats plus adaptés à notre approche.

Toutefois, ces techniques non immunologiques restent une alternative envisageable, notamment si la question est posée lors de la défense. Elles pourraient offrir des perspectives différentes en fonction des objectifs poursuivis et des contraintes expérimentales.

Par ailleurs, nous avons rédigé un document de six pages qui présente plus en détail le contexte de notre expérience. Si vous avez l’occasion d’y jeter un œil, vos retours nous seraient très précieux.

[A voir en vidéo sur Futura]

[Flyingbike]

Ok


Il n'est pas incohérent, quand on recherche un outil méthodologique, de tester plusieurs approches. Et plusieurs anticorps.

QUel est votre matériel de départ ? Des tissus, des cellules en culture ?

[mycewony]

Bonjour je me permet de répondre car je fais parti du groupe de travail.
Nous travaillons sur de culture de neurone primaires (CA1 hippocampe) et nous voulons également réaliser ces tests in vitro sur des coupes de cerveau.