Bonjour,
Je suis actuellement étudiante en Master Européen, dans le domaine de la Conservation - Restauration du patrimoine.
Étant en 4e année, je dois effectuer une expérience technico-scientifique liée à la fois aux sciences et à la conservation-restauration d’œuvres d'art.
Avant d'aborder mon sujet, je vous fais un petit briefing sur la structure d'une peinture (classique):
Une peinture est en général, composée de 5 couches superposées:
1. Couche de vernis (résine naturelle ou synthétique mélangé dans des solvants)
2. Couche colorée : la strate de peinture (composée de liant + huile + pigment)
3. Couche de préparation: la strate intermédiaire qui permet d'une part de rendre la surface plane et d'autre part, de "recevoir" la peinture de l'artiste.
(le cas classique: huile+charge, dite préparation grasse) (liant aqueux+ charge, dite préparation maigre)
4. Couche d'encollage: la strate qui permet d'isoler la trame de la toile (petits trous créés par le tissage de la toile)
5. Support textile : (fibres cellulosiques) - la plupart des toiles sont en lin, ou en coton ensuite chanvre et jute existent également.
Ainsi, la peinture a une structure et un comportement assez complexes: son support textile et son encollage sont souvent hygroscopiques.
donc: la peinture bouge face aux variations d'hygrométrie et de température: les mouvements de la peinture créent les altérations et dégradations.
Mon sujet, est de savoir si on arrive à figer (stopper) l'état actuel d'une peinture dégradée (ou altérée), à l'aide de l'azote liquide, pour une conservation durable.
Imaginons que nous venons de recevoir plusieurs peintures dégradées par l'inondation. Si on les met de côté, car nous manquons d'effectif, ces œuvres continuent à se dégrader.
Je compte donc faire une expérience selon l'ordre ci-dessous :
1. préparer 2 groupes de 10 échantillons par paire(total 20). : taille d'un échantillon sera de 2cm² environ.
- ex. la paire d'un échantillon provenant d'une même zone de peinture sera séparée dans 2 groupes A et B.
- Les groupes A et le B seront étudiés concernant leur structure physique (taille, poids, volume) et leur composition chimique. Les données seront enregistrées.
2. Le groupe A restera conservé normalement, et le groupe B fera l'objet d'une expérience.
3. L'échantillon du groupe B sera congelé dans l'azote liquide et sera conservé dans un réfrigérateur à -80°C, durant plusieurs semaines (voire 1 ou 2 mois, selon la situation)
4. après décongélation du groupe B, il sera comparé avec le groupe A, afin de voir s'il y a eu un changement physique ou chimique de l'échantillon.
Aujourd’hui, l'azote liquide s'utilise en traitement dermatologique et fongique, également en conservation des œuvres photographiques. (et j'imagine aussi en conservation des organes humains). Cependant, Je n'ai pas trouvé d'ouvrages ou d'études déjà faits en conservation -restauration de la peinture.
C'est pourquoi j'ai décidé de faire cette expérience.
1. Je voudrais donc vous me fassiez un petit feed-back afin de voir si mon sujet est intéressant et faisable.
2. pour l'analyse de la composition chimique de l'échantillon, pourriez-vous me conseiller des méthodes d'analyse non destructive ? (NIR-Spectrométrie et Chromatographie sont en tête, mais après je n'ai pas beaucoup de connaissance en sciences..)
3. Pourriez-vous me donner des idées pour trouver un endroit afin d'effectuer cette expérience? (J'habite à Paris).
4. connaitriez-vous par hasard une autre méthode qui ressemble à cette congélation par l'azote liquide, sans induire à un changement de structure physique et de composition chimique SVP ?
Merci d'avance.
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