Bonjour,
Vous pensez quoi de disperser les déchets radioactifs d'uranium et de plutonium sous forme de sels (nitrates) solubles dans l'océan ?
Le nitrate d'uranyle est soluble dans l'eau, pour le plutonium je n'ai pas trouvé mais j'imagine que certain de ses sels sont solubles également ?
Euh j'aimerais juste comprendre l’intérêt de vouloir disperser dans l'océan des sels solubles hautement radioactifs dans l'océan? O_o Sinon autant les mettre sous forme insoluble, comme ça ils restent en un seul bloc et ne polluent qu'une petite partie de l'océan au lieu de tout irradier. Reste que ça ne me paraît pas une solution d'envoyer tout nos déchets dans les eaux, on en sera toujours pas débarassés et ils resteront dangereux pour l'environnement non?
C'est comme toujours une question de quantité et de dilution. Si on est sûr que le plutonium et l'uranium resteront en solution, on peut calculer la probabilité que la radioactivité résiduelle soit inférieure au taux habituel de radioactivité naturelle. Si on dilue un mètre cube de substance très radioactive dans un kilomètre cube d'eau de mer, on effectue une dilution d'un facteur 1 milliard. Si le mètre cube contient l'équivalent de quelques grammes de radium, il restera encore assez de radioactivité dans un mètre cube pour tuer une personne si elle avale ce mètre cube d'eau. Mais si elle n'avale qu'un litre de cette eau, donc 1000 fois moins, elle n'absorbera qu'une dose inoffensive.
Quoi qu'il en soit, personne ne pense rejeter à la mer des quantités importantes de plutonium. On conditionne les déchets nucléaires dans des perles de verre, qu'on stocke, et qu'on ne rejette pas à la mer..
J'avais bien pris conscience de la notion de dissolution, mais ne faudrait-il pas aussi prendre en compte les organismes bien moins massifs qu'un être humain? Je pense évidemment aux planctons et phytoplanctons, qui risquent d'être bieeeeeen moi résistants a la radioactivité qu'un être qui contient plusieurs milliards de cellules et qui pèse dans les 70kg de moyenne. Et étant à la base de la chaîne alimentaire de la faune aquatique, je doute que tout ce beau monde survive longtemps. Après je me trompe peut-être lourdement, mais je doute que ça ne resterait sans conséquences.
Juste pour remettre les choses dans leur contexte:
A l'état naturel, l'eau de mer contient environ 3 mg d'uranium par m3 (selon le CEA et la COGEMA), soit 4,5 milliards de tonnes d'uranium dissous dans les océans.
Actuellement, on extrait environ 50.000 tonnes d'uranium par an.
Bref, si la dilution est bien faite (homogène et stable), il n'y a pas l'ombre d'un risque. Maintenant, il est sans doute plus simple (et plus utile) de garder ces résidus à porté de main dans des stockages réversibles
(sans compter que l'opinion serait incapable d'accepter que de l'uranium soit dilué dans "sa" mer, tout en ignorant complètement qu'il y a déjà "plein" d'uranium "naturel" là où tous les enfants se baignent.
Faith a raison. mais il est difficile de comparer la toxicité de l'uranium qui n'est pas bien importante, et celle du plutonium, qui elle est extrême. Une dose de 2 nanogramme est mortelle. Et un nanogramme, c'est un million de fois moins qu'un milligramme. Avec un gramme de plutonium bien distribué, on peut anéantir toute la population de notre petite planète d'un coup. Et du plutonium, il y en a des tonnes sur Terre.
Ok, conclusion le principe est donc de toute façon peu intéressant à cause de la toxicité extrême du plutonium. Sujet clos alors !
Dommage, l'idée (un peu provoc) était amusante. Je vais donc me renseigner sur les possibilités de séparer l'uranium (appauvri) du plutonium, parce que l'idée est quand même très drôle je trouve !
