AZF et SNPE

[invite84ef135b]

Bonjour tout le monde !

La société Préventique suggère un scénario pour la catastrophe d'AZF, dans lequel l'usine de propergols voisine a laissé fuir un liquide volatil explosif, qui est censé avoir détonné des bombes oubliées depuis la guerre, lesquelles ont allumé le nitrate d'ammonium.
http://www.preventique.org/content/azf-ou-snpe
http://www.sudouest.fr/2012/08/29/az...06412-4697.php

Ce scénario de Préventique (dont Total est par ailleurs client) est moyennement crédible (...le scénario officiel est imparfait aussi), mais l'information de la fuite est intéressante.

Ledit propergol est de l'UDMH (diméthylhydrazine asymétrique) pour Ariane. Les habitants ont senti ce jour-là l'odeur de poisson et d'amine caractérisant l'UDMH (seuil de détection : 6 à 14ppm) et ont entendu deux explosions.

- 10t d'UDMH sont censées avoir fui (Bhopal pour comparer : 30t)
- La concentration immédiatement nocive dans l'air est de 15ppm (Isocyanate de méthyle à Bhopal : 3ppm)
- L'UDMH est très volatil : pression de vapeur 0,14b à 20°C
- L'UDMH est un méchant cancérigène, d'où sa concentration maximum autorisée de 0,01ppm dans l'air.
- L'UDMH est neuro-toxique.

D'où mon étonnement :
- Que vient faire une telle usine, construite il y a 30 ans, dans une ville ?
En plus d'entreposer le nitrate d'ammonium, explosif bien connu, par centaines de tonnes !
- Les deux accidents majeurs simultanés mais indépendants seraient improbables sans malveillance. L'explosion d'une usine a-t-elle allumé l'autre à 600m de distance ?
- L'UDMH a-t-il été volontairement allumé pour éviter sa toxicité ? Pas vraiment nécessaire vue son inflammabilité
- Quelle est la part de l'UDMH dans les troubles neurologiques des victimes ?
-----

[invite3cc91bf8]

Bonjour,
J'ai l'impression que ce message a plus pour but de donner naissance à une polémique qu'à une discussion réellement scientifique. Je me demande personnellement si ce n'est pas à la limite du hors-charte.
Déjà, l'odeur de poisson n'est pas caractéristique de la 1,1-diméthylhydrazine : toutes les amines ont une telle odeur, ou s'en rapprochant. Donc j'imagine que l'explosion d'une usine dont la spécialité est la synthèse d'ammoniac et de dérivés nitrés va forcément libérer une telle odeur. Je n'ai pas le reste du rapport, je ne vais donc pas faire des spéculations, notamment sur l'impact du produit dans les troubles des victimes sans étude médicale, l'hypothèse de la malveillance sans preuve à notre disposition et l'allumage volontaire pour les mêmes raisons. C'est à la justice de faire ce travail, pas à des forumeurs qui soutiennent des hypothèses personnelles, qui n'apportent pas les preuves solides ou n'ont pas les données à portée de main (ce qui est là du hors-charte).

[invite3cc91bf8]

J'ai oublié de préciser que le message précédent est purement subjectif : il ne concerne que mon opinion et en aucun cas celle de tout le forum. Je laisse les modérateurs juges de tout ceci.

[invite84ef135b]

Les amines ont une odeur d'ammoniac. L'odeur de poisson est beaucoup plus rare et bien connue des utilisateurs d'UDMH ; elle ne peut provenir du nitrate d'ammonium.

L'explosion simultanée de l'usine de propergol de la SNPE se trouve dans les journaux et sur la Toile, donc tu n'as pas besoin d'aide pour la trouver, ni du rapport complet de Préventique. Sauf qu'on a désigné par "ergol" ou "propergols" cet UDMH, ce qui est moins inquiétant.

Libre à toi de croire que deux catastrophes simultanées à 600m de distance sont indépendantes. On a le droit de s'en faire une autre opinion, indépendamment de la Justice française, et même de la dire tant qu'un jugement n'est pas rendu - le gouvernement britannique a donné l'exemple au sujet de l'incendie du tunnel sous la Manche.

[A voir en vidéo sur Futura]

[inviteb7fede84]

Bonjour. A la lecture du message initial, je pense également que l'approche est polémique et que le débat n'apportera rien au niveau scientifique qu'on ne sait déjà. Je ferme le sujet.

[JPL]

PS : usant de mes "privilèges" de modérateur j'outrepasse brièvement cette fermeture pour dire que la SNPE dément catégoriquement ces allégations et que même Total n'y croit pas. Je suis choqué que le directeur de Préventique, Hubert Seillan qui est pourtant un juriste, ait choisi de publier cette "étude" alors que l'affaire est en délibéré, c'est à dire que tout a été plaidé et qu'on n'attend plus que la décision du tribunal.

Indépendamment de ce faux pas Préventique est habituellement une revue sérieuse.